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Jorge Bergoglio, un jésuite humble et modéré à visage humain

Messe en honneur de Jean Paul II en la cathédrale de Buenos Aires, le 4 avril 2005. [Natacha Pisarenko]
Jorge Mario Bergoglio a été choisi comme successeur du pape Benoît XVI à l'âge de 76 ans. - [Natacha Pisarenko]
Jésuite austère, considéré comme modéré et de tendance réformiste, l'Argentin Jorge Bergoglio ordonné prêtre en 1969 est aussi réputé pour sa bienveillance, son goût pour la lecture et pour le... football.

L'Argentin Jorge Bergoglio, 76 ans, qui a été élu mercredi à la surprise générale pape en remplacement de Benoît XVI, est un jésuite austère, considéré comme modéré et de tendance réformiste.

A voir également, notre infographie: A quels changements s'attendre avec le nouveau pape François?

Selon les indiscrétions qui ont filtré sur le dernier conclave de 2005, c'était alors le dernier cardinal en lice face à Benoît XVI.

Son élection au Saint-Siège est une première pour l'Eglise catholique, qui n'a jamais été dirigée par un représentant de la Compagnie de Jésus. Lire: L'Argentin Jorge Mario Bergoglio devient le pape François Ier

Homme timide à la parole rare

Archevêque de Buenos Aires et primat d'Argentine, cet homme timide et à la parole rare bénéficie d'un grand prestige parmi ses ouailles qui apprécient sa totale disponibilité et son mode de vie dénué de toute ostentation.

En 2010, il s'est opposé avec vigueur à la loi légalisant le mariage homosexuel en Argentine, pays où l'avortement est interdit. Il s'est aussi élevé contre le droit octroyé aux transsexuels de changer de sexe à l'état civil.

En septembre 2012, il a critiqué les prêtres refusant de baptiser les enfants nés hors mariage, les qualifiant d'"hypocrites".

Ordonné prêtre en 1969

Né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, le nouveau pape a vu le jour dans une famille modeste. Fils d'un employé des chemins de fer d'origine italienne, il va à l'école publique. Il achève ses études avec un diplôme de technicien en chimie.

A 22 ans, il intègre la Compagnie de Jésus, où il y étudie les humanités et obtient une licence de philosophie. Après un détour par l'enseignement privé, il suit des études de théologie.

Il est ordonné prêtre le 13 décembre 1969. Moins de quatre ans plus tard, à tout juste 36 ans, il est élu provincial (responsable national) des Jésuites argentins. Il assumera cette responsabilité pendant six ans.

Son rôle pendant la dictature

Pendant la dictature militaire en Argentine (1976-1983), Jorge Bergoglio se bat pour conserver l'unité d'un mouvement jésuite taraudé par la théologie de la libération, avec un mot d'ordre: maintenir la non-politisation de la Compagnie de Jésus.

Image non datée montrant le cardinal de Buenos Aires embrasser la main du pape Jean-Paul II au Vatican. [KEYSTONE - Mise à disposition: Sergio Rubin]

Le futur cardinal se rend ensuite à Fribourg, en Allemagne, où il obtient son doctorat.

A son retour, il reprend l'activité pastorale comme simple curé de province dans la ville de Cordoba, à 700 km au nord de Buenos Aires.

Nommé évêque par Jean-Paul II

Le 20 mai 1992, Jean-Paul II le nomme évêque de Auca et évêque auxiliaire de Buenos Aires. Il grimpe alors les échelons de la hiérarchie catholique de la capitale, et revêt finalement la pourpre cardinalice le 21 février 2001.

Lire aussi: L'élection du nouveau pape saluée dans le monde entier

afp/jgal

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Grand lecteur et fan de foot

En dépit de cette carrière météorique, l'homme est resté "très humble" et "garde un profil bas", selon le père Marco. Il se lève à 04h30 du matin et termine sa journée à 21h00. Il n'a pas de voiture, se déplace en transports en commun et a renoncé à occuper la somptueuse résidence des archevêques de Buenos Aires.

On le dit très attentif aux besoins de ses collaborateurs, qui peuvent le joindre à tout moment sur une ligne téléphonique directe. Il n'accorde pas d'interviews, tout en étant lui-même un lecteur assidu de la presse.

On sait aussi le prélat grand lecteur de José Luis Borgès et de Dostoïevski, amateur d'opéra et fanatique du club de football de Buenos Aires San Lorenzo, fondé par un prêtre.