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La Banque mondiale sonne l'alarme sur le gaspillage alimentaire

Un tiers de la nourriture mondiale n'est pas consommée.
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Entre un quart et un tiers de la nourriture produite chaque année est gâchée ou perdue d'un bout à l'autre de la chaîne de production. - [Patryssia]
La Banque mondiale (BM) a sonné l'alarme jeudi sur le gaspillage de nourriture dans le monde. Ces pertes font peser de "graves menaces" sur la sécurité alimentaire, selon l'institution.

"Des millions de gens dans le monde s'endorment affamés chaque nuit et, pourtant, des millions de tonnes de nourriture finissent à la poubelle ou pourrissent avant d'être commercialisés", dénonce jeudi le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, cité dans un communiqué.

Selon son rapport sur les prix alimentaires, entre un quart et un tiers de la nourriture produite chaque année est ainsi gâchée ou perdue d'un bout à l'autre de la chaîne de production. Quelque 35% de ce gaspillage est le fait du consommateur final, notamment dans les pays développés.

Menace sur la sécurité alimentaire

Par ailleurs, 24% de la nourriture se perd au moment de sa production et 24% pendant son stockage et son acheminement. Rapporté au nombre d'habitants, les pertes annuelles sont les plus importantes dans la zone Amérique du Nord-Océanie (296 kilos), en Europe (281 kilos) et dans l'Asie industrialisée (236 kilos).

"Cette incroyable quantité de nourriture perdue ou gaspillée fait peser une grave menace sur la sécurité alimentaire parce qu'elle réduit la quantité de nourriture disponible pour la consommation humaine", estime la BM.

ats/olhor

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Contexte de recul des prix alimentaires

Cette mise en garde survient alors que les prix alimentaires ont continué à reculer (-3% entre octobre et janvier) même s'ils ne sont pas "extrêmement éloignés" du pic historique d'août 2012, indique la Banque mondiale dans son rapport.

Sur cette période, des récoltes record ont permis de faire chuter de 15% le prix du blé, notamment en Argentine (-59%) et de 16% celui du sucre. Le recul a été plus mesuré pour le maïs (-2%), tandis que le riz s'appréciait, lui, de 3%. "La pression sur les prix alimentaires devrait faiblir à court terme", espère la Banque.

Emissions de CO2 inutiles

Ce gaspillage est aussi responsable d'émissions de CO2 inutiles et d'utilisations d'engrais et d'eau à mauvais escient, note la Banque qui appelle les pays en développement à améliorer leurs infrastructures de transport pour limiter les pertes et les pays riches à encourager les dons alimentaires.