Publié

Les sept Français enlevés au Cameroun déplacés au Nigeria

L'enlèvement aurait eu lieu lorsque la famille rentrait d'une visite du parc Waza, à l'extrême nord du Cameroun. [Marc Preel]
L'enlèvement aurait lieu lorsque la famille rentrait d'une visite du parc Waza, à l'extrême nord du Cameroun. - [Marc Preel]
Comme le craignait le président François Hollande, la famille française enlevée dans le nord du Cameroun a été transférée dans le Nigeria voisin, a annoncé mardi soir le gouvernement camerounais.

Les ravisseurs des sept touristes français kidnappés au Cameroun ont traversé la frontière du Nigeria avec leurs otages, a affirmé mardi soir le ministère des Affaires étrangères sur les antennes de la radio d'Etat, la Cameroon Radio-Television.

Ces sept Français sont tous issus d'une "même famille". Il s'agit de trois adultes et de quatre enfants.

Selon le ministre français de la Défense, la secte Boko Haram a vraisemblablement "procédé" à cet enlèvement. Un lien avec la guerre française au Mali a été écarté, même si "ce sont des groupes qui se réclament du même fondamentalisme", a ajouté Jean-Yves Le Drian sur France 2 mercredi.

Craintes confirmées

Mardi en journée, le président François Hollande avait estimé que "la plus grande probabilité" était qu'ils soient emmenés au Nigeria. Pour éviter cela, il avait assuré que tout était entrepris "pour éviter qu'ils soient retenus dans ce pays".

Le groupe gazier français GDF Suez a confirmé "l'enlèvement d'un de ses collaborateurs avec sa famille", qui étaient expatriés au Cameroun. Selon une source proche de l'ambassade de France, les sept Français ont été capturés à Dadanga alors qu'ils rentraient du parc naturel de Waza.

afp/bri

Publié

La secte de Boko Haram

Boko Haram ("l'éducation occidentale est un péché", en langue haoussa) dit combattre pour la création d'un Etat islamique. La secte aurait des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Le groupe comprendrait plusieurs factions avec différentes revendications. Sa répression sanglante par les forces de l'ordre a fait 3000 morts depuis 2009.

La secte n'a jamais revendiqué jusqu'à présent d'enlèvements, ce qui n'est pas le cas d'Ansaru, un groupe islamiste nigérian qui serait pourtant lié à Boko Haram.

Ansaru a revendiqué le rapt d'un ingénieur français en décembre 2012 au Nigeria.

Le groupe nigérian a aussi revendiqué lundi l'enlèvement ce week-end de sept employés étrangers de la société de construction libanaise Setraco, la plus importante prise d'otages jamais réalisée dans le nord du Nigeria.

Ce groupe est relativement nouveau et en pleine expansion depuis décembre.

Enlèvement à bord d'un pétrolier

Des hommes armés ont enlevé six étrangers à bord d'un pétrolier dans l'Etat de Bayelsa, dans le sud du Nigeria, et réclamé une rançon d'environ un million d'euros, a déclaré mercredi la police.

Il s'agit de trois Ukrainiens, de deux Indiens et d'un Russe.On ignore pour l'instant si le bateau était en mer ou s'il était à quai au moment de l'attaque.

Appel à la prudence

Compte-tenu de ces enlèvements, "il est formellement déconseillé de se rendre dans la région Extrême Nord du Cameroun (des rives du Lac Tchad au Sud de Maroua) et à la frontière avec le Nigeria jusqu'à nouvel ordre", a réagi le ministère français des Affaires étrangères.

Les Français qui s'y trouveraient actuellement "doivent impérativement quitter la zone au plus vite", a-t-il précisé mercredi.

Les régions frontalières du Niger, du Sud-libyen, du Soudan et de la République Centrafricaine, ainsi que la région du Lac Tchad sont formellement déconseillées (zone rouge). Les voyageurs au Tchad doivent être prudents.

L'enlèvement de sept touristes français porte à quinze le nombre d'otages de cette nationalité à l'étranger, tous en Afrique. Outre l'ingénieur français enlevé au Nigeria, trois otages sont retenus au Mali et quatre au Niger.