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Boris Johnson combatif devant une commission parlementaire pour l'affaire du "partygate"

Boris Johnson combatif devant une commission parlementaire pour l'affaire du "partygate". [AFP]
Boris Johnson combatif devant une commission parlementaire pour l'affaire du "partygate" / La Matinale / 2 min. / le 23 mars 2023
Boris Johnson s'est battu pied à pied mercredi pour convaincre de sa bonne foi la commission d'enquête parlementaire qui l'a pressé de questions pendant trois heures dans l'affaire du "partygate".

A l'ouverture de la séance, les enjeux sont posés par la présidente de la commission, la députée travailliste Harriet Harman. L'enquête doit déterminer si "Boris Johnson a dit la vérité" à la Chambre des Communes quand il a répété que "toutes les règles ont été suivies" à Downing Street durant le confinement pendant l'épidémie de Covid-19.

"Notre démocratie dépend de la confiance en la vérité des dires des ministres aux députés au parlement", souligne Harriet Harman.

Les membres de la commission, quatre députés de la majorité conservatrice, trois de l'opposition, laissent leur intérêts partisans "à la porte" souligne-t-elle. Une réponse claire face aux accusations de partialité.

"Je n'ai pas menti"

"Je suis ici pour vous dire, la main sur le coeur, que je n'ai pas menti à la Chambre" des Communes, lance-t-il.

Le virus a failli lui coûter la vie en 2020. Le scandale du "partygate" a fini par lui coûter son poste.

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Boris Johnson prend à rebours les conclusions du rapport intermédiaire, pour qui il devait être "évident" à ses yeux que les règles avaient été enfreintes.

"Si c'était évident pour moi (...) alors cela aurait dû être tout aussi évident à des dizaines d'autres, y compris les plus hauts responsables du pays", explique-t-il. "Y compris l'actuel Premier ministre" Rishi Sunak, tâcle-t-il.

Boris Johnson assis à côté de Rishi Sunak en juillet 2020. [Keystone - Jessica Taylor]
Boris Johnson assis à côté de Rishi Sunak en juillet 2020. [Keystone - Jessica Taylor]

Un rival à qui il s'opposera lors d'un vote en début d'après-midi, lors d'une brève suspension de séance, au sujet d'une disposition clé de l'accord conclu par Rishi Sunak avec l'Union européenne sur le commerce post-Brexit en Irlande du Nord.

Assurant qu'il n'a cherché à "couvrir ou dissimuler quoi que ce soit", Boris Johnson invoque sa "bonne foi" et les difficultés d'observer la distanciation dans l'exiguïté des locaux de Downing Street.

Il se réfugie derrière les conseillers sur lesquels il s'appuyait, parle "d'erreur honnête".

Quant à l'anniversaire surprise qui lui a valu une amende de la police, "personne n'a chanté, le fameux gâteau" frappé de l'Union Jack "est resté dans son Tupperware, sans que je ne le remarque, et a été retrouvé plus tard et mangé par mes secrétaires privés".

Cherchant parfois ses mots, l'ex-locataire de Downing Street a repris des arguments déjà répétés à l'envie, martelant sa conviction qu'il s'agissait "d'événements de travail".

"Le recul, chose merveilleuse"

"Le recul est une chose merveilleuse", lance-t-il à plusieurs reprises. Boris Johnson est interrogé sur chacun des événements litigieux.

Celui qui s'est tenu dans les jardins de Downing Street? C'était "implicite" qu'il s'agissait d'un événement de travail, affirme-t-il.

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"Les gens qui disent qu'on faisait la fête pendant le confinement ne savent simplement pas de quoi ils parlent", lance Boris Johnson, cuisiné sur sa présence à un pot de départ. "C'était mon travail", explique-t-il.

Quant à l'identité des conseillers qui lui ont assuré que toutes les règles étaient suivies, Boris Johnson tâtonne, indique qu'il pense à un nom dont l'anonymat doit être préservé. La commission demande que l'information soit communiquée par ses avocats.

ats/vajo

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