Publié

Un an de guerre en Ukraine: l'émission spéciale de La Matinale

Emission spéciale: la guerre russo-ukrainienne a commencé il y a un an [RTS - RTS]
Emission spéciale: la guerre russo-ukrainienne a commencé il y a un an (vidéo) / La Matinale / 43 min. / le 24 février 2023
Lors de l'émission spéciale de La Matinale de la RTS sur l'anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, Hanna Perekhoda, chercheuse en sciences politiques à l'UNIL, Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la Revue militaire suisse, Maurine Mercier, correspondante en Ukraine, et Isabelle Cornaz, journaliste et ancienne correspondante en Russie, sont revenus sur une année de guerre.

A l’occasion du premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine, La Matinale de la RTS a réalisé une émission spéciale en présence d’Hanna Perekhoda, chercheuse en sciences politiques à l'Université de Lausanne et membre du comité Ukraine-Suisse, Alexandre Vautravers, rédacteur en chef de la Revue militaire suisse, ainsi que de Maurine Mercier, correspondante de la RTS en Ukraine, et Isabelle Cornaz, journaliste de la RTS et ancienne correspondante en Russie.

>> Consulter aussi notre grand format : Ukraine: retour sur une année de guerre de haute intensité

"Il y a un an, quelque chose a changé dans l’architecture de sécurité en Europe",  estime Alexandre Vautravers. Et si de l’extérieur une impression d’enlisement se fait ressentir, la guerre est encore très active et meurtrière en Ukraine, assure Maurine Mercier.

Les relations entre les deux belligérants sont par ailleurs complexes et très fortement liées aux idéologies nationales. "Elles sont marquées par une longue histoire d’oppression et de domination impériale et nationale", précise Hanna Perekhoda, qui rappelle que pour les nationalistes russes, l'Ukraine indépendante constitue une "menace existentielle".

Un contraste parmi les populations

Du côté des civils pris dans ce conflit, les populations sont divisées. "Après une année, la majorité des Russes sont dans l’incapacité de se questionner et de comprendre cette guerre", note Isabelle Cornaz. Malgré la présence d’opposants en Russie, une bonne partie de la population adhère, activement ou passivement, au conflit, en raison en partie de la propagande russe.

La perception de la guerre par le peuple ukrainien, parfois vu comme "monolithique", varie d'une région à l'autre, rapporte quant à elle Maurine Mercier, qui mentionne notamment le succès de la propagande russe auprès d’une partie de la population.

iar

Publié

"Une fin rapide? Une manière d'éviter de regarder la catastrophe en face"

Jusqu'au moment de l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022, l’Europe occidentale a été dans un déni de guerre, qui s’explique selon Stéphane Audoin-Rouzeau, historien spécialiste de la Première Guerre mondiale interrogé vendredi dans l’émission Tout un monde, par "l’illusion d’une exclusion complète de la guerre dans notre champ des possibles".

Pour le directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et président du Centre international de recherche de l'historial de la Grande Guerre, ce déni est incompréhensible. Il pointe l’absurdité de l’argumentaire des différents experts qui ont estimé qu’il serait irrationnel pour la Russie et l'Ukraine d’entrer en guerre.

>> L’interview dans Tout un monde de Stéphane Audoin-Rouzeau sur le déni occidental de la guerre en Ukraine :

Stéphane Audoin-Rouzeau, historien et directeur d'études à l'Ecole des hautes études en science sociales. [RTS - DR]RTS - DR
Guerre en Ukraine, le déni occidental: interview de Stéphane Audoin-Rouzeau / Tout un monde / 10 min. / le 24 février 2023

Selon Stéphane Audoin-Rouzeau, le déni de guerre s’est aujourd’hui reconstitué à travers "l’espoir insensé" que la guerre pourrait être évitée sur la durée grâce aux négociations immédiates entre belligérants.

"La paix vient généralement de la victoire d'un protagoniste"

La surprise exprimée en Occident quant à la longueur de la guerre en Ukraine ne devrait pas avoir lieu, estime l’historien. "Nous sommes dans une guerre de position, qui est toujours une guerre longue. Cette idée que le conflit pourrait se terminer rapidement est une manière d’éviter de regarder en face la catastrophe qui est devant nous, exactement comme l’ont fait les contemporains de la Grande Guerre."

Par ailleurs, la paix vient généralement de la victoire d’un protagoniste sur l’autre, et non de la bonne volonté de la communauté internationale, rappelle Stéphane Audoin-Rouzeau. "Elle peut aussi ne jamais venir", souligne-t-il.

>> Ecoutez Stéphane Audoin-Rouzeau dans Tout un monde sur les perspectives de paix en Ukraine :

Des membres de l’organisation scoute ukrainienne "Plast" tiennent des lumières de la paix lors d’un service religieux de Noël à Kharkiv. [AP Photo/Keystone - Evgeniy Maloletka]AP Photo/Keystone - Evgeniy Maloletka
Qu'est-ce qui peut amener la paix en Ukraine? / Tout un monde / 10 min. / le 24 février 2023