L'affaire Florence Cassez est devenue une "affaire d'Etat", a déclaré mardi Frédéric Mitterrand, ministre de la culture français. "On prend la culture en otage", a dit Frédéric Mitterrand sur France Info. "Ce n'est donc plus une affaire de culture, mais une affaire d'Etat."
Mexico montre son mécontentement
Le ministre français de la Culture réagissait à la décision des autorités mexicaines, annoncée lundi soir, de ne pas transférer Florence Cassez en France et de se retirer de l'année du Mexique organisée en France. "A la lumière des déclarations du président Sarkozy, le gouvernement du Mexique considère que n'existent pas les conditions pour que l'année du Mexique en France soit menée à bien de manière appropriée", a indiqué lundi soir le ministère mexicain des Affaires étrangères dans un communiqué. Il souligne que "malheureusement, il ne sera pas possible pour le gouvernement du Mexique de participer à ses activités".
Le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé lundi sa décision de maintenir l'Année du Mexique en France mais en la dédiant à Florence Cassez. Il avait également renouvelé sa demande d'un transfèrement de la jeune femme en France dans le cadre de la Convention de Strasbourg. Il avait fait ses déclarations après avoir reçu pour la dixième fois les parents de de cette Française de 36 ans condamnée pour complicité d'enlèvement et de séquestration.
Dernier recours rejeté
Alors qu'elle a toujours clamé son innocence, son dernier recours a été rejeté la semaine dernière par la justice mexicaine.
Les autorités mexicaines ne démordent pas de la culpabilité de la jeune femme. "Le procès de Florence Cassez a démontré sa culpabilité", a souligné le ministère mexicain des Affaires étrangères dans un communiqué, évoquant les victimes et les témoins appelés à la barre. Le gouvernement mexicain a rejeté la demande de transfèrement, en arguant que la convention de Strasbourg n'obligeait nullement un Etat à accepter toute demande de transfert formulée par un autre Etat.
La France, a répété mardi Frédéric Mitterrand, continuera à lutter pour elle. "La France n'abandonne jamais ses ressortissants", a-t-il dit, ajoutant qu'il revenait à Nicolas Sarkozy de décider de la suite à donner à cette affaire. Le ministre de la culture a affirmé que "le procès de Florence Cassez s'est déroulé dans des conditions suspectes."
Arrivée au Mexique en août 2003 pour des vacances, Florence Cassez avait décidé de s'installer à Mexico où elle a fait la connaissance d'Israel Vallarta, présenté par la police mexicaine comme le chef d'un gang de kidnappeurs. Elle en était devenue la compagne mais assure avoir tout ignoré de ses activités.
ats/cer