Salah Abdeslam considéré comme "coauteur" des attentats de Bruxelles par le parquet belge
Le Français de 33 ans nie son implication dans ces attaques-suicide perpétrées par le groupe qui était déjà à l'origine du 13-Novembre. Lui-même a été arrêté quatre jours auparavant.
Mais selon la procureure fédérale Paule Somers, "pas besoin de connaître les détails, la date et la cible précise, pour être coauteur d'une attaque terroriste".
"Il a porté assistance en toute connaissance de cause à la cellule", a affirmé la magistrate devant la Cour d'assises de Bruxelles, au troisième jour d'un réquisitoire examinant au cas par cas les charges pour chacun des dix accusés.
Déjà condamné à Paris en 2022 à la perpétuité incompressible pour le 13-Novembre (130 morts à Paris et Saint-Denis, en proche banlieue parisienne), Abdeslam doit répondre à Bruxelles d'"assassinats à caractère terroriste", comme huit autres accusés.
36 assassinats
Et comme pour les "coauteurs" déjà pointés du doigt par l'accusation, dont son ami d'enfance Mohamed Abrini, la procureure fédérale a demandé à la cour de retenir "36 assassinats" et non pas 32.
Elle estime que les attentats ont entraîné ultérieurement la mort de quatre autres personnes, dont une jeune femme restée traumatisée qui est décédée par euthanasie l'an dernier.
Dans la "deuxième cellule terroriste" déployée par l'EI (en considérant qu'"une première" constituée de neuf djihadistes n'a pas survécu aux opérations de novembre 2015 en France), Abdeslam est un combattant à part entière qui a "la confiance" du groupe pour participer à d'autres attaques, a dit Paule Somers.
Il a laissé une lettre retrouvée par les enquêteurs dans laquelle il écrit vouloir "finir le travail avec ses frères", a-t-elle relevé.
Pour la procureure, cela contredit les explications données au procès par Abdeslam, selon lesquelles il voulait "partir en Syrie" après avoir survécu au 13-Novembre en raison d'une ceinture d'explosifs défectueuse. Après les attaques de Paris, le groupe replié à Bruxelles "vit en vase clos, récolte des armes, envisage des cibles et Abdeslam n'est pas du tout mis à l'écart".
"Salah Abdeslam a passé trois mois et demi avec ses frères hautement radicalisés, il est lui-même radicalisé et veut venger la mort de son frère (Brahim, mort en commettant un attentat suicide à Paris, ndlr), il a écrit des lettres d'adieux à sa famille, (...) le projet d'attentat est certain, il le connaît!", a martelé Paule Somers.
Après le réquisitoire, prévu jusqu'à mardi prochain inclus, viendra le temps des plaidoiries, pour environ quatre semaines. Un premier verdict sur les culpabilités est attendu courant juillet.
ats/fgn