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Au moins 129 morts dans une tentative d’évasion de la plus grande prison de RDC

Au moins 129 morts dans une tentative d’évasion de la plus grande prison de RDC. [keystone]
Au moins 129 morts dans une tentative d’évasion de la plus grande prison de RDC / Le Journal horaire / 24 sec. / le 3 septembre 2024
Au moins 129 personnes ont été tuées, dont 24 par balles, dans une tentative d'évasion aux contours encore flous survenue dans la nuit de dimanche à lundi dans la plus grande prison de République démocratique du Congo (RDC), à Kinshasa, selon un bilan officiel annoncé mardi. 

"Le bilan provisoire sur le plan humain s'élève à 129 morts dont 24 par balles après sommation", a indiqué Jacquemain Shabani dans une déclaration vidéo transmise à la presse, faisant également état de 59 blessés.

Vers 02H00 du matin lundi, des coups de feu ont retenti, selon plusieurs riverains interrogés par l'AFP. Les tirs ont continué à résonner pendant de longues heures dans cette partie populaire et résidentielle de la capitale congolaise, ont-ils témoigné.

Nombreux morts par bousculade

Selon le ministre de l'Intérieur, qui a évoqué une "évasion ratée", de nombreuses victimes sont mortes "par bousculade, étouffement". Il a aussi mentionné "quelques" cas de "femmes violées", sans donner de précision.

Les rues menant à la prison ont été bouclées lundi et de nombreux policiers ainsi que des militaires étaient encore présents mardi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Aucun détail n'a été communiqué sur le nombre de détenus qui ont tenté de prendre la fuite, ni sur les circonstances.

Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a simplement déclaré lundi que "les services de sécurité" étaient sur place, avant d'assurer plus tard à la télévision nationale que la situation était "sous contrôle". Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a pour sa part promis de retrouver "les commanditaires" de l'opération.

Notoirement surpeuplée

La prison de Makala, la plus grande de ce pays d'Afrique centrale, est notoirement surpeuplée, hébergeant dix fois plus de détenus (entre 14'000 et 15'000 détenus) que sa capacité (1500 places), selon les statistiques officielles. Ce centre pénitentiaire tout en béton, où la chaleur atteint des niveaux insupportables, fait régulièrement l'objet de condamnations des organisations de défense des droits qui qualifient ses conditions de détention d'"infra humaines".

"Les conditions sont déplorables", fustige le militant Emmanuel Cole, un défenseur des droits des prisonniers qui effectue des visites régulières dans les prisons. Il met en garde contre une possible "révolte" à Makala et le risque d'une situation qui "dégénère" avec l'interdiction des visites prononcée par les autorités après la tentative d'évasion.

Dégâts matériels

Outre le bilan humain, la tentative d'évasion a fait des dégâts matériels. Une partie des bâtiments de la prison, dont le greffe et l'infirmerie, a été incendiée, selon le gouvernement.

Le centre pénitentiaire avait déjà subi d'importants dégâts lors d'une attaque par des hommes armés en 2017, qui avait permis à plus de 4000 détenus de s'évader, dont certains jugés "dangereux" par la police. Les circonstances menant a cette évasion massive n'avaient jamais été élucidées malgré la mise en place d'une commission d'enquête.

afp/fgn

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