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Barclays et Vale élues pires entreprises de 2011

La banque Barclays était nominée pour ses activités spéculatives sur les marchés des matières premières. [ANDY RAIN]
La banque Barclays était nominée pour ses activités spéculatives sur les marchés des matières premières. - [ANDY RAIN]
La firme minière brésilienne Vale et la banque britannique Barclays ont été distinguées comme les pires entreprises de l'année par les Public Eye Awards, vendredi en marge du WEF à Davos. Elles sont accusées de faire d'énormes profit en exploitant les plus pauvres.

Vale, qui est le second plus grand groupe minier de la planète, a reçu le prix du public. 88'000 personnes au total ont voté sur internet. Les 60 ans d'histoire de Vale ont été continuellement marquées par des atteintes aux droits humains, des conditions de travail inacceptables et une surexploitation de la nature, ont fait valoir devant la presse les organisateurs des Public Eye Awards.

L'entreprise brésilienne prend actuellement part à la construction du barrage de Belo Monte en Amazonie. La réalisation de ce projet va forcer près de 40'000 personnes à quitter leur lieu de vie sans compensation et va détourner 80% des fleuves, un désastre pour les populations indigènes et les écosystèmes, selon Public Eye.

Spéculation alimentaire dénoncée

Le prix du jury, le Global Award, a lui été remis au géant bancaire britannique Barclays. "Son activité de spéculation sur les produits alimentaires affiche la plus grande croissance du secteur, ce qui fait grimper le prix des denrées aux dépends des plus pauvres", selon ses membres.

"Rien qu'au second semestre 2010, ce sont 44 millions de personnes dans le monde qui se sont retrouvées dans une situation d'extrême pauvreté en raison de cette hausse de prix. Les femmes des pays du Sud sont les plus durement affectées", a souligné Amy Horton du World Development Movement, l'ONG qui avait nominé Barclays pour les Public Eye Awards.

"Public Eye est notre chance de montrer aux dirigeants des entreprises, aujourd'hui si proches de nous à Davos, que l'humanité et l'environnement ont le droit de se faire entendre, que nous sommes leur voix et que nous ne nous tairons pas", a fait valoir le directeur de Greenpeace International et membre du jury, Kumi Naidoo.

"Prix de la honte"

Invité d'honneur des Public Eye Awards, le professeur Joseph Stiglitz, Prix Nobel d'économie en 2001, a pour sa part souligné qu'"il ne suffit pas de constater les défauts de certaines pratiques en matières d'environnement ou de conditions de travail. Ce dont nous avons besoin, ce sont des améliorations systémiques: inciter à la création de structures, de cadres légaux et augmenter nos attentes envers les entreprises en tant que citoyens du monde".

Les Public Eye Awards, co-organisés par la Déclaration de Berne et Greenpeace, sont décernés chaque année en marge du WEF. Ces "prix de la honte" visent à sanctionner les entreprises pour leurs pratiques sociales et écologiques irresponsables. En 2011, les lauréats avaient été le producteur finlandais d'agrocarburants Neste Oil et l'entreprise minière sud-africaine AngloGold/Ashanti.

ats/mre

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