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Le gouvernement syrien lève l'état d'urgence

Cette photo prise par un téléphone montre des manifestants lundi à Banias.
L'amplification du mouvement de protestation semble avoir fait bouger le gouvernement syrien.
Le gouvernement syrien a approuvé mardi la levée de l'état d'urgence, une des principales revendications des contestataires. Plus tôt dans la matinée, les forces de sécurité ont dispersé par la force un sit-in de milliers de personnes organisé à Homs pour réclamer la chute du régime.

Le gouvernement a également approuvé des projets de loi pour l'abolition de la Haute cour de sûreté de l'Etat et pour réglementer le droit de manifester, à également rapporté l'agence Sana. Un responsable syrien a indiqué à l'AFP que le Parlement syrien doit tenir une séance extraordinaire du 2 au 6 mai pour ratifier les projets de loi visant à "libéraliser le régime".

La loi d'urgence date de 1962 et elle est en vigueur depuis l'arrivée au pouvoir du parti Baas en 1963. Le président Bachar al-Assad avait promis samedi qu'elle serait abolie dans "une semaine maximum". La loi d'urgence réduit les libertés publiques, impose des restrictions à la liberté de réunion et de déplacement, et permet l'arrestation de "suspects ou de personnes menaçant la sécurité".

Abolition d'une cour d'exception

Un projet de loi pour l'abolition de la Haute cour de sûreté de l'Etat a également été approuvée par le cabinet. Selon un militant des droits de l'Homme, la Cour de sûreté de l'Etat "est une cour d'exception créée en vertu d'une loi datant du 28 mars 1968 pour remplacer la Cour militaire d'exception avec les mêmes prérogatives."

"Le Conseil des ministres a approuvé un projet de loi qui réglemente de droit de manifester pacifiquement, étant donné qu'il s'agit de l'un des droits humains fondamentaux garantis par la Constitution syrienne", a poursuivi l'agence Sana.

Les opposants ont promis de faire de la place de l'Horloge à Homs la nouvelle place Tahrir. [REUTERS - � Ho New / Reuters]
Les opposants ont promis de faire de la place de l'Horloge à Homs la nouvelle place Tahrir. [REUTERS - � Ho New / Reuters]

Selon le texte, "toute personne souhaitant organiser une manifestation doit obtenir une autorisation du ministère de l'Intérieur", d'après l'agence. Le président Assad avait promis une loi autorisant les manifestations qui "protège les biens privés et publics de tout acte de sabotage", et assuré qu'une nouvelle loi sur la presse était "presque prête". Selon lui, "cette série de réformes (...) élargira les libertés".

Annonces suite à la répression

D'après l'agence Sana, le Conseil des ministres a également demandé aux ministères concernés "d'accélérer l'élaboration d'un projet de loi sur les partis, les médias et l'administration locale pour le soumettre le plus tôt possible au Parlement".

Ces annonces surviennent quelques heures après que les forces de sécurité eurent réprimé une nouvelle manifestation anti-régime à Homs, au nord de Damas. Selon Amnesty International, au moins 200 personnes ont été tuées, la plupart par les forces de sécurité ou par des policiers en civil depuis le début de la contestation. Les autorités accusent des bandes "criminelles" ou "armées".

afp/mre

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