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Mario Monti détaille son plan d'action

Le nouvel homme fort de l'Italie Mario Monti s'est exprimé pour la première fois devant le Sénat. [Tiziana Fabi]
Le nouvel homme fort de l'Italie Mario Monti s'est exprimé pour la première fois devant le Sénat. - [Tiziana Fabi]
Le nouveau chef du gouvernement italien Mario Monti a présenté devant le Sénat ses principaux objectifs avec entre autres la "rigueur budgétaire" et la "croissance", ainsi qu'une réforme des retraites et du marché du travail. Il a dans la foulée obtenu la confiance de la Chambre haute.

"L'absence de croissance a annulé les sacrifices" déjà accomplis par les Italiens ces dernières années, a déploré Mario Monti dans son premier discours devant le Sénat. Le président du Conseil, qui a prêté serment mercredi, a toutefois promis le respect de "l'équité" dans la distribution des nouveaux "sacrifices" car "plus leur distribution sera équitable, plus ils seront acceptés".

Mario Monti a dans la foulée obtenu dans la soirée la confiance du Sénat à une très large majorité, avec 281 voix sur les 307 sénateurs présents. Le vote de confiance des députés, qui doivent lui offrir également une très confortable majorité, est attendu vendredi en milieu d'après-midi.

Réformes des retraites et du marché du travail

Mario Monti a également annoncé qu'il s'attaquera à deux réformes structurelles réclamées par l'Union européenne et attendues par les marchés, celles des retraites et du marché du travail.

Le système des retraites italien est l'un des plus solides d'Europe mais il compte "d'amples disparités de traitement et des secteurs de privilèges injustifiés", tandis que les règles du marché du travail doivent être réformées pour éviter que certains salariés ne soient "excessivement protégés et d'autres privés de protection et d'assurance" chômage", a-t-il souligné.

Réduire la pression fiscale

Sur le plan fiscal, l'ancien commissaire européen, qui est également le nouveau ministre de l'Economie de l'Italie (voir Politique italienne ), a souligné par ailleurs le besoin de réduire la pression fiscale sur le travail et de "réexaminer le poids des prélèvements sur la richesse immobilière".

Dans ce cadre, l'absence de taxe foncière sur la résidence principale depuis son abolition par le gouvernement Berlusconi est une "anomalie" italienne, a-t-il dit. Après l'adoption de deux plans d'austérité ces derniers mois en Italie, Mario Monti a souligné qu'afin de respecter l'objectif de l'équilibre budgétaire en 2013, le gouvernement évaluera "dans les prochaines semaines la nécessité de nouvelles mesures de correction budgétaire".

Mais l'Italie ne retrouvera la confiance des investisseurs que si elle intervient aussi sur la croissance, a-t-il souligné. "Nous avons besoin de mesures pour rendre l'économie moins sclérosée, aider la naissance de nouvelles entreprises, améliorer l'efficacité des services publics et favoriser l'emploi des jeunes et des femmes" a-t-il insisté.

De l'importance de l'euro

Le nouveau dirigeant a consacré une partie importante de son discours à l'euro et à l'Europe, estimant que "l'avenir de l'euro dépendra aussi de ce que fera l'Italie dans les prochaines semaines" et jugeant que "l'Europe vit ses années les plus difficiles de l'après-guerre".

Mario Monti a finalement annoncé vouloir tenter de réconcilier les Italiens avec la politique et les institutions du pays, après une longue période marquée par une profonde division entre les "pro-berlusconiens" et les "anti-berlusconiens".

afp/boi

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Déjà des manifestations

Parallèlement, des affrontements ont opposé des étudiants aux forces de l'ordre lors de manifestations organisées dans toute l'Italie, paralysée également par une grève dans les transports publics.

Des heurts ont éclaté à Milan, où les étudiants tentaient de gagner l'Université Bocconi, où est formée l'élite des affaires, et dont le président est Mario Monti.

A Palerme, en Sicile, des manifestants ont jeté des oeufs et des fumigènes contre une banque, et d'autres s'en sont pris aux forces de l'ordre, jetant des pierres sur les policiers.

A Rome, des centaines d'étudiants étaient rassemblées devant l'Université de la Sapienza, et d'autres devant la gare centrale.