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Auditionné sur les émeutes du 8 janvier, Jair Bolsonaro nie toute implication

Jair Bolsonaro auditionné par la police fédérale sur les émeutes du 8 janvier [AFP - TON MOLINA]
Jair Bolsonaro a été entendu mercredi par la police fédérale brésilienne / La Matinale / 1 min. / le 27 avril 2023
L'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro a commencé à être auditionné mercredi par la police fédérale sur son rôle dans le saccage par ses partisans, le 8 janvier dernier, des lieux du pouvoir à Brasilia. Il a nié toute implication dans ces troubles.

Jair Bolsonaro est arrivé dans les locaux de la police fédérale de Brasilia à bord d'un véhicule aux vitres teintées. Un juge de la Cour suprême avait ordonné à la mi-avril qu'il soit entendu au sujet de son éventuelle implication dans les émeutes survenues une semaine après l'investiture du chef de l'Etat de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.

>> Lire à ce sujet : L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro devra témoigner dans l'affaire des émeutes du 8 janvier

L'ex-président brésilien a été auditionné pendant plus de deux heures au siège de la Police fédérale de Brasilia, puis en est sorti sans faire de déclaration. Peu après l'audition, le responsable de sa communication Fábio Wajngarten a assuré aux journalistes que l'ancien chef de l'Etat (2019-2022) avait "condamné" le saccage "lamentable" des lieux de pouvoir à Brasilia, et qu'il avait "tourné la page de l'élection dès le jour de sa défaite".

Plus de 1800 arrestations

Le 8 janvier, Jair Bolsonaro se trouvait à Orlando, aux Etats-Unis. Il avait quitté le Brésil le 30 décembre, soit deux jours avant la fin de son mandat et l'entrée en fonction de Luiz Inacio Lula da Silva. Celui-ci l'avait battu d'une courte tête à la présidentielle, deux mois plus tôt, une victoire que Jair Bolsonaro n'a jamais reconnue officiellement.

Refusant le retour de la gauche au pouvoir, des milliers d'individus avaient pris d'assaut et mis à sac en ce 8 janvier le Palais présidentiel mais aussi le Congrès et la Cour suprême, franchissant facilement le cordon de sécurité. Une commission d'enquête parlementaire doit d'ailleurs éclaircir prochainement les nombreuses zones d'ombres concernant cette journée, notamment les failles de sécurité qui ont permis aux assaillants d'accéder aussi facilement aux lieux de pouvoir.

Ces émeutes ont entraîné plus de 1800 arrestations et rappelé l'invasion du Capitole par des supporters de l'ex-président américain Donald Trump en janvier 2021 à Washington.

Vidéo "publiée accidentellement"

Les violences de Brasilia ont conduit dès le 13 janvier le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes à ouvrir une enquête sur une éventuelle implication de Jair Bolsonaro. L'une des raisons de l'ouverture de cette enquête est une vidéo postée sur les réseaux sociaux le 10 janvier, soit deux jours après ces émeutes, par l'ex-président, contestant les résultats de l'élection de Lula. Dans cette vidéo, un procureur affirmait que le président de gauche n'avait "pas été élu par le peuple", mais à la faveur de manoeuvres de la justice électorale.

"Il s'agit d'une publication accidentelle. Il n'a écrit aucun commentaire [sur la vidéo] et l'a supprimée peu après", a affirmé Paulo Bueno, l'un des avocats de Jair Bolsonaro, après l'audition à la Police fédérale. Selon lui, l'ex-président était en outre sous l'effet de médicaments, car il venait d'être hospitalisé pour des problèmes intestinaux au moment de sa publication.

Au total, Jair Bolsonaro est visé par 16 enquêtes du Tribunal supérieur électoral (TSE) et pourrait être condamné à huit ans d'inéligibilité, ce qui l'empêcherait de se présenter à la présidentielle de 2026.

agences/miro/vic

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Déjà auditionné pour une autre affaire

Le 5 avril, Jair Bolsonaro avait déjà passé environ trois heures au siège de la police fédérale à Brasilia, dans le cadre de l'affaire des bijoux offerts par le gouvernement saoudien et entrés illégalement au Brésil.

Une source proche de l'ancien président avait indiqué que Jair Bolsonaro avait nié devant les enquêteurs avoir commis un quelconque délit et qu'il n'avait eu connaissance des bijoux saisis qu'en décembre 2022. Elle a également expliqué que les efforts déployés par la suite pour rendre les bijoux visaient à éviter les "vexations diplomatiques", compte tenu de la possibilité que ces cadeaux de grande valeur de l'Etat saoudien soient finalement vendus aux enchères.