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L'auteur du film islamophobe a été interrogé par la police

Séquences choisies - Auteur du film islamophobe entendu
Séquences choisies - Auteur du film islamophobe entendu / L'actu en vidéo / 57 sec. / le 15 septembre 2012
L'homme à l'origine du film islamophobe qui a causé les mobilisations anti-américaines a été entendu par la police samedi, tandis que les protestations se poursuivaient. Al-Qaïda appelle à continuer à s'en prendre aux intérêts américains.

Des policiers fédéraux ont interrogé samedi un chrétien copte de 55 ans, domicilié en Californie et identifié comme le producteur du film anti-islam à l'origine des violentes manifestations de ces derniers jours dans le monde arabo-musulman contre des ambassades américaines.

Selon un porte-parole du shérif du comté de Los Angeles, l'homme, qui s'est rendu de son plein gré au commissariat de Cerritos dans la banlieue de Los Angeles, n'a pas été placé en détention. Le quinquagénaire a été entendu par des policiers fédéraux chargé de suivi des mesures de contrôle judiciaire, selon le porte-parole du shérif.

L'homme entendu avait été condamné en 2010 pour escroquerie bancaire, avec interdiction pendant cinq ans d'utiliser Internet sans autorisation. Des responsables de la police fédérale ont expliqué enquêter sur ses activités, afin de déterminer s'il a enfreint les dispositions de sa mise à l'épreuve.

Manifestations jusqu'en Australie

La police est intervenue dans les rues de Sydney pour contenir les manifestants. [Tim Wimborne]

Des affrontements ont opposé samedi, devant le consulat américain à Sydney, la police anti-émeute à quelque 200 personnes rassemblées dans le cadre de manifestations contre le film. Des manifestants ont lancé bouteilles et chaussures vers le consulat, brandissant des banderoles appelant à "décapiter tous ceux qui insultent le prophète". Six policiers et plusieurs manifestants ont été blessés.

A Paris et à Anvers (Belgique), des dizaines de personnes ont été interpellées après des manifestations et des heurts avec la police. Dans le nord d'Israël, des centaines d'Arabes israéliens ont manifesté alors que 150 Palestiniens ont protesté à Jérusalem-Est où un manifestant a été arrêté pour avoir causé des troubles près du consulat américain. Sans les revendiquer formellement, Al-Qaïda a légitimé ces violences (voir encadré).

Vendredi, des manifestations contre le film s'étaient déroulées dans une vingtaine de pays du monde arabo-musulman, faisant une dizaine de morts. (Lire: Violent vendredi dans le monde musulman en colère contre les USA)

agences/ptur

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Al-Qaïda appelle à continuer à s'en prendre aux intérêts américains

Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) a appelé les musulmans à continuer à s'en prendre aux intérêts américains pour protester contre le film islamophobe.

L'organisation terroriste a également affirmé que l'assaut sanglant contre le consulat américain en Libye avait été motivé, non seulement par ce film réalisé aux Etats-Unis, mais aussi par la mort du numéro 2 du réseau, Abou Yahya al-Libi, tué en juin dans une attaque américaine au Pakistan.

Appels au calme

Le Conseil de sécurité de l'ONU a jugé "injustifiables" vendredi les violences contre des missions diplomatiques, notamment américaines, et rappelé l'obligation des pays hôtes de protéger les locaux et leur personnel.

Le pape Benoît XVI, en visite au Liban, a demandé aux juifs, musulmans et chrétiens d'"éradiquer" le fondamentalisme. Hillary Clinton a pour sa part souligné que les pays du Printemps arabe ne s'étaient pas affranchis de la "tyrannie d'un dictateur" pour se retrouver sous celle "des foules".

Le Premier ministre tunisien Ahmadi Jebali, un islamiste, a appelé au calme. Le président égyptien Mohamed Morsi a condamné le film controversé tout en dénonçant les violences qu'il a provoquées, et les Frères musulmans ont retiré leur appel à manifester à travers tout le pays.

Le mufti d'Arabie saoudite a enfin lui aussi demandé aux manifestants de "ne pas transformer les manifestations légitimes en agissements interdits", selon l'agence officielle SPA. "De tels agissements nuisent à la religion musulmane, sont répréhensibles au regard de Dieu et vont à l'encontre des actes du Prophète", a-t-il dit, tout en souhaitant "la criminalisation des atteintes aux figures sacrées" des religions monothéistes.