Nicolas Sarkozy aurait "menacé" le juge à l'issue d'une audience tendue
Un incident a opposé jeudi le juge bordelais Jean-Michel Gentil et Nicolas Sarkozy, à l'issue de l'audition de l'ancien président, a indiqué samedi une source proche du dossier, confirmant des informations des quotidiens Le Parisien et Le Monde. Le juge venait d'inculper Nicolas Sarkozy.
"L'atmosphère était très tendue en fin de confrontation", a confirmé à l'AFP cette source. Nicolas Sarkozy a tenu des propos que Jean-Michel Gentil a ressentis comme une menace et il a voulu les faire acter par sa greffière. Mais "Me (Thierry) Herzog, l'avocat de M. Sarkozy, s'y est opposé de façon forte", a ajouté cette source.
"Ne vous inquiétez pas, je n'en resterai pas là"
Selon "Le Monde" et "Le Parisien" qui parlent de l'incident, Nicolas Sarkozy, qui venait d'être inculpé pour abus de faiblesse par Jean-Michel Gentil et ses collègues Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, a d'abord dénoncé "une injustice".
Puis, comme le juge lui disait que l'audition était terminée, il aurait ajouté, selon "Le Monde", "Ne vous inquiétez pas, je n'en resterai pas là", et selon "Le Parisien", "je ne crois pas, non. Ce n'est pas terminé".
L'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Herzog, n'était pas joignable samedi matin.
En revanche celui de Jean-Michel Gentil, Me Rémi Barousse, a lui remarqué que "l'Etat de droit est le fondement de la démocratie, et que se faire ainsi vilipender, montrer du doigt, est le signe d'un Etat de droit pas encore complètement digéré et accepté, où l'ancien souverain semble quelque chose de sacré et d'intouchable".
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afp/jgal
Magistrats soutenus par le gouvernement
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a jugé que ces attaques contre la justice n'étaient "pas dignes d'hommes et de femmes politiques républicains".
La ministre de la Justice, Christine Taubira, a défendu l'indépendance des magistrats, qu'elle a assurés de son "soutien".
Propos ironiques de l'avocat de Sarkozy
Vendredi, Me Herzog a, dans la même veine, demandé au parquet de Bordeaux de publier des extraits des confrontations de la veille entre l'ancien président et les membres du personnel de la maison Bettencourt, de nature selon lui à disculper Nicolas Sarkozy. Le parquet n'a lui pas encore répondu.