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L'émissaire de l'ONU en Syrie rend son rapport qui blâme l'organisation

La ville d'Alep, le 3 septembre dernier. [Eid - Joseph]
La ville d'Alep, le 3 septembre dernier. - [Eid - Joseph]
Lakhdar Brahimi a reproché jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU de ne pas avoir fait assez pour sortir la Syrie du conflit. Pendant ce temps, sur le terrain, les violences ne faiblissaient pas et d'importantes coupures d'Internet ont été constatées.

L'envoyé spécial conjoint des Nations unies et de la Ligue arabe en Syrie, Lakhdar Brahimi, a blâmé jeudi à New York le Conseil de sécurité pour le manque de progrès réalisés pour mettre fin aux combats et a défendu l'idée que, dans le cas d'un éventuel nouveau cessez-le-feu, la présence d'une force de maintien de la paix serait requise.

Il a indiqué avoir des éléments pour un éventuel plan de paix, mais que ces derniers "ne pourraient pas être développés tant que le Conseil (...) n'est pas prêt à adopter une résolution qui constituerait une base pour une sortie politique du conflit". L'émissaire a par ailleurs laissé entendre que le président syrien devrait, en fin de compte, renoncer au pouvoir.

Vaste offensive de l'armée sur Damas

Selon Lakhdar Brahimi, une "nouvelle Syrie" devrait émerger du conflit.
Selon Lakhdar Brahimi, une "nouvelle Syrie" devrait émerger du conflit.

Pendant ce temps, les violences ne faiblissaient pas sur le terrain. L'armée syrienne a lancé jeudi une vaste offensive à l'est de Damas notamment le long de la route de l'aéroport, qu'elle a affirmé avoir "sécurisée" en soirée.

Les combats lancés dans la matinée ont été les plus violents enregistrés dans la région depuis mi-mars 2011, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les médias officiels ont affirmé que l'armée avait tué de nombreux "terroristes"( terme par lequel Damas désigne les rebelles).

Raids meurtriers

Dès le début de la journée, les autorités avaient fermé la route reliant Damas à l'aéroport en raison des violences dans la banlieue, selon l'OSDH, tandis que l'aviation bombardait les vergers bordant Damas, où la rébellion a ses bases-arrière.

Dans le nord-ouest du pays, où les rebelles ont attaqué l'une des dernières bases encore aux mains de l'armée, l'aviation menait des raids meurtriers (un raid fait au moins 15 morts à Alep, dont des femmes et des enfants). Au même moment, une grande partie du pays était coupée du monde, sans téléphone ni Internet (voir encadré). Les militants ont accusé le régime de préparer un "massacre".

agences/ptur

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Les rebelles s'emparent de missiles

De nombreux missiles sol-air, principal danger pour l'aviation militaire syrienne, ont été saisis par les rebelles lors de la prise de la base 46 il y a dix jours à proximité d'Alep (nord), a affirmé jeudi à l'AFP un sous-officier qui s'y trouvait.

Un hélicoptère et un chasseur-bombardier ont été abattus mardi et mercredi par des missiles alors qu'ils bombardaient les positions rebelles autour de la base Cheikh Souleimane, dernière place forte de l'armée dans cette partie nord-ouest du pays, à l'ouest d'Alep.

Les insurgés disposeraient de 40 missiles sol-air, selon le quotidien américain Washington Post, qui cite des responsables du renseignement occidentaux et proche-orientaux.

Importantes coupures de réseau

"La Syrie est privée d'internet", a affirmé jeudi la société Renesys tandis que, selon la société Akamai, quelque 77 réseaux en Syrie ne fonctionnent plus depuis la mi-journée. Le fournisseur a évoqué pour sa part un problème technique.

Des rebelles syriens avaient auparavant rapporté que des réseaux de communication avaient été coupés jeudi dans plusieurs régions du pays, notamment à Damas. Ces derniers ont aussi précisé que les communications téléphoniques, notamment via les portables, étaient coupés dans la capitale.

Un militant qui se trouvait dans la Ghouta orientale, au coeur des combats, a également affirmé que seule la connexion Internet via satellite fonctionnait dans cette région désormais au coeur des combats, l'armée cherchant à en déloger les rebelles qui y ont installé leurs bases arrière.

"Les LCC tiennent le régime pour responsable de tout massacre qui sera commis en Syrie après (cette coupure)", affirme le réseau dans un communiqué.


Mines antipersonnel et enfants soldats

L'ONG Campagne internationale pour l'interdiction des mines (ICBL) a accusé jeudi Damas d'être le seul gouvernement au monde à avoir posé des mines antipersonnel en 2012.

De son côté, Human Rights Watch (HRW) a dénoncé l'utilisation par les rebelles d'enfants pour transporter des armes, faire le guet où même combattre.