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A Fukushima, personne n'a oublié le tsunami d'il y a 12 ans

Un homme lance des fleurs à la mer à l'occasion des 12 ans de la catastrophe de Fukushima. [Keystone/AP - Kyodo News]
Il y a 12 ans, un violent tremblement de terre suivi d'un tsunami provoquait la catastrophe de Fukushima / La Matinale / 2 min. / le 10 mars 2023
Ce samedi marque au Japon le douzième anniversaire du triple désastre du 11 mars 2011. L'un des plus violents séismes jamais enregistrés dans le monde avait provoqué un tsunami meurtrier, entraînant la catastrophe nucléaire de Fukushima.

Comme chaque année, une minute de silence a été observée dans le pays à 14h46 (6h46 en Suisse), soit l'heure à laquelle, 12 ans plus tôt, un tremblement de terre de magnitude 9.0 ressenti jusqu'en Chine avait ébranlé tout l'archipel.

Venue des profondeurs du sous-sol de l'océan Pacifique, au large des côtes nord-est du Japon, la terrible secousse avait entraîné un tsunami dont les vagues, parfois hautes comme des immeubles, se sont abattues sur la région. Ce tsunami est la principale cause du lourd bilan humain de près de 18'500 morts ou disparus causé par la catastrophe.

337 km2 toujours interdits d'accès

L'accident nucléaire qui a suivi à la centrale de Fukushima Daiichi, envahie par les flots, où les coeurs de trois des six réacteurs sont entrés en fusion, a obligé à l'évacuation de dizaines de milliers de personnes et rendu des localités entières inhabitables pendant des années. Plus de 1650 km2 du département de Fukushima, soit 12% de sa superficie, avaient été interdits d'accès dans les mois suivant la catastrophe. Depuis, d'intenses travaux de décontamination ont permis de réduire ces zones inhabitables à 337 km2, soit 2,4% du département.

>> Lire aussi : Onze ans après le drame, Fukushima est toujours une ville fantôme

La justice japonaise a confirmé mi-janvier l'acquittement de trois anciens responsables de Tepco, l'opérateur de la centrale de Fukushima - les seules personnes physiques à être jugées au pénal dans le cadre de cette catastrophe - qui avaient été jugés non coupables de négligence pour l'accident de 2011.

Travaux de décontamination pendant plusieurs décennies

Les travaux de décontamination et de démantèlement de la centrale devraient encore durer plusieurs décennies. L'un des points critiques est la gestion de plus d'un million de tonnes d'eau contaminée accumulée sur le site de la centrale, provenant de la pluie, des nappes souterraines et des injections nécessaires pour refroidir les coeurs des réacteurs. Cette eau a été traitée, mais le tritium, un radionucléide qui n'est dangereux pour l'homme qu'à très hautes doses concentrées, n'a pas pu être éliminé.

Le gouvernement japonais a reconfirmé qu'il comptait démarrer cette année le rejet très progressif de cette eau dans l'océan Pacifique, un projet controversé mais qui a reçu des avis favorables de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui le supervise, et du régulateur nucléaire japonais.

>> Lire à ce sujet : Feu vert de l'autorité nucléaire japonaise pour un rejet en mer des eaux de Fukushima

Otsuchi, préfecture d'Iwate, le 11 mars 2023. [Keystone/AP - Kyodo News]
Otsuchi, préfecture d'Iwate, le 11 mars 2023. [Keystone/AP - Kyodo News]

ats/vic

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