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Les Egyptiens appelés à cesser la grogne sociale

Les soldats égyptiens enlèvent les dernières barricades sur la place Tahrir. [MARCO LONGARI]
Les soldats égyptiens enlèvent les dernières barricades sur la place Tahrir. - [MARCO LONGARI]
Après la révolte politique, les mouvements sociaux se multiplient en Egypte. Cette situation a amené l'armée, qui détient les pleins pouvoirs depuis la chute d'Hosni Moubarak, à appeler lundi à l'arrêt des grèves pour ne pas entraver la reprise économique. Des mouvements de protestation ont aussi eu lieu lundi au Bahreïn et au Yémen.

En Egypte, des arrêts de travail et des manifestations ont lieu dans les transports, la banque, le pétrole, le textile et même des médias officiels et certains organismes gouvernementaux, pour demander des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail. Le conseil suprême des forces armées a déclaré dans un communiqué que "les Egyptiens honorables voient que ces protestations en ce moment délicat" ont des "conséquences négatives" pour le pays.

La Bourse du Caire, fermée depuis plus de deux semaines, a fait savoir qu'elle ne reprendrait pas ses activités avant dimanche (premier jour ouvré de la semaine en Egypte) en raison des perturbations dans le secteur bancaire. Au pied du sphinx et des célèbres pyramides de Guizeh, plusieurs centaines de guides touristiques égyptiens, au chômage technique faute de clients, ont organisé un rassemblement pour appeler les visiteurs à revenir.

Des cyber-militants rencontrent l'armée

Sur le plan politique, des cyber-militants à l'origine de la révolte qui a provoqué la démission vendredi du président égyptien Hosni Moubarak ont rencontré l'armée pour discuter des réformes démocratiques promises, après la dissolution du Parlement et la suspension de la Constitution. Selon eux, les militaires ont l'intention de proposer des amendements à la Constitution dans les dix prochains jours et de soumettre ces changements à un référendum dans deux mois.

Le conseil suprême des forces armées a indiqué dimanche qu'il prenait "en charge la direction des affaires du pays provisoirement pendant six mois, ou jusqu'à la fin des élections législatives et de la présidentielle", tout en maintenant, pour la gestion des affaires courantes, le gouvernement formé par Hosni Moubarak le 31 janvier. "L'armée a affirmé qu'elle n'aspirait pas à gouverner l'Egypte, et que l'avenir de l'Egypte résidait dans un pouvoir civil", ont affirmé deux cyber-militants, Waël Ghonim, un jeune informaticien du géant américain Google devenu icône du soulèvement, et le blogueur Amr Salama.

Le Caire demande le blocage des comptes de Moubarak

Par ailleurs, les autorités égyptiennes ont demandé à la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne de geler les avoirs d'ex-hauts responsables égyptiens, ont annoncé lundi les trois pays, alors que des ministres européens des Finances pourraient aborder la question à Bruxelles. "Nous examinons cette demande et nous coopérerons bien entendu avec les autorités égyptiennes", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères  Bernard Valero. .A Londres, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a indiqué également que le gouvernement allait coopérer.

La Suisse, elle, a annoncé vendredi dernier déjà avoir bloqué les comptes de l'ancien président égyptien.  Selon le porte-parole de la Banque nationale suisse, les avoirs égyptiens dans les banques suisses étaient en 2009 de "3,6 milliards de francs, dont 1,2 milliard au titre d'opérations fiduciaires".

agences/boi

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Des manifestations au Yémenet et au Bahreïn

- Au Yémen, des milliers d'étudiants et d'avocats ont manifesté lundi à Sanaa. Les protestataires réclamaient la démission du président yéménite Ali Abdallah Saleh, qui tente de court-circuiter le mouvement populaire en hâtant un accord avec l'opposition. Plusieurs personnes ont été blessées, dont un correspondant de la BBC, et des pistolets Taser auraient été utilisés.

L'opposition parlementaire, qui a décidé de reprendre le dialogue avec le régime du président Saleh, qui est au pouvoir depuis 32 ans, n'y est pas associée.

- Au Bahreïn, les forces de sécurité du royaume ont tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc dans plusieurs localités pour disperser des milliers de manifestants hostiles au gouvernement. C'est la deuxième fois en deux jours que de tels incidents sont rapportés, sur fond de hausse des tensions, dans ce petit Etat insulaire du Golfe, allié stratégique de Washington qui héberge des troupes américaines sur son territoire.