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Visite de Barack Obama en Afghanistan sur fond d'attentats

Afghanistan: les Talibans ont organisé un attentat suicide à la voiture piégée en plein coeur de la ville de Kaboul
Attentat suicide à Kaboul après la visite d'Obama / 12h45 / 2 min. / le 2 mai 2012
La visite du président américain en Afghanistan, où il a assuré que la guerre allait bientôt se terminer, a été marquée par une attaque des talibans dans la capitale, Kaboul.

Les rebelles talibans ont attaqué mercredi une maison abritant des étrangers dans le centre de Kaboul, faisant au moins sept morts quelques heures après une courte visite dans la capitale afghane du président américain Barack Obama, qui y a évoqué la fin prochaine de la guerre.

Lors de cette visite de six heures, un an exactement après l'élimination d'Oussama Ben Laden, allié historique des talibans, au Pakistan voisin, Barack Obama a promis "un nouveau jour" à ses compatriotes, empêtrés depuis plus de dix ans dans un interminable conflit.

Voiture piégée

Les rebelles talibans ont attaqué une maison abritant des étrangers, faisant au moins six morts. [KEYSTONE - AP Photo/Musadeq Sadeq]
Les rebelles talibans ont attaqué une maison abritant des étrangers, faisant au moins six morts. [KEYSTONE - AP Photo/Musadeq Sadeq]

Quelques heures plus tard, en début de matinée, plusieurs explosions ont secoué Kaboul. Une attaque entamée avec un attentat à la voiture piégée qui a visé une pension abritant notamment des employés étrangers de l'Union européenne et de l'ONU a tué au moins cinq passants afghans et un garde de sécurité, selon le ministère afghan de l'Intérieur. Vers 10h, la force de l'Otan en Afghanistan (Isaf) a annoncé que l'assaut avait pris fin et que tous les assaillants ont été tués.

Dès le début de l'attaque, l'ambassade américaine avait immédiatement pris des mesures de confinement et fait résonner ses sirènes d'alerte en appelant son personnel à "se mettre à l'abri et à s'éloigner des fenêtres". Ces explosions témoignent du maintien d'activité des talibans plus de dix ans après l'invasion des forces de l'Otan pour les chasser du pouvoir, et alors que la coalition dirigée par les Etats-Unis doit se retirer en 2014 et transférer la responsabilité de la sécurité du pays aux forces afghanes.

"Victoire à portée de main"

Lors de son discours depuis la base aérienne américaine de Bagram, près de Kaboul, Barack Obama a affirmé que vaincre Al-Qaïda était "désormais à (la) portée" des Etats-Unis et renouvelé son appel aux talibans, alliés d'Al-Qaïda, pour qu'ils déposent les armes et participent à la réconciliation nationale. "Même ici en Afghanistan, dans la nuit qui précède l'aube, nous pouvons apercevoir la lumière d'un nouveau jour à l'horizon", a-t-il déclaré. "Le temps de la guerre a débuté en Afghanistan, et c'est là qu'il s'achèvera. (...) Mais cela reste dur, et la guerre n'est pas encore finie", a-t-il prévenu. Près de 2000 soldats américains ont été tués en Afghanistan depuis 2001.

"Je reconnais que de nombreux Américains en ont assez de la guerre (...) Je ne laisserai pas des Américains en danger un seul jour de plus qu'absolument nécessaire pour notre sécurité nationale. Mais nous devons finir le travail que nous avons entrepris en Afghanistan et mettre fin à cette guerre de façon responsable", a plaidé Barack Obama.

Lors de cette visite, le président américain a également signé un accord de partenariat stratégique avec son homologue afghan Hamid Karzaï, encadrant les conditions d'une présence de soldats américains dans son pays jusqu'en 2024. Cet accord ne prévoit pas de bases militaires permanentes en Afghanistan mais engage ce pays à donner "accès et jouissance aux forces américaines jusqu'à 2014 et au-delà".

afp/cab

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Didier Burkhalter plaide en faveur des réfugiés afghans

Le conseiller fédéral Didier Burkhalter a ouvert mercredi à Genève une conférence internationale destinée à renforcer le soutien aux réfugiés et déplacés afghans. Le rythme des retours a baissé et l'inquiétude grandit quant à l'éventualité de nouveaux déplacements.

La stabilité de la région dépend du rapatriement librement consenti et de la réintégration des réfugiés afghans dans leur communauté d'origine ainsi que du renforcement de l'assistance aux pays hôtes, a souligné Didier Burkhalter.

Il s'agit d'évoquer une stratégie commune pour les réfugiés afghans d'un coût estimé de 1,9 milliards de dollars pour les trois prochaines années, dont 860 millions pour l'Afghanistan, 610 millions pour le Pakistan et 430 millions pour l'Iran.

La talibans annoncent une offensive contre l'Otan

Les rebelles talibans ont annoncé le lancement à partir de jeudi d'une "offensive de printemps" à travers l'Afghanistan contre les forces de l'Otan qui soutiennent le gouvernement de Kaboul et tous leurs alliés.

L'opération "Al-Farouq" visera en premier lieu les "envahisseurs étrangers, leurs conseillers, leurs sous-traitants et tous ceux qui les aident militairement et par le renseignement", ont-ils annoncé sur l'un de leur site internet.

Les talibans ont considérablement intensifié leur insurrection ces trois dernières années et étendu leurs actions de guérilla à la quasi-totalité du territoire.