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A l'ONU, la Suisse tance l'attitude israélienne sur l'esplanade des Mosquées

L'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl s'exprime au Conseil de sécurité, le 24 mars 2023. [Alessandro della Valle - Keystone]
A l'ONU, la Suisse tance l'attitude israélienne sur l'esplanade des Mosquées / Le Journal horaire / 13 sec. / le 24 mai 2023
La Suisse s'en prend à l'attitude israélienne de la semaine dernière sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, émaillée de nombreux incidents. Mercredi devant le Conseil de sécurité de l'ONU à New York, elle a dénoncé des appels à la haine "inacceptables" contre les Palestiniens.

Il faut s'en tenir à l'approche en vigueur jusqu'à présent sur l'esplanade des Mosquées, lieu saint de l'islam établi sur le mont du Temple, lui-même site au centre du judaïsme, selon l'ambassadrice suisse à l'ONU Pascale Baeriswyl. Dimanche, le ministre israélien Ben Gvir s'était rendu sur place et avait lancé des déclarations "inflammatoires", selon les alliés de son pays.

Quelques jours auparavant, des dizaines de milliers de manifestants nationalistes, dont plusieurs ministres, avaient appelé à la haine contre les Palestiniens. De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas avait répondu par des déclarations considérées comme un "affront" par les Etats-Unis.

"Les dirigeants des deux parties doivent s'abstenir de toute provocation", a affirmé Pascale Baeriswyl, qui présidait la réunion du Conseil de sécurité. De son côté, l'émissaire de l'ONU Tor Wennesland a estimé que l'attitude contre les Palestiniens était "inacceptable" et "doit être condamnée par tous".

Une image fournie par l'administration du mont du Temple montre le ministre israëlien Ben Gvir (à gauche) marchant dans ce lieu saint de l'islam, le 21 mai. [Minhelet Har-Habait - AFP]Une image fournie par l'administration du mont du Temple montre le ministre israëlien Ben Gvir (à gauche) marchant dans ce lieu saint de l'islam, le 21 mai. [Minhelet Har-Habait - AFP]

"Illégal", selon la Suisse

Comme l'ont fait la plupart des intervenants mercredi, Pascale Baeriswyl a demandé encore à Israël de "révoquer" l'ordre qui permet désormais à ses citoyens d'établir une présence permanente dans l'avant-poste de Homesh, en Cisjordanie. Celui-ci est "illégal" selon le droit international humanitaire (DIH), a rappelé l'ambassadrice suisse.

Elle a condamné les décès de civils palestiniens dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza il y a deux semaines et les représailles palestiniennes. En Cisjordanie également, plus de 100 Palestiniens ont été tués en quelques mois. La Suisse appelle les deux parties à éviter les assauts indiscriminés, mais aussi d'honorer les droits humains.

Devant le Conseil, plusieurs pays occidentaux ont eux réitéré mercredi leur condamnation après ce qu'ils considèrent comme une provocation de Ben Gvir. Les Etats-Unis ont pris une tonalité inhabituellement ferme contre leur allié, réclamant également de mettre un terme au dispositif lié à l'avant-poste illégal israélien.

Appel au dialogue

De son côté, l'émissaire de l'ONU Tor Wennesland a dénoncé la détérioration de la situation. Et même si le cessez-le-feu approuvé récemment tient encore largement, il a appelé les deux parties à la fin de manoeuvres "unilatérales" et "inflammatoires". Dans la bande de Gaza, des maisons ont notamment été détruites.

En Cisjordanie et à Jérusalem-Est, le volume des violences "reste élevé", a déploré le Norvégien. Plusieurs Palestiniens ont notamment été tués ces dernières semaines.

Côté politique, la Suisse se dit également prête à faciliter la reprise d'un dialogue entre Israéliens et Palestiniens pour une solution à deux Etats. Les incidents des dernières semaines ont montré à nouveau l'"urgence" d'une approche "crédible", insiste l'ambassadrice.

ats/ami

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