Le projet de loi, qui a mobilisé les parlementaires au-delà des clivages politiques classiques, devra encore franchir plusieurs étapes au Parlement avant son adoption définitive.
Mais neuf ans après le rejet d'un précédent texte par la chambre des Communes, les députés se sont cette fois alignés à 330 voix pour (275 contre) sur le soutien croissant de la population britannique envers la légalisation du suicide assisté, après presque cinq heures de débats.
Le texte concerne l'Angleterre et le Pays de Galles, l'Ecosse devant voter de son côté.
"Choix, autonomie et dignité"
La députée travailliste Kim Leadbeater qui portait la proposition de loi avait déclaré avant le vote que son texte donnerait "le choix, l'autonomie et la dignité" aux adultes en phase terminale d'une maladie, n'ayant que six mois ou moins à vivre. Elle a souligné qu'il était encadré par des "critères très stricts".
Selon le texte, les malades devront être capables d'exprimer un choix éclairé et de prendre eux-mêmes la substance provoquant leur décès. Deux médecins et un juge devront donner leur accord.
Sondage pour, manifestation contre
Le Premier ministre Keir Starmer, qui ne s'était pas exprimé jusqu'ici, a voté en faveur du texte, comme lors du précédent vote de 2015.
Selon un récent sondage YouGov, les trois quarts des habitants d'Angleterre et du Pays de Galles soutiennent ce changement de loi. Des dizaines de partisans et opposants au texte s'étaient cependant rassemblés vendredi devant le Parlement.
A l'issue du vote, l'association Care Not Killing, opposée au suicide assisté, s'est dit "déçue", dans un communiqué, tout en soulignant un résultat "extrêmement serré".
Un texte avec des "garanties et protections"
Actuellement, le suicide assisté est illégal et fait encourir une peine de 14 ans de prison en cas d'aide ou d'incitation.
Kim Leadbeater a assuré que ce texte de loi contenait "les garanties et protections les plus solides au monde", et n'avait "rien à voir" avec ceux du Canada ou de la Belgique, des pays où les critères sont beaucoup plus larges.
Même si ce texte émane de ses rangs, le parti travailliste au pouvoir n'avait pas donné de consigne et le gouvernement avait demandé à ses ministres de rester discrets sur leur vote.
Le texte doit désormais être examiné en commission, avant d'être à nouveau soumis à l'approbation des deux chambres du Parlement britannique.
ats/juma