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Nouveau revers en justice pour Roman Polanski

Libre, Roman Polanski a quitté lundi son chalet de Gstaad.
Roman Polanski attend la décision sur son extradition à Gstaad.
La défense américaine de Roman Polanski a subi un nouveau revers lundi, la justice californienne ayant refusé de rendre public le témoignage à huis-clos d'un procureur, que les avocats jugeaient décisif pour empêcher le cinéaste d'être extradé par la Suisse.

La teneur de ce témoignage est inconnue, mais les avocats de Roman Polanski, arrêté en Suisse en septembre sur mandat américain pour "relations sexuelles illégales" avec une mineure, assurent qu'il contient des informations que la Suisse devrait connaître avant de se prononcer sur l'extradition du cinéaste.

Selon les avocats du cinéaste, le magistrat a raconté à huis clos qu'il avait tenté en 1977 d'exclure le juge suspecté d'avoir commis des erreurs lors de la conduite de l'affaire. A l'époque des faits, les supérieurs du procureur l'en avaient dissuadé.

La Suisse bien informée?

Chad Hummel, l'avocat de Roman Polanski, a ainsi estimé lundi devant la Cour supérieure de Los Angeles que le maintien sous scellés du témoignage du procureur Roger Gunson, attaché depuis 25 ans à l'affaire Polanski, ne "défendait aucun intérêt justifiable" et que "l'information présentée aux Suisses par l'accusation était incomplète".

Mais le juge Peter Espinoza a considéré au contraire que les autorités suisses disposaient de "toute l'information nécessaire" pour prendre leur décision et qu'elles n'avaient jamais réclamé le témoignage de Roger Gunson. Si elles ont besoin d'informations supplémentaires, elles peuvent toujours les demander, a-t-il ajouté en substance.

"Allégations irresponsables"

Le juge Peter Espinoza, de la Cour supérieure de Los Angeles, a rejeté la requête des avocats de Roman Polanski, précisant que ce témoignage ne pourrait être rendu public que dans un seul cas: si Polanski est extradé vers les Etats-Unis pour une audience et si le procureur à la retraite, Roger Gunson, ne pouvait pas témoigner en personne.

Le procureur adjoint David Walgren a observé dans des documents remis à la Cour qu'un autre juge avait déjà refusé à trois reprises de fournir les transcriptions du témoignage de Roger Gunson. Pour David Walgren, Roman Polanski, 76 ans, "voyant s'épuiser les chances d'éviter une extradition, lance des allégations irresponsables et sans fondement, orchestrées dans le cadre d'une campagne de relations publiques et non sur des bases légales ou factuelles".

agences/cab

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Dans l'attente de la décison helvétique

Le réalisateur de "Rosemary's Baby" a plaidé coupable en 1977 de relations sexuelles illégales avec Samantha Geimer, âgée de 13 ans à l'époque des faits.

Poursuivi et jugé, le cinéaste s'était enfui des Etats-Unis avant le prononcé de la condamnation, craignant un revirement de l'accusation et une condamnation plus lourde que prévu.

Il n'a jamais remis les pieds aux Etats-Unis depuis.

Arrêté le 26 septembre à son arrivée à l'aéroport de Zurich, le cinéaste est assigné à résidence à Gstaad (BE) depuis décembre.

Les autorités suisses n'ont pas dit quand elles se prononceraient sur la demande d'extradition américaine.

Fin avril, la justice californienne avait refusé de juger le cinéaste par contumace.