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En RDC, le M23 laisse planer le doute quant à son départ de Goma

Goma [Jerome Delay]
La Ville de Goma est sous occupation du M23 depuis une semaine. - [Jerome Delay]
Alors que les rebelles congolais du M23 devaient amorcer mercredi matin leur retrait de Goma, aucune évolution notable n'avait été constatée mercredi soir.

La rébellion congolaise du M23 semblait avoir amorcé mercredi son retrait de Goma, selon l'ONU et des témoins. Mais, selon les journalistes de l'AFP présents sur place, aucun mouvement de troupe notable n'était visible plusieurs heures plus tard. Les premiers déplacements semblaient surtout concerner du matériel.

"Le repli des troupes elles-mêmes vers les positions d'origine de la rébellion, dans la région de Rutshuru, ne devrait débuter que jeudi", a expliqué le chef militaire du M23, Sultani Makenga.

Mouvements contradictoires

Mercredi matin, des habitants ont dit avoir "vu plusieurs dizaines de camions" réquisitionnés par les rebelles, "quitter Goma avec des vivres et des munitions" pour se diriger vers Rutshuru, a déclaré un porte-parole de la Mission de l'ONU dans le pays (Monusco), précisant toutefois que d'autres véhicules avec une centaine de personnes à leur bord étaient dans le même temps arrivés à Goma.

Sur le terrain, des journalistes de l'AFP présents dans la zone n'ont pas observé de mouvements notables de troupes.

Appel à déposer les armes

Selon un accord conclu à Kampala, la rébellion doit se retirer à au moins 20 kilomètres au nord de Goma. Le principal conseiller militaire de l'ONU, le général Babacar Gaye, était en route mercredi pour la région des Grands lacs afin de régler "avec tous les protagonistes concernés" certaines modalités militaires après le retrait, a indiqué un porte-parole de l'ONU à New York.

Sur le plan international, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi une résolution qui demande une nouvelle fois au M23 de déposer les armes et dénonce "l'appui extérieur" apporté aux rebelles congolais.

afp/ptur

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Plus de 5 millions de morts depuis l'insurrection

L'insurrection menée depuis huit mois contre le gouvernement de Kinshasa fait craindre une extension du conflit aux pays voisins dans une région marquée par près de deux décennies de conflit et un bilan de plus de cinq millions de morts.

Alors qu'aucun bilan des affrontements entre l'armée congolaise et la rébellion n'a été dressé jusqu'à présent. La Croix-Rouge congolaise a indiqué mercredi que dans les jours ayant suivi la prise de Goma quasiment sans combats, elle avait ramassé dans les rues 62 corps "de civils et militaires", seulement "des adultes".