Publié

Attentat et fusillade à Oslo: au moins 17 morts

Dans le centre-ville d'Oslo, vendredi, les secours embarquent un homme blessé à l'hôpital. [KEYSTONE - Roald Berit]
Dans le centre-ville d'Oslo, vendredi, les secours embarquent un homme blessé à l'hôpital. - [KEYSTONE - Roald Berit]
Une bombe a explosé vendredi après-midi au siège du gouvernement norvégien dans le centre d'Oslo, faisant au moins sept morts et deux blessés graves. Par ailleurs, au moins dix personnes ont été tuées dans une fusillade lors de l'université d'été de la jeunesse travailliste près d'Oslo. Le tireur a été arrêté.

Dix personnes ont perdu la vie lors de cette fusillade, selon un bilan non définitif de la police. "Nous avons reçu des informations sur 10 morts et sept blessés. Ce sont toutefois des chiffres incertains, mais c'est ce que nous avons pu établir jusqu'à présent", a déclaré un responsable de la police locale, Bjoern Erik Sem-Jakobsen, cité par le journal en ligne "Nettavisen".

La police pense que les deux attaques sont liées. Elle a conseillé aux habitants de la capitale d'évacuer le centre de la ville, où des soldats ont pris position en début de soirée.

L'explosion qui s'est produite peu avant la fusillade, au centre d'Oslo, visait le principal bâtiment public abritant les services du gouvernement. La déflagration qui s'est produite vers 15h30 a soufflé de nombreuses fenêtres de l'immeuble de 17 étages qui abrite les bureaux de Jens Stoltenberg, le Premier ministre, ainsi que les façades de ministères situés à proximité, dont le siège du ministère du Pétrole, qui a pris feu.

Le Premier ministre était absent de son bureau. Il est "sain et sauf".

Dévastation

"Sept personnes ont été tuées et deux sont grièvement blessées", a dit Sveinung Sponheim, qui dirige la police d'Oslo, lors d'une conférence de presse.

Les images des télévisions norvégiennes montraient le siège du Premier ministre et d'autres immeubles totalement défigurés.
Les images des télévisions norvégiennes montraient le siège du Premier ministre et d'autres immeubles totalement défigurés.

Les images des télévisions norvégiennes montraient le siège du Premier ministre et d'autres immeubles totalement défigurés, des trottoirs jonchés de bris de verre, de la fumée s'élevant du quartier et de nombreuses ambulances jaunes.

Outre les bureaux du Premier ministre, le quartier abrite plusieurs ministères et la rédaction de "Verdens Gang" (VG), le plus grand tabloïd du pays. Très central, il est d'ordinaire aussi très fréquenté. Mais l'explosion s'est produite à un moment où de nombreux habitants de la capitale sont en vacances en dehors de la ville.

Attaque concertée?

L'île d'Utoeya, où a eu lieu la fusillade quelque deux heures après l'attentat au centre de la capitale, se trouve à une trentaine de kilomètres au nord-ouest d'Oslo. Elle hébergeait l'université d'été des jeunes travaillistes. Le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg devait y prononcer un discours samedi matin, selon son agenda officiel.

Selon la chaîne TV2 qui cite des témoins, un homme déguisé en policier s'est présenté en disant vouloir s'assurer de la sécurité des participants après l'explosion dans la capitale norvégienne, ce qui pourrait laisser supposer une attaque concertée.

Il a ensuite ouvert le feu sur les participants, avant d'être arrêté, a ajouté NRK. Son arrestation a été confirmée un peu plus tard par la police (voir encadré).

Réunion de crise

Peu après l'attaque à la bombe d'Oslo, le Premier ministre norvégien s'est adressé à la presse pour dire qu'il était sain et sauf. Jens Stoltenberg a ajouté que les tous les membres du gouvernement étaient apparemment sains et saufs comme lui.

Le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg en janvier 2011. [KEYSTONE - Lefteris Pitarakis]
Le Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg en janvier 2011. [KEYSTONE - Lefteris Pitarakis]

La situation est "très grave", a commenté le chef du gouvernement sur l'antenne de TV2, précisant que la police lui avait demandé de ne pas divulguer l'endroit où il se trouvait. Jens Stoltenberg a ajouté que le gouvernement allait tenir une réunion de crise le soir même.

"C'est un attentat terroriste. L'événement le plus violent jamais vécu par la Norvège depuis la Deuxième Guerre mondiale", a dit Geir Bekkevold, élu de l'opposition au Parlement.

La Norvège, membre de l'Otan, a été plusieurs fois menacée par le passé par des dirigeants d'Al Qaïda pour son implication dans la guerre en Afghanistan, où elle participe à la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf). Mais c'est la première fois qu'elle est frappée par un attentat.

agences/cmen

Publié

Réactions

Les Etats-Unis, l'Otan et l'Union européenne ont condamné l'explosion meurtrière et adressé leurs condoléances. "Nous condamnons ces actes de violence odieux", a déclaré à l'AFP la porte-parole du département d'Etat Heide Bronke Fulton. "Nos coeurs sont avec les victimes et leurs familles".

"Je condamne en les termes les plus forts ces actes de lâcheté pour lesquels il n'y a aucune justification", a déclaré le président de l'UE, Herman Van Rompuy.

Le secrétaire général de l'Otan Anders Fogh Rasmussen a condamné "dans les termes les plus vigoureux possibles" des "actes de violence odieux". "Notre solidarité avec la Norvège reste inébranlable", a-t-il ajouté.

"La Norvège a apporté ses bons services à la paix dans les régions les plus instables de la planète. La dernière chose qu'elle mérite, c'est un attentat terroriste sur son sol", a déclaré le président du Parlement européen Jerzy Buzek.

Le tireur de la fusillade a été arrêté

La police norvégienne a annoncé vendredi que le suspect arrêté après la fusillade sur une île près d'Oslo était aussi sans doute lié à l'explosion d'une bombe peu auparavant près du siège du gouvernement dans la capitale norvégienne.

La police a dit connaître l'identité du suspect mais n'a pas voulu la révéler. Elle a également refusé d'indiquer si l'homme était un citoyen norvégien ou non.

Selon des témoignages cités par les médias norvégiens, l'homme déguisé en policier était de type nordique et armé d'un fusil automatique.