Le chef des rebelles discute du "transfert du pouvoir" avec l'ex-Premier ministre syrien
- Le chef des rebelles syriens, Abou Mouhammad al-Jolani, s'est entretenu avec l'ex-Premier ministre Mohammed al-Jalali pour "coordonner la transition du pouvoir", ont annoncé lundi les rebelles, après avoir renversé le président Bachar al-Assad.
- A peine le président Bachar al-Assad chassé du pouvoir, de nombreux gouvernements de droite ou d'extrême droite ont ravivé le débat sur l'accueil des réfugiés syriens en Europe. A l'instar d'autres Etats, la Suisse a suspendu les procédures et les décisions pour les requérants d'asile syriens.
- A la suite de ces événements, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni en urgence lundi après-midi pour des discussions à huis clos sur la Syrie. L'UE demande pour sa part que toutes les parties prenantes "s'engagent dans un dialogue inclusif, dirigé et contrôlé par les Syriens, sur toutes les questions clés afin de garantir une transition ordonnée, pacifique."
- Le dirigeant syrien Bachar al-Assad et sa famille ont trouvé refuge à Moscou, ont annoncé dimanche soir les agences de presse russe, citant une source au Kremlin. La Russie, "sur la base de considérations humanitaires, leur a accordé l'asile".
Suivi assuré par RTSinfo
21h30
Les Etats-Unis affirment leur intérêt à s'impliquer dans la transition en Syrie
Les Etats-Unis sont déterminés à ne pas laisser le groupe Etat islamique (EI) se reconstituer, a déclaré lundi le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, appelant également à tout faire pour "éviter une fragmentation" du pays.
"L'EI tentera de profiter de cette période pour rétablir ses capacités et créer des sanctuaires", a-t-il estimé. "Comme le montrent les frappes de précision que nous avons effectuées ce week-end, nous sommes déterminés à empêcher cela."
"Armes de destruction massive"
Il a indiqué à plusieurs reprises que les Etats-Unis avaient des "intérêts clairs" en Syrie, dans une allusion à peine voilée aux propos du président élu Donald Trump selon lequel les Etats-Unis ne devaient pas "se mêler" de la situation en Syrie.
"Nous avons clairement intérêt à faire ce que nous pouvons pour éviter la fragmentation de la Syrie, les migrations massives depuis la Syrie et, bien sûr, l'exportation du terrorisme et de l'extrémisme", a déclaré le chef de la diplomatie américaine, évoquant par ailleurs des "armes de destruction massive ou leurs composants qui restent en Syrie" et qui ne devraient "pas tomber entre de mauvaises mains".
21h15
Multiples bombardements israéliens en Syrie
Israël a bombardé lundi plus de 100 sites militaires des forces du président déchu Bachar al-Assad en Syrie, dont un centre de recherches à Damas, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon le directeur de l'ONG basée à Londres, Israël cherche ainsi à détruire "les capacités militaires" du pouvoir Assad renversé dimanche.
21h05
Pour Benjamin Netanyahu, le Golan occupé appartient à Israël "pour l'éternité"
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé lundi que la partie du Golan syrien annexée illégalement et occupée par Israël appartenait à son pays "pour l'éternité". "Aujourd'hui, tout le monde comprend l'importance capitale de notre présence sur le Golan, et non au pied du Golan", a-t-il estimé lors d'une conférence de presse à Jérusalem. "Notre contrôle sur le plateau du Golan garantit notre sécurité, il garantit notre souveraineté."
Benjamin Netanyahu avait annoncé dimanche avoir ordonné à l'armée de "prendre le contrôle" de la "zone tampon" dans cette région, qui surplombe les collines de Galilée et le lac de Tibériade dans le nord d'Israël.
L'avancée des troupes israéliennes dans cette zone constitue "une violation" de l'accord de désengagement de 1974 entre Israël et la Syrie, a rappelé l'ONU.
De leur côté, les Etats-Unis ont dit s'attendre à ce que cette "incursion" israélienne en Syrie soit temporaire, "en réponse aux actions de l'armée syrienne visant à se retirer de cette zone. Maintenant, ce que nous voulons voir, en fin de compte, c'est que cet accord soit pleinement respecté. Et nous veillerons à ce qu'Israël le fasse", a déclaré le porte-parole du département d'Etat. Il s'est toutefois refusé à fixer un calendrier, soulignant "l'évolution rapide" de la situation en Syrie.
20h45
Le retour des Syriens exilés a déjà commencé
La chute de Bachar al-Assad a provoqué des scènes de liesse un peu partout au sein de la diaspora syrienne en Europe, mais aussi dans les pays voisins. Certains réfugiés ont d'ores et déjà commencé à rentrer vers la Syrie.
Des cortèges se sont mis en route vers les postes-frontière de Masnaa, le seul passage ouvert depuis le Liban, et celui de Cilvegozu, depuis la Turquie. De nombreuses personnes passent la frontière à bord de véhicules ou à pied. Avec eux, quelques affaires amassées pendant des mois ou des années d’exode. "Ce qui se passe actuellement à Damas profitera à toutes les nations arabes, Damas étant la mère des Arabes", estime l'un d'eux.
"Tous les gens reviennent en Syrie pour construire l'avenir. La Syrie ne repartira pas de zéro", se réjouit un autre à Cilvegozu. Afin de "fluidifier" le retour des réfugiés, la Turquie, qui a accueilli près de trois millions de Syriens depuis 2011, a décidé de rouvrir ce poste-frontière fermé depuis 2013.
19h35
Le chef des rebelles discute du "transfert du pouvoir
Le chef des rebelles syriens, Abou Mouhammad al-Jolani, s'est entretenu avec l'ex-Premier ministre Mohammed al-Jalali pour "coordonner la transition du pouvoir", ont annoncé lundi les rebelles, après avoir renversé le président Bachar al-Assad.
Al-Jolani, qui utilise désormais son vrai nom Ahmad al-Chareh, a discuté avec l'ancien Premier ministre "pour coordonner une transition du pouvoir garantissant la fourniture des services" à la population syrienne, ont indiqué les rebelles dans un communiqué, accompagné d'un bref extrait vidéo de leur entretien.
Mohammad al-Bachir, à la tête du "Gouvernement de salut" du bastion rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, était également présent.
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19h00
L'UDC réclame l'expulsion des réfugiés et réfugiées en provenance de Syrie
Au lendemain de la chute du régime syrien, la Suisse et d'autres gouvernements européens ont annoncé qu'ils allaient appliquer des restrictions aux procédures d'asile pour les réfugiés syriens et syriennes. Mais toutes ces personnes admises à titre provisoire doivent-elles être renvoyées dans un pays encore largement instable et dans le flou pour la suite?
C'est en tout cas l'avis de l'UDC, qui s'est fendu lundi d'un communiqué pour exiger la fin de l'asile et le renvoi forcé, à terme, des réfugiés et des réfugiées. Il invoque un risque de "perte de contrôle similaire à celle de 2015" et des "risques d'affrontements entre partisans et opposants du régime de Bachar al-Assad dans les rues" helvétiques. Le parti évoque un risque de "conditions proches de la guerre civile" en Suisse.
"Traditionnellement, les personnes qui venaient de Syrie avec une demande d'asile, c'étaient les personnes persécutées par le régime de Bachar al-Assad. Or, ce régime est maintenant tombé. Il y a une grande instabilité (...) donc on ne sait pas qui remplit vraiment les conditions pour l'asile", défend Nicolas Kolly (UDC/FR) lundi soir dans Forum.
"Indécence"
"Et puis on ne veut pas avoir la même situation en Suisse que l'on connaît avec l'Erythrée, avec des personnes qui sont venues en étant persécutées par le régime, puis un changement de régime et de nouvelles personnes qui importent leur conflit. On ne veut pas importer en Suisse des conflits qui ne nous regardent pas", argue-t-il.
Une position que fustige l'écologiste genevois Nicolas Walder. "Aujourd'hui, mes pensées vont aux Syriennes et aux Syriens, et je trouve un peu indécent de ne même pas attendre 24h après la chute du régime pour déjà demander d'expulser des gens, alors que c'est un pays qui a connu des destructions massives", rétorque-t-il dans Forum.
"On ne sait pas ce que le chef rebelle va organiser comme gouvernement. D'ailleurs, il y a beaucoup d'appels à ce que des Etats comme la Suisse s'investissent pour accompagner cette transition, pour qu'elle soit inclusive des nombreuses minorités en Syrie. Il y a une multitude d'acteurs dans ce pays qui ont amené beaucoup de gens à fuir", et pas uniquement le régime d'al-Assad, rappelle-t-il.
"Par contre, que les demandes d'asile soient analysées sur base de la nouvelle situation, c'est tout à fait normal", précise-t-il encore. "Et d'ailleurs ça se fait tout le temps."
18h45
Dans les rues de Damas, une fin de règne entre espoir et appréhension
Après la chute du régime, la population syrienne a pu pénétrer pour la première fois dans l'immense palais de Bachar al-Assad dimanche et lundi matin à Damas pour y récupérer notamment des objets qui appartenaient au régime. Ils ont été évacués lundi par les forces rebelles, et il est désormais entièrement vide, fantomatique, et contrôlé par des hommes armés.
Quant aux rues de Damas, il y règne une ambiance très particulière. "Ce qui saute d'abord aux yeux, c'est la disparition totale du régime de Bachar al-Assad", raconte Arthur Sarradin, journaliste de Radio France.
"Vous avez aussi cette odeur de brûlé qui enveloppe Damas. Des incendies ont eu lieu toute la nuit dans des bâtiments administratifs et dans des prisons du régime", poursuit-il. "Et puis on voit au sol des portraits à l'effigie de Bachar al-Assad, d'autres de membres du Hezbollah qui ont été arrachés, piétinés, déchirés. Tout autour, des habitants nous partagent à la fois leur inquiétude, celle du chaos qui pourrait venir, mais aussi leur espoir d'un nouveau gouvernement et d'une transition démocratique."
18h30
L'ouverture des prisons d'al-Assad met en lumière des décennies de répression invisible
Depuis le soulèvement de la rébellion en 2011, le régime de Damas a utilisé ouvertement de nombreux moyens de répression contre sa population, dont des armes chimiques, selon l'ONU, mais aussi une répression moins visible qui a fait des milliers de disparus.
Ainsi, les images des prisons libérées resteront certainement parmi les illustrations marquantes de la chute du régime. Parfois prises tant bien que mal, au smartphone et mal éclairées, elles offrent toutefois un aperçu de l'enfer carcéral syrien. Depuis dimanche matin, on voit des silhouettes fragiles émerger des entrailles de Saidnaya, le centre de détention et de tortures que tous les Syriens connaissent de réputation, à 30 km au nord de Damas.
Le plus ancien détenu y était incarcéré depuis 43 ans, et de nombreuses familles ont afflué, inquiètes, à la recherche des proches disparus. Dans une enquête de 2018, Amnesty International estimait à 13'000 le nombre d'exécutions par pendaison durant les cinq premières années de la guerre civile, rien que dans cette prison.
Des rumeurs de prisons secrètes souterraines, encore invérifiables pour l'instant, traduisent encore un peu plus la terreur du système carcéral qui a englouti des milliers d'opposants au régime, près de 100'000 selon certaines estimations, depuis un demi-siècle. La question de ces disparus et le recensement des victimes sont donc un des défis de l'après-guerre civile en Syrie.
18h05
La Suisse suspend à son tour les procédures d'asile vis-à-vis des Syriens
A l'instar d'autres Etats, la Suisse a suspendu lundi les procédures et les décisions d'asile pour les requérants d'asile syriens. Cette mesure restera en vigueur jusqu'à nouvel ordre, a annoncé lundi le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM).
Le SEM n'est actuellement "pas en mesure" d'examiner de manière fondée s'il existe des motifs d'asile et si l'exécution d'un renvoi est "raisonnablement exigible", précise-t-il sur X.
"J'interprète ceci comme le signe d'une très forte instabilité en ce moment. Ils ont probablement des signaux que la situation est actuellement instable et qu'il vaut mieux attendre", a immédiatement commenté le conseiller fédéral Ignazio Cassis à Berne.
La Suisse emboîte ainsi le pas des gouvernements allemand, autrichien, suédois, danois, norvégien et belge. La France envisage d'en faire de même.
Pour rappel, depuis le début de la guerre civile en 2011, 13 millions de Syriennes et de Syriens ont dû fuir leur domicile. Parmi eux, environ la moitié ont trouvé refuge à l'étranger.
Le régime syrien est tombé dans la nuit de samedi à dimanche. C’est une coalition de rebelles, menée par le groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham, qui a chassé Bachar al-Assad du pouvoir et du pays.
Dans cet épisode du Point J, Myriam Benraad, professeure en relations internationales à l’Université internationale Schiller à Paris et spécialiste du Proche-Orient, donne son analyse sur la situation en Syrie.
Human Rights Watch appelle à traiter les loyalistes avec "humanité"
L'ONG Human Rights Watch (HRW) a exhorté lundi les rebelles syriens à traiter "humainement" les anciens responsables, loyalistes et soldats du gouvernement déchu de l'ex-président Bachar al-Assad.
"Les groupes armés de l'opposition doivent envoyer un message fort et sans équivoque aux factions et combattants, indiquant que les attaques illégales, y compris celles visant des individus en raison de leurs liens présumés avec l'ex-gouvernement, ne seront pas tolérées", a déclaré Lama Fakih, directrice pour le Proche-Orient de l'ONG.
"Ils doivent s'engager à garantir un traitement humain à tous, y compris les anciens responsables et soldats du gouvernement, les combattants affiliés et les loyalistes", a-t-elle ajouté.
16h55
Le Danemark et la Norvège suspendent à leur tour les dossiers d'asile syriens
À leur tour, le Danemark et la Norvège ont annoncé qu'ils suspendaient l'examen des demandes d'asile de réfugiés syriens, au lendemain de la chute de Bachar al-Assad.
La commission de recours des réfugiés danoise "a décidé de suspendre le traitement des dossiers concernant des personnes en provenance de Syrie en raison de la situation très incertaine dans le pays après la chute du régime Assad", écrit-elle. Cela concerne actuellement 69 cas, précise-t-elle.
Elle a également "décidé de reporter la date limite de départ pour les personnes en mesure d'être expulsées vers la Syrie", ce qui concerne 50 cas.
A l'été 2020, le Danemark est devenu le premier pays de l'UE à réexaminer des centaines de dossiers de réfugiés syriens, estimant que la situation à Damas n'était "plus de nature à justifier un permis de séjour ou son extension". Toutefois, dans les faits, il n'y a pas eu de retour forcé vers la Syrie. Le pays a une politique d'accueil très restrictive avec un objectif assumé de "zéro demandeur d'asile". Depuis 2015, il ne délivre que des permis de résidence temporaire.
De son côté, la Norvège a également décidé de suspendre l'examen des dossiers de réfugiés syriens, dans l'attente d'une stabilisation d'une situation jugée "très floue et non résolue".
Cette situation implique que la Norvège "ne rejettera ni n'accordera les demandes d'asile des Syriens qui ont demandé l'asile, pour le moment". Le directorat norvégien de l'immigration ne précise pas le nombre de dossiers concernés, alors que la Norvège a reçu 1933 demandes d'asile de la part de Syriens depuis le début de l'année.
16h55
Appel à "sécuriser" les armes chimiques du régime Assad
L'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a annoncé lundi avoir demandé aux autorités syriennes de s'assurer que les stocks d'armes chimiques étaient en sécurité, après le renversement du dirigeant syrien Bachar al-Assad.
L'OIAC a déclaré avoir contacté la Syrie "afin de souligner l'importance primordiale de garantir la sûreté et la sécurité de tous les matériaux et installations liés aux armes chimiques" dans le pays.
15h15
En Suède, l'extrême droite appelle au départ des réfugiés syriens
Les permis de séjour des réfugiés en provenance de Syrie doivent être "rééxaminés" à la lumière de la chute du président syrien Bachar al-Assad, a estimé le chef de file des Démocrates de Suède (SD, extrême droite), associé à la coalition gouvernementale.
La Suède est le deuxième pays au sein de l'UE à avoir accueilli le plus grand nombre de Syriens fuyant la guerre civile en 2015 et 2016, après l'Allemagne.
Sur les 162'877 demandeurs d'asile en 2015, 51'338 venaient de Syrie, selon les chiffres de l'autorité suédoise de statistiques.
15h10
La Banque centrale affirme que l'argent des déposants est "en sécurité"
La Banque centrale de Syrie a tenu à rassurer les déposants lundi, affirmant qu'elle "poursuivait son travail".
"Nous assurons à nos concitoyens traitant avec toutes les banques en activité que leurs dépôts et fonds placés auprès de celles-ci sont en sécurité", a indiqué l'institution dans un communiqué, après des scènes de chaos devant certaines institutions publiques, dont la Banque centrale.
15h00
L'Iran et la Russie "partagent la responsabilité" des crimes du régime Assad, estime Mark Rutte
Selon le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, l'Iran et la Russie sont responsables des crimes commis contre le peuple syrien.
"La Russie et l'Iran étaient les principaux soutiens du régime Assad et ils partagent la responsabilité des crimes commis à l'encontre du peuple syrien", a affirmé Mark Rutte dans un communiqué.
"Ils ont aussi fait la preuve qu'ils ne sont pas des partenaires fiables, en abandonnant Assad lorsqu'il ne leur était plus utile", a encore souligné le chef de l'Otan.
14h50
L'Allemagne suspend les décisions sur les demandes d'asile de Syriens
L'Allemagne, pays de l'UE qui accueille la plus importante diaspora syrienne, a suspendu les décisions sur les demandes d'asile en cours d'exilés syriens, a annoncé la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser.
Etant donné "l'incertitude actuelle", l'Office fédéral de l'immigration et des réfugiés a "décrété aujourd'hui un gel des décisions pour les procédures d'asile actuellement encore en cours" des exilés Syriens, a-t-elle déclaré dans un communiqué.
14h25
L'Autriche suspend les demandes d'asile des réfugiés syriens et prépare leur "expulsion"
Les autorités autrichiennes ont annoncé suspendre les demandes d'asile des réfugiés de Syrie et préparer "un programme d'expulsion".
"A partir de maintenant, l'ensemble des procédures en cours vont être stoppées", a déclaré le ministère de l'Intérieur autrichien dans un communiqué.
Environ 7300 dossiers sont concernés par cette décision parmi les quelque 100'000 Syriens vivant en Autriche, un des pays qui en a accueilli le plus en Europe.
14h15
Le Hamas palestinien "félicite" les Syriens
Le mouvement islamiste palestinien Hamas "félicite le peuple syrien frère pour son succès dans la réalisation de ses aspirations à la liberté et à la justice et appelle toutes les composantes du peuple syrien à unir leurs rangs", indique-t-il dans un communiqué.
13h55
Les puissances étrangères prennent position après la chute du régime syrien
Au lendemain de la prise de Damas par les rebelles islamistes, les réactions à l'internationale se multiplient, alors que l'incertitude règne en Syrie.
13h25
"Les réfugiés syriens ne peuvent pas simplement prendre l'avion et rentrer"
"Les Syriens représentent un peuple très attaché à leur pays. Malheureusement, ils sont actuellement 12 millions à vivre en dehors de leur maison ou loin de chez eux", indique Tawfik Chamaa, médecin genevois d'origine syrienne, dans le 12h30 de la RTS.
"Le plan de reconstruction de la Syrie coûte environ 300 milliards d'euros. L'Union européenne a estimé qu'ils étaient capable de verser 30 milliards tout de suite à partir de 2018, pour autant que le gouvernement d'Assad couple la reconstruction à un gouvernement de transition, ce que Bachar al-Assad a toujours refusé. Résultat des courses, nous avons la Turquie et son instabilité intérieure avec ses 3 ou 4 millions de réfugiés syriens, et l'Europe avec une mouvance d'extrême droite qui parle d'expulser les réfugiés syriens chez eux. Ce moment est un moment historique pour parler de comment les réfugiés syriens peuvent rentrer chez eux", souligne Tawfik Chamaa.
Le médecin rappelle également que la majeure parties des infrastructures dans le pays ont été détruites par l'aviation russe ou par les combats avec les factions iraniennes. "Ces millions de Syriens ne peuvent pas rentrer dans un pays où il n'y a plus d'électricité, plus d'eau potable, plus de villes. C'est rasé, c'est Stalingrad, c'est détruit à 60%. Ils ne peuvent donc pas simplement prendre l'avion et rentrer ou être expulsés. Il y a un plan à envisager", plaide-t-il.
13h15
En Turquie, les réfugiés syriens envisagent un retour dans leur pays
La question du retour de celles et ceux qui ont fui la Syrie se pose notamment en Turquie, pays voisin, où 3 millions de Syriens se sont exilés. Les autorités turques espèrent aujourd'hui que la chute du régime de Damas encourage ces réfugiés à rentrer dans leur pays.
Depuis des jours, Hibe, 31 ans, qui vit à Ankara, ne quitte pas son téléphone. Elle suit quasiment heure par heure ce qui passe en Syrie, qu'elle a dû fuir. "Je n'arrive pas à trouver les mots pour exprimer ce que je ressens. S'il y a quelque chose au-delà du bonheur, c'est ce que je ressens actuellement", témoigne-t-elle dans le 12h30 de la RTS.
Le projet de Hibe est de retourner à Alep aux prochaines fêtes du Ramadan, en mars 2025.
13h05
Israël confirme avoir attaqué des dépôts d'"armes chimiques" en Syrie
Le chef de la diplomatie israélienne a confirmé que son pays avait mené des frappes ces jours-ci sur des dépôts "d'armes chimiques" en Syrie, pour éviter qu'elles ne tombent aux mains de rebelles islamistes radicaux ayant renversé Bachar al-Assad.
"Ceux qui contrôlent (...) Damas" aujourd'hui sont animés par "une idéologie extrême de l'islam radical" et "c'est pourquoi nous avons attaqué des systèmes d'armes stratégiques [en Syrie] comme des restes d'armes chimiques ou des missiles et roquettes à longue portée, afin qu'elle ne tombent pas aux mains d'extrémistes", a déclaré Gideon Saar lors d'une conférence de presse à Jérusalem.
Israël évalue la chute du président Bachar al-Assad comme l'un des changements stratégiques les plus importants au Moyen-Orient depuis des années.
Si la chute du régime syrien a fait disparaître un bastion à partir duquel l'Iran, ennemi juré d'Israël, exerçait son influence dans la région, l'avancée fulgurante des forces rebelles présente des risques pour l'Etat hébreu en raison de la présence de combattants issus de la mouvance islamiste d'Al-Qaïda.
Un haut fonctionnaire israélien a précisé que les frappes aériennes se poursuivraient dans les jours à venir.
13h00
L'UE appelle à une transition "pacifique et ordonnée" en Syrie
"Il est impératif que toutes les parties prenantes s'engagent dans un dialogue inclusif, dirigé et contrôlé par les Syriens, sur toutes les questions clés afin de garantir une transition ordonnée, pacifique" et capable d'inclure toutes les communautés du pays, a indiqué dans un communiqué au nom des 27 la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.
Les Européens s'inquiètent d'un scénario "à la libyenne" en Syrie, qui verrait le retour du chaos et de la guerre civile, provoquant une nouvelle crise migratoire.
L'Union européenne n'est pas, "à ce stade, en contact avec HTS ou ses dirigeants", a souligné de son côté un porte-parole du service diplomatique de l'UE, Anouar El Anouni.
12h45
Hasni Abidi: "Une Constitution, c'est ce qui manque aujourd'hui en Syrie"
"L'armée syrienne ne voulait plus se battre, ni sauver le régime syrien, ni se sacrifier pour garder Assad au pouvoir. La crise économique a également asphyxié un régime qui vit sous assistance depuis plusieurs années, et qui a perdu deux alliés majeurs qui lui avaient permis de rester au pouvoir depuis 2015", explique Hasni Abidi, politologue et directeur du Centre d'études et de recherches sur le monde arabe et méditerranéen.
"La Russie voulait sauver le régime syrien, mais comment soutenir un régime alors que ni la population, ni l'armée ne veulent de lui?" Plusieurs Etats arabes et la Turquie ont également demandé à la Russie de lâcher Assad, précise le politologue dans Tout un monde. Cette dernière conserve toutefois deux bases militaires très importantes en Méditerranée. "Ce qui explique d'ailleurs les négociations entre les Russes et les nouveaux maîtres de Damas", relève Hasni Abidi.
La mosaïque qui règne en Syrie sur les plans politique et confessionnel constitue toutefois un véritable défi pour la construction de la Syrie, souligne l'expert. D'autant que Bachar al-Assad lègue un territoire morcelé, entre les régions contrôlées par la présence militaire russe, les forces iraniennes, les territoires occupés au nord par la Turquie et par les forces démocratiques kurdes.
"On ne peut pas gérer une transition politique — surtout après un régime autoritaire où le pays s'est identifié à la dynastie Assad — sans ombrage, sans difficulté, sans soutien de la communauté internationale. Ce sont d'ailleurs les leçons tirées de l'échec des Printemps arabes en Tunisie, au Yémen ou en Egypte, où on a vu la restauration de l'autoritarisme", conclut Hasni Abidi, pour qui l'avenir de l'Etat syrien passe par un gouvernement de transition et une nouvelle Constitution. "La Constitution, c'est l'institution la plus stable. C'est ce qui manque aujourd'hui en Syrie."
Une ONG fait état de frappes israéliennes contre des sites militaires en Syrie
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a déclaré qu'Israël avait mené plusieurs bombardements nocturnes contre des positions militaires et des dépôts d'armes dans plusieurs régions de Syrie.
"Dès les premières heures qui ont suivi l'annonce de la chute de l'ancien régime, Israël a lancé des frappes aériennes intensives, détruisant délibérément des dépôts d'armes et de munitions" appartenant à l'armée syrienne, dans les provinces côtières de Lattaquié et Tartous, a précisé l'OSDH.
Le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar a confirmé que son pays avait mené des frappes ces jours-ci sur des dépôts "d'armes chimiques" en Syrie, pour éviter, selon lui, qu'elles ne tombent aux mains de rebelles islamistes ayant renversé le pouvoir.
12h30
La chute du régime syrien ravive les luttes d'influence de la Russie et la Turquie
La chute de Bachar al-Assad en Syrie prive la Russie de sa principale plateforme pour la projection de son influence et de sa puissance au Proche-Orient. Certaines informations font état du départ de plusieurs navires de guerre du port syrien de Tartous, capital pour Moscou, car il s'agit du seul dont dispose sa flotte en Méditerranée, rapporte le correspondant de la RTS en Russie Jean-Didier Revoin dans l'émission Tout un monde.
Moscou essaie aujourd'hui de limiter les dégâts. Selon le journaliste, la Russie ne semble pas avoir renoncé à jouer un rôle dans la région, mais elle devra probablement le redéfinir au vu de la nouvelle composition politique en Syrie.
En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan, qui fut autrefois très proche du dirigeant syrien déchu avant d'armer et de financer une partie de son opposition, estime aujourd'hui se trouver du bon côté de l'Histoire, relève de son côté la correspondante en Turquie Anne Andlauer.
Ankara n'a pas engagé de troupes dans l'offensive et son niveau précis d'implication est difficile à établir. Mais elle avait connaissance des intentions des groupes rebelles qui ont mené l'assaut et leur a accordé une forme de feu vert, souligne la journaliste. Le président turc tente désormais de tourner les événements en Syrie à son avantage.
12h00
Moscou juge "nécessaire" de discuter des bases russes en Syrie avec les futures autorités
Le Kremlin a estimé "nécessaire" de discuter avec les futures autorités syriennes sur un éventuel maintien des bases militaires russes en Syrie.
Devant la presse, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a assuré que la Russie faisait "tout ce qui est possible et tout ce qui est nécessaire pour entrer en contact avec ceux qui peuvent se charger d'assurer la sécurité" de ces bases.
11h50
Des secouristes fouillent les geôles du pouvoir déchu
Des secouristes syriens mènent d'intenses fouilles à la recherche de détenus piégés dans des cachots souterrains de la prison de Saydnaya, symbole des exactions de Bachar al-Assad.
Au lendemain de ce tournant historique pour la Syrie, qui met fin à un demi-siècle de règne, le groupe de secours des Casques blancs a dépêché des équipes d'urgence dans l'établissement, à une trentaine de kilomètres de Damas, invoquant l'existence de "cellules souterraines cachées, qui contiendraient des détenus".
Il a précisé avoir déployé à Saydnaya, dont nombre de détenus ont déjà été libérés dimanche, "des unités de recherche et de sauvetage, des spécialistes de l'abattage des murs, des équipes chargées d'ouvrir les portes en fer, des unités canines entraînées et des intervenants médicaux".
11h35
La chute d'Assad fait monter le pétrole
Les cours du pétrole montent, poussés par l'instabilité au Proche-Orient au lendemain de la chute de Bachar al-Assad en Syrie et soutenus par le maintien des coupes de l'Opep+ jeudi dernier.
En milieu de matinée, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, prenait 1,01% à 71,84 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, gagnait 1,19% à 68,00 dollars.
"Tous les yeux sont rivés vers les scènes étonnantes en Syrie" et les prix ont réagi à la hausse, "mais de manière plutôt calme car tout le monde est en train d'évaluer ce qu'un nouveau visage de la Syrie" pourrait signifier, explique John Evans, analyste chez PVM.
"Il n'y a pas de conséquences immédiates pour le pétrole, si ce n'est que la position de l'Iran et de la Russie dans la région est considérablement affaiblie", précise Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
11h20
L'ONU appelle à prendre "toutes les mesures" pour protéger les minorités
L'ONU a demandé que "toutes les mesures soient prises en Syrie pour assurer la protection de toutes les minorités et éviter les représailles et les actes de vengeance", a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme Volker Türk, lors d'une conférence de presse.
Il a aussi affirmé que les auteurs d'exactions commises pendant le régime de Bachar al-Assad devaient rendre des comptes dans le cadre du processus de transition politique à venir.
"Toute transition politique doit veiller à ce que les auteurs de violations graves répondent de leurs actes et à ce que les responsables soient tenus de rendre compte de leurs actes. Il est impératif que toutes les preuves soient méticuleusement conservées en vue d'une utilisation à l'avenir."
11h10
Le Kremlin refuse de confirmer la présence d'Assad en Russie
La présidence russe a refusé de confirmer la présence de Bachar al-Assad en Russie, après que les agences de presse russes, citant une source au Kremlin, eurent indiqué que le dirigeant syrien y avait trouvé refuge avec sa famille.
"Je n'ai rien à vous dire sur les allées et venues du président Assad", a assuré à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, précisant qu'"il n'y a pas de réunion dans l'agenda officiel du président". "Le monde entier a été surpris par ce qui s'est passé. Nous ne faisons pas exception", a-t-il ajouté.
11h00
Pour le Kremlin, la chute du régime syrien est un sérieux revers
Le Kremlin reconnaît avoir été "surpris" par l'offensive éclair des rebelles en Syrie, a fait savoir un porte parole. Il a aussi jugé "nécessaire" de discuter avec les futures autorités syriennes sur un éventuel maintien des bases militaires russes en Syrie.
"C'est l'objet de discussions avec ceux qui seront au pouvoir en Syrie", a précisé le porte-parole, en assurant que la Russie faisait "tout ce qui est possible et tout ce qui est nécessaire pour entrer en contact avec ceux qui peuvent se charger d'assurer la sécurité" des bases militaires russes dans le pays.
Pour Moscou, la chute de Bachar al Assad, est un revers majeur, de l'avis des analystes. Alliée traditionnel de la Syrie, la Russie l'a soutenue militairement dès 2015 pour stabiliser le pays et lui permettre de rester au pouvoir. C’était aussi l’occasion pour Vladimir Poutine, à l’époque, de revenir au premier plan en affichant les nouvelles ambitions de la Russie dans la définition d’un nouvel ordre international qu’il qualifie de multipolaire.
Mais, alors qu'elle est engagée dans un conflit de haute intensité sur ses frontières, la Russie ne pouvait plus soutenir le régime syrien.
10h50
En Syrie, un régime d'un demi-siècle balayé en une dizaine de jours
En Syrie, une offensive d'une dizaine de jours a eu raison de 53 ans de dictature de la dynastie Assad. Les groupes rebelles ont pris la capitale Damas quasiment sans combattre dans la nuit de samedi à dimanche.
Le régime syrien semblait pourtant tenir le pays sous sa botte, à l'exception de la ville d'Idleb au nord du pays et des régions kurdes. Partout ailleurs, la rébellion avait été matée par l'intervention de la Russie et de l'Iran, au prix de destructions massives.
Mais après plus 500'000 morts, la Syrie s'est trouvée exsangue, vidée de ses hommes et de ses capitaux. Le régime ne semblait rester debout que grâce au soutien de Moscou et de la tutelle de l'Iran. Le récent affaiblissement de Téhéran et de son bras armé le Hezbollah libanais a alors ouvert une brèche pour les rebelles.
10h45
Pascal de Crousaz: "En Syrie, il y a chez les insurgés la volonté de remettre en place les institutions de l'Etat"
"Moment historique" pour le peuple syrien, avec d'intenses notes d'espoir, mais aussi de nombreuses inconnues face à l'arrivée au pouvoir du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham: le spécialiste du Proche-Orient Pascal de Crousaz analyse l'actualité syrienne après la chute de Bachar al-Assad dans La Matinale de la RTS.
La conquête expresse des rebelles islamistes de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie, pose en effet de nombreuses questions sur les velléités politiques du groupe. S'agit-il de djihadistes qui ont réussi à redorer leur blason ces dernières années? La Syrie doit-elle s'attendre à une forte progression du religieux sous leur conduite?
Après la conquête de Damas, les membres du HTS ont clamé "Vive la Syrie libre et l'ensemble des Syriens dans leur diversité!", mais ont surtout appelé à préserver les institutions de l'Etat. "Il y a donc une volonté de les remettre en place, de ne pas faire table rase et de transporter à l'intérieur des territoires libérés les institutions mises en place par les rebelles dans la province d'Idlib, avec un certain succès depuis sept ans", relève Pascal de Crousaz.
"Le grand défi maintenant va être de fédérer dans le sens de la résolution de l'ONU pour finir la crise syrienne, c'est-à-dire d'organiser des élections libres, pluralistes et démocratiques", note le spécialiste.
Scènes de liesse à Damas au lendemain de la chute du régime
Des Syriens en liesse ont afflué vers la place des Omeyyades, pour célébrer la chute de Bachar al-Assad dans le centre de Damas, après la levée du couvre-feu nocturne imposé jusqu'à 5h (3h en Suisse) par les rebelles.
Un grand nombre de combattants rebelles se sont rassemblés sur la place, rejoints en début de matinée par des Syriens et Syriennes venus célébrer à bord de leur véhicule la chute du régime.
Depuis la place, on pouvait voir de la fumée qui se dégageait du quartier voisin abritant des bâtiments de services de sécurité, incendiés la veille.
10h20
La Turquie veut la "formation d'un gouvernement inclusif"
Le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan a appelé devant un parterre d'ambassadeurs à Ankara les "acteurs internationaux, en particulier les Nations unies, [à tendre] la main au peuple syrien et [soutenir] la formation d'un gouvernement inclusif".
"Nous voulons voir une Syrie où les différents groupes ethniques et religieux vivent en paix, avec une approche gouvernementale inclusive", a insisté le chef de la diplomatie turque, dont le pays soutient des groupes rebelles ayant pris part à l'offensive contre le régime syrien.
Hakan Fidan a également dit vouloir voir "une nouvelle Syrie qui entretiendra de bonnes relations avec ses voisins et apportera paix et stabilité à la région", affirmant que la Turquie est "prête à apporter le soutien nécessaire à cet égard".
10h10
La fin du règne de Bachar al-Assad est un "jour historique" pour Israël
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que la chute de Bachar al-Assad était "une conséquence directe des coups" qu'Israël avait "portés à l'Iran et au Hezbollah" libanais. Selon le dirigeant, il s'agit d'un "jour historique pour le Moyen-Orient".
A cette occasion, Benjamin Netanyahu a effectué une visite à la frontière entre la Syrie et Israël, sur le plateau du Golan occupé et annexé par l'Etat hébreu. L'armée israélienne renforçait sa présence dans la région depuis des jours. Ses soldats sont désormais entrés en territoire syrien, dans la zone tampon dessinée par l'accord de désengagement de 1974 de laquelle les forces du régime Assad se sont retirées.
Lundi, le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar a assuré que l'avancée des troupes israéliennes dans cette zone tampon est "une mesure limitée et temporaire".
10h00
Le drapeau de l'opposition syrienne hissé sur l'ambassade de Syrie à Moscou
Le drapeau de l'opposition syrienne a été hissé sur l'ambassade de Syrie à Moscou. Un groupe d'hommes a hissé l'emblématique étendard frappé de trois étoiles rouges, alors que quelques flocons de neige tombaient dans la matinée sur la capitale russe, selon ce journaliste.
09h50
Paris conditionne son appui à la transition syrienne au respect des minorités
L'appui de la France à la transition politique en Syrie "dépendra du respect" des droits des femmes, des minorités et du droit international, a déclaré le chef de la diplomatie française démissionnaire Jean-Noël Barrot.
"Il appartient à ce groupe de faire la démonstration de sa volonté sincère d'écarter l'extrémisme, d'écarter l'islamisme et le djihadisme de cette transition et surtout d'organiser une transition qui permette à toutes les minorités syriennes auxquelles nous sommes très attachés de prendre toute leur part", a-t-il réagi sur France Info.
La France a rompu ses relations avec la Syrie en 2012 à la suite de la répression d'un mouvement pacifique de contestation. L'ambassade de France à Damas est depuis fermée.
09h40
Des Syriens réfugiés au Liban regagnent leur pays
Au Liban, des réfugiés syriens ont déjà commencé à plier bagages pour revenir dans leur pays. Parmi eux, certains n'ont pas vu leur terre depuis plus d'une décennie. D'autres ne l'ont même jamais connue. "Je suis venu ici d'Idleb quand j'avais deux ans. Je vais découvrir la Syrie pour la première fois. C'est comme un rêve pour moi", témoigne Ahmad, 16 ans, dans La Matinale de la RTS.
Dimanche, un cortège de liesse accueillait les voitures sur la route de Damas, en Syrie. Amer, un cinquantenaire libanais, s'est joint à la foule. "Je suis presque plus content que les Syriens. Dieu nous a tous débarrassé de ce régime. Cela fait 50 ans qu'on le connaissait. C'est une bonne nouvelle pour le monde entier et pour tous les partisans de la liberté", assure-t-il.
"On est à la fois heureuses et inquiètes", raconte de son côté Khitan, arrivée à Damas avec une amie. "Tout est en train de changer en Syrie. Il y a encore des tirs, des gens qui n'ont rien et aucun endroit pour dormir. Nous allons rester à l'hôtel en attendant que la situation se stabilise."
09h20
11 civils tués dans une frappe de drone turc dans le nord de la Syrie, selon une ONG
Onze civils, tous membres d'une même famille, dont six enfants, ont été tués dans une frappe de drone turc visant une maison dans un village du nord de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le bombardement a frappé "près de Ain Issa, au nord de Raqa, dans les zones contrôlées par l'administration autonome kurde", a précisé l'ONG, alors que des combattants kurdes syriens tentent de repousser des attaques de groupes armés soutenus par Ankara.
08h50
La Chine appelle à trouver une "solution politique" en Syrie
Pékin a appelé à trouver "une solution politique" en Syrie, après la chute du président Bachar al-Assad. "Nous souhaitons que toutes les parties concernées agissent dans l'intérêt fondamental du peuple syrien, afin de trouver rapidement une solution politique permettant de rétablir la stabilité en Syrie", a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
La Chine a renforcé ses liens avec la Syrie ces dernières années. Bachar al-Assad s'est rendu dans le pays l'année dernière lors d'une rare visite d'Etat en dehors du Proche-Orient depuis le début de la guerre civile en 2011. A cette occasion, le président chinois Xi Jinping et le dirigeant syrien avient annoncé un "partenariat stratégique" entre les deux pays.
08h30
"On n'arrive pas à comprendre ce qui va se passer", témoigne un habitant de Damas
Une période d'incertitudes s'ouvre désormais en Syrie. A Damas, "on entend beaucoup de tirs à l'extérieur", rapporte un habitant de la capitale au micro de Radio France.
"Ce sont des gamins entre 15 et 17 ans qui ont les armes. Des armes que l'armée a jetées dans les poubelles. Ces gamins menacent les gens et les volent. La Banque nationale a aussi été volée par des rebelles. [...] La situation est très grave."
"On n'arrive pas à comprendre ce qui va se passer", poursuit le Syrien. "Les gens sont contents. Mais ils ne savent pas que [ces rebelles] sont des islamistes qui ne peuvent pas diriger un pays."
08h10
La chute du président syrien, un coup dur pour l'Iran
Dans un communiqué laconique, le ministère des Affaires étrangères iranien ne s'est pas prononcé sur le sort du président Bachar al-Assad. Il a toutefois affirmé qu'il revient à la population syrienne de décider pour l'avenir du pays, tout en insistant sur l'unité de la Syrie et des relations basées sur les intérêts communs.
La chute du régime syrien est un coup dur pour Téhéran après la décapitation du Hezbollah libanais et l'affaiblissement du Hamas. L'Iran perd ainsi son principal soutien dans la région.
Ces dernières années, le pays a dépensé des milliards de dollars et envoyé de nombreux militaires et volontaires pour soutenir le régime syrien. La disparition de ce dernier crée un vide qu'il sera difficile de combler. Cela pourrait expliquer le silence du pouvoir iranien et sa réaction embarrassée, estime Siavosh Ghazi, correspondant en Iran pour la RTS.
07h40
Qu'attendre d'Abou Mohammad al-Jolani, nouvel homme fort en Syrie?
Abou Mohammad al-Jolani est le chef de la coalition rebelle à l'origine de la chute de Bachar al-Assad. Pour Michel Duclos, ancien ambassadeur de France en Syrie, ce leader semble avoir "un grand esprit politique".
"Il a géré l'enclave qui dirigeait Idleb ces cinq dernières années, avec un souci de fédérer et de respecter les minorités. A-t-on donc affaire à un rebelle qui est capable de se comporter en grand homme politique et de réunifier le pays? C'est la principale interrogation pour moi", a déclaré l'ex-diplomate au micro de Radio France.
A Genève, des scènes de liesse au sein de la diaspora syrienne
Dimanche à Genève, plus de 300 Syriens et Syriennes établis en Suisse ont célébré la chute du régime de Bachar al-Assad sur la Place des Nations.
Accolades, chants et drapeaux de la révolution, les manifestantes et les manifestants ont exprimé leur émotion et leur joie.
Ils espèrent désormais tourner la page des 50 dernières années du régime Assad et voir leur pays se reconstruire.
"Le monde entier nous a abandonné pendant ces quatorze années de révolution. Mais aujourd'hui, ce sont les bras des Syriens qui nous ont mené ici. C'est un énorme espoir", se réjouit Wajd Zimmermann, membre fondatrice du collectif des Femmes syriennes pour la démocratie, qui dit craindre désormais que "la communauté internationale, qui nous a lâché, vienne nous faire la leçon aujourd'hui".
05h30
Réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU dans l'après-midi
Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence lundi après-midi pour des discussions à huis clos sur la Syrie, après la chute du président Bachar al-Assad, ont indiqué plusieurs sources diplomatiques.
Les consultations, qui auront lieu à partir de 15h (21h en Suisse), avaient été demandées dimanche par la Russie.
00h30
Pour Joe Biden, Bachar al-Assad va devoir "rendre des comptes"
Joe Biden a affirmé que Bachar al-Assad, chassé du pouvoir en Syrie et qui a fui le pays, devrait "rendre des comptes" pour les "centaines de milliers de Syriens innocents" qui ont été "maltraités, torturés, et tués".
Lors d'une allocution à la Maison Blanche, le président américain a assuré que les Etats-Unis n'étaient "pas sûrs" de l'endroit où se trouvait le président syrien. "Mais il se dit qu'il est à Moscou", a-t-il ajouté, les agences de presse russes ayant annoncé qu'il était dans la capitale russe avec sa famille.
Selon Joe Biden, la chute de Bachar al-Assad représente une "opportunité historique" pour les Syriens de "construire un meilleur avenir", même si cette situation crée "des risques" et de "l'incertitude".
Car il a aussi souligné que "certains des groupes rebelles" ayant participé à l'offensive éclair qui a balayé un demi-siècle de dynastie Assad avaient des "antécédents de terrorisme et de violation des droits humains".