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L'Union européenne condamne officiellement le référendum en Crimée

Herman Van Rompuy et Jose Manuel Barroso ont exprimé la position officielle européenne. [AP Photo/Virginia Mayo]
Herman Van Rompuy et Jose Manuel Barroso ont exprimé la position officielle européenne. - [AP Photo/Virginia Mayo]
L'Union européenne a officiellement condamné dimanche le référendum de dimanche en Crimée, le jugeant "illégal et illégitime", et a annoncé que des sanctions seraient décidées lundi.

"Le référendum est illégal et illégitime et son résultat ne sera pas reconnu", ont déclaré les présidents du Conseil européen et de la Commission, Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso, dans un communiqué commun, en précisant que les ministres des Affaires étrangères, qui se retrouveront à 9h30 à Bruxelles pour leur réunion mensuelle, se prononceront lundi sur de nouvelles sanctions.

Le communiqué de l'Union européenne (en anglais):

A Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères se réunissent lundi à 08h30 pour décider de sanctions. L'Union européenne avait averti qu'elle mettrait, en cas d'acceptation du référendum, ses menaces à exécution dès lundi en établissant une liste noire de responsables russes et ukrainiens prorusses visés par des sanctions.

Les Etats-Unis "ne reconnaîtront jamais" le référendum

Le président américain Barack Obama a fait écho aux Européens en évoquant d'éventuelles sanctions supplémentaires contre Moscou. Il a averti son homologue russe Vladimir Poutine que les Etats-Unis et leurs alliés ne reconnaîtraient "jamais" le référendum sur la Crimée de dimanche.

Emboîtant le pas à la Chine, le président de l’OSCE Didier Burkhalter a appelé à trouver une solution diplomatique à la crise. Il prône l'ouverture d'un dialogue, "dans un esprit de paix et dans le respect du droit international". Le chef de la diplomatie suisse a mené des entretiens "au plus haut niveau" durant le week-end.

Français et Britanniques critiques

"Rien dans la manière de mener le référendum ne peut nous convaincre qu'il s'est agi d'un exercice légitime", avait déclaré dimanche le secrétaire au Foreign Office William Hague dans un communiqué. "C'est une farce de la pratique démocratique", a-t-il souligné.

Son homologue français Laurent Fabius avait lui aussi affirmé que le scrutin de dimanche était "illégal et contraire à la Constitution ukrainienne". "Il est d'autant plus illégitime qu'il s'est déroulé sous la menace des forces d'occupation russes", a-t-il ajouté.

Lire également: Forte mobilisation pour le référendum sur le futur de la Crimée

agences/mre/kkub

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Qui sera visé par d'éventuelles sanctions?

Aucune information officielle n'a été dévoilée sur la liste des personnes visées, qui pourrait comprendre de "25 à 30 noms", selon une source européenne.

Elle "devrait être limitée mais politiquement significative pour envoyer un message clair" à Moscou, a précisé une autre source.

Selon elle, "il y aura des parlementaires, des membres des instances de sécurité, un haut responsable du ministère de la Défense..." Des responsables pro-russes de Crimée devraient aussi être concernés.

Il semble exclu que la liste comprenne, dans un premier temps, des membres du gouvernement russe car il "serait difficile" de sanctionner des personnes avec lesquelles on essaie de négocier une solution politique.

Mobilisation des Ukrainiens de Suisse

La communauté d'intérêts des Ukrainiens en Suisse appelle à des mesures communes des Etats démocratiques pour mettre fin à l'attitude de la Russie en Ukraine. Elle va remettre lundi une pétition au Conseil fédéral.

"Avec les milliers de personnes qui ont signé la pétition, nous vous demandons de promouvoir activement, dans le cadre de votre présidence de l'OSCE, la paix et la liberté en Ukraine et de lancer des actions immédiates des pays occidentaux", est-il écrit dans une lettre accompagnant la pétition. Le texte sera remis lundi à 14h00 à Berne à un représentant de l'exécutif suisse.

"La politique d'agression du gouvernement russe" empêche le progrès de la démocratie et de la liberté en Ukraine, ajoute la communauté d'intérêts.

Elle demande d'appliquer des mesures économiques, sociales et politiques immédiates, ainsi que des sanctions contre les responsables. "C'est la seule façon d'arrêter (le président russe Vladimir) Poutine", selon elle.