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Des ouvriers de Fukushima poussés à mentir à propos des radiations

Si les ouvriers ne truquaient pas leur niveau d'exposition aux radiations, ils auraient atteint rapidement le niveau maximal annuel légal. [TOSHIAKI SHIMIZU]
Si les ouvriers ne truquaient pas leur niveau d'exposition aux radiations, ils auraient atteint rapidement le niveau maximal annuel légal. - [TOSHIAKI SHIMIZU]
Un sous-traitant intervenu sur le site nucléaire accidenté de Fukushima aurait poussé ses ouvriers à sous-déclarer le niveau de radiations auquel ils étaient soumis, vraisemblablement pour ne pas perdre son contrat.

Selon des médias japonais, un responsable d'une société de construction aurait demandé en décembre à une dizaine de ses ouvriers de recouvrir de plomb les dosimètres qu'ils portaient pour évaluer le cumul de radiations auxquelles ils étaient exposés, lorsqu'ils intervenaient dans les zones les plus radioactives de la centrale accidentée.

Cette demande visait apparemment à sous-déclarer leur exposition afin que la société puisse continuer à travailler sur le site. Ces ouvriers ont été engagés pendant environ quatre mois, entre décembre 2011 et mars 2012, pour isoler les tuyaux d'une installation de traitement des eaux, a précisé de son côté l'agence Kyodo News.

Niveau maximal rapidement atteint

Plusieurs ouvriers de Build-Up ont confié qu'en décembre un haut responsable de la société, leur superviseur sur place, leur avait expliqué qu'il portait un boîtier en plomb et leur avait demandé d'en faire de même.

Ce responsable leur aurait expliqué que s'ils ne truquaient pas leur niveau d'exposition, ils atteindraient rapidement le niveau maximal annuel légal de 50 millisieverts, selon un quotidien, qui précise que les ouvriers sont en possession d'un enregistrement du briefing.

Certains ouvriers ont refusé de recouvrir leur dosimètre et ont quitté la société. Ni le ministère, ni la société n'ont pu être joints samedi matin.

L'agence de presse Jiji et d'autres quotidiens indiquent que le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales a commencé à enquêter à ce sujet.

afp/mre

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