Le suivi de la situation après le séisme en Turquie et en Syrie. [Keystone - DIA Images via AP]
Publié Modifié

Les recherches se poursuivent en Turquie et en Syrie, alors que le bilan dépasse les 12'000 morts

- Le bilan du séisme de magnitude 7,8 qui a frappé lundi le sud de la Turquie et la Syrie voisine continue de croître: plus de 12'000 personnes ont perdu la vie et des milliers d'autres ont été blessées dans les deux pays.

- Dans le froid et parfois sous la neige, la course contre la montre se poursuit pour extirper des survivants. De nombreux blessés, qui pour beaucoup ont dormi dehors, attendent aussi d'être pris en charge.

- L'Organisation mondiale de la santé a appelé mercredi à rétablir d'urgence les services essentiels en Turquie et Syrie, craignant une crise sanitaire majeure qui causerait encore plus de dommages que les séismes eux-mêmes.

- L'Union européenne et de nombreux pays ont proposé leur aide et envoyé des secouristes et du matériel sur place. Les 80 spécialistes de la Chaîne suisse de sauvetage sont arrivés dans la nuit de lundi à mardi dans le sud de la Turquie, à Adana. Ils se sont ensuite rendus à Hatay, où ils ont installé leur base d'opérations.

- Face à l’ampleur de la catastrophe, la Chaîne du Bonheur a ouvert un compte et appelé aux dons pour venir en aide aux victimes.

Suivi assuré par RTSinfo

22h20

L'UE organisera une conférence des donateurs en mars

L'Union européenne va organiser début mars une conférence des donateurs pour mobiliser des fonds internationaux afin d'aider la Turquie et la Syrie, frappées par un séisme dévastateur, a annoncé mercredi la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

"Nous sommes dans une course contre la montre pour sauver des vies ensemble (...) La Turquie et la Syrie peuvent compter sur l'UE", a tweeté la responsable européenne.

"Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson (dont le pays occupe la présidence tournante du Conseil de l'UE) et moi-même accueilleront une conférence des donateurs début mars à Bruxelles. Mobilisons des fonds au niveau international pour les populations affectées", a ajouté Ursula von der Leyen.

"Personne ne doit être laissé de côté quand une tragédie comme celle-ci frappe une population", a-t-elle encore indiqué dans un communiqué.

Cette conférence, organisée en coordination avec les autorités turques, "sera ouverte aux Etats membres de l'UE, aux pays voisins, aux membres de l'ONU" et aux institutions financières, selon la Commission.

21h20

Des habitants souvent livrés à eux-mêmes

Le bilan du séisme dévastateur qui a touché lundi la Turquie et la Syrie ne cesse de grimper. Il dépasse désormais les 12'000 morts, alors que les équipes de secours s'activent toujours pour retrouver des survivants dans les décombres.

La RTS a pu notamment se rendre dans la région de Kahramanmaraş, où vivent plus d'un million de personnes. Située non loin de l'épicentre, cette ville a beaucoup souffert avec des maisons éventrées et des quartiers totalement anéantis.

A côté de cela, des rescapés, souvent dans un état de choc, recherchent toujours des amis, des proches ou des parents. Ils attendent toujours les secours qui tardent à être véritablement opérationnels. Et ce, alors que le froid, le manque d'eau et de nourriture commencent à se faire ressentir parmi la population. Des gens désormais sans toit qui commencent à se sentir livrés à eux-mêmes.

>> Son récit complet dans le 19h30 :

Raphaël Grand, envoyé spécial de la RTS à Kahramanmaras (Turquie), revient sur les dégâts causés par le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie
Raphaël Grand, envoyé spécial de la RTS à Kahramanmaras (Turquie), revient sur les dégâts causés par le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie / 19h30 / 1 min. / le 8 février 2023

>> Le reportage du 19h30 sur le manque de moyens des secouristes en Turquie :

En Turquie le temps presse pour sauver les survivants du séisme, mais les secouristes manquent de moyens
En Turquie le temps presse pour sauver les survivants du séisme, mais les secouristes manquent de moyens / 19h30 / 2 min. / le 8 février 2023

21h10

L'aide des secours internationaux difficile à mettre en place en Syrie

Les Casques blancs syriens qui s’affairent pour rechercher des survivants dans les décombres n’ont ni chiens, ni matériel de sauvetage adapté. C’est pourquoi, ils implorent les secouristes internationaux de venir jusqu'à eux.

Toutefois, la zone dans laquelle ils se trouvent, au nord de la Syrie, est tenue par les rebelles et les djihadistes. Ce qui complique grandement son accès.

>> Regarder le sujet du 19h30 sur la recherche de survivants en Syrie :

Les Syriens demandent l'aide des secours internationaux dans la zone du séisme tenue par les rebelles
Les Syriens demandent l'aide des secours internationaux dans la zone du séisme tenue par les rebelles / 19h30 / 2 min. / le 8 février 2023

Pays divisé

Déjà éprouvé par des années de guerre civile, le pays est profondément divisé. Il y a d'un côté les forces et les alliés de Bachar al-Assad qui contrôlent la majorité du territoire et des principales villes. Et de l’autre il y a les forces démocratiques syriennes à dominante kurde soutenues par les Occidentaux. Sans compter les différents groupes rebelles principalement islamistes et djihadistes.

Dans la province d'Idlib, l'aide humanitaire se heurte à un triple problème. D'abord, la province est isolée. Avant le séisme, un seul point de passage permettait d’acheminer l'aide humanitaire au compte-gouttes. Mais cette route est aujourd'hui endommagée.

Ensuite, la nature du groupe qui contrôle la province pose problème. Ce groupe est un héritier d'Al-Qaïda et est considéré comme terroriste par de nombreux Etats.

Enfin, si le gouvernement syrien se dit prêt à recevoir cette aide internationale pour la redistribuer, y compris dans les zones rebelles, certains doutent que le régime de Bachar al-Assad tienne parole.

Par conséquent, la question de l'acheminement de l'aide humanitaire suite au séisme se révèle très sensible. Et ce sont les centaines de milliers de civils usés par des années de guerre qui vont en subir les conséquences.

>> Les précisions en vidéo de Stephen Mossaz :

Stephen Mossaz décrypte les enjeux de l'intervention des secours en Syrie, alors que le pays est divisé entre forces gouvernementales et rebelles
Stephen Mossaz décrypte les enjeux de l'intervention des secours en Syrie, alors que le pays est divisé entre forces gouvernementales et rebelles / 19h30 / 1 min. / le 8 février 2023

21h00

Le bilan dépasse les 12'000 morts

Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie lundi a fait plus de 12'000 morts au total, selon un nouveau bilan fourni mercredi par des responsables officiels et des secouristes.

Dans les zones de Syrie contrôlées par le gouvernement, 1262 personnes ont été tuées, et 1730 dans les zones rebelles, selon les Casques blancs. En Turquie le bilan s'élevait à au moins 9057 morts.

19h40

Après le séisme, l'OMS craint une crise sanitaire majeure

L'Organisation mondiale de la santé a appelé mercredi à rétablir d'urgence les services essentiels en Turquie et Syrie, craignant une crise sanitaire majeure qui causerait encore plus de dommages que les séismes eux-mêmes.

Lors d'une conférence de presse à Genève, Robert Holden, en charge de la réponse au séisme à l'OMS, a expliqué que l'objectif immédiat était de sauver des vies mais qu'"en même temps, il est impératif de s'assurer que ceux qui ont survécu à la catastrophe initiale continuent de survivre".

"Nous sommes clairement préoccupés par le fait (...) qu'une crise sanitaire secondaire n'émerge" qui va exacerber les risques sanitaires déjà existants dans la région, a ajouté à ses côtés la Dr Adelheid Marschang, une autre responsable des urgences à l'OMS.

Vue aérienne des dégâts à Kahramanmaras. [Keystone - EPA/Abir Sultan]
Vue aérienne des dégâts à Kahramanmaras. [Keystone - EPA/Abir Sultan]

19h00

Michael Kohler: "La coopération entre la Turquie et l'UE est très bien établie"

A ce jour, quelque 80 sauveteurs et sauveteuses suisses sont engagés en Turquie, dont 29 membres de l'armée suisse. Du côté de l'Union européenne, plus de 1180 sauveteurs ont été mobilisés via le mécanisme européen de protection civile. Il s'agit de secouristes issus de plusieurs pays de l'Union, comme l'explique au micro du Forum Michael Kohler, directeur adjoint de la protection civile et de l'aide humanitaire de l'Union européenne.

"Même si la Turquie n’est pas un Etat membre de l’UE, elle participe depuis longtemps au mécanisme de la protection civile de l’UE. Les collègues turcs ont l’habitude de coopérer avec les Etats européens en matière de protection et de réaction aux désastres naturels", explique-t-il. "Cette coopération est extrêmement bien établie."

Dès les premiers instants après le séisme, le mécanisme s'est mis en route. "La Turquie a immédiatement lancé un appel à l'aide avec des demandes très précises. Par exemple des couvertures, des tentes, des générateurs, des médicaments et des purificateurs d’eau. Cette demande a été envoyée au centre de crise à Bruxelles à la Commission, qui a ensuite réparti ces demandes aux Etats membres", poursuit-il.

Plus de 20 pays ont offert des équipes de sauvetage. "Il y en a exactement 36 avec plus de 1500 personnes en Turquie, 100 chiens de sauvetage", se réjouit-il, indiquant que 3 millions d'euros ont été libérés rien que pour la Turquie.

En Syrie aussi

Et Michael Kohler d'ajouter: "A côté de cela, on n'oublie pas la Syrie où il y a le même degré de désastre. Pour la Syrie, nous avons libéré 3,5 millions d'euros d'aide d'urgence. Et ce, même si les relations politiques avec ce pays sont compliquées."

>> Voir l'interview complète de Michael Kohler dans Forum :

Séisme en Syrie et en Turquie: comment l'aide européenne s'organise-t-elle? Interview de Michael Köhler
Séisme en Syrie et en Turquie: comment l'aide européenne s'organise-t-elle? Interview de Michael Köhler / Forum / 6 min. / le 8 février 2023

17h45

L'ONU appelle à "mettre la politique de côté" en Syrie

Les Nations unies ont appelé mercredi le gouvernement syrien à "mettre la politique de côté" et faciliter l'accès aux régions rebelles sinistrées dans le nord-ouest du pays, après le séisme dévastateur.

"Mettez la politique de côté et laissez-nous faire notre travail humanitaire", a plaidé dans une interview à l'AFP le coordinateur résident de l'ONU en Syrie, El-Mostafa Benlamlih. "On ne peut pas se permettre d'attendre et de négocier. Si on attend de négocier, ce sera déjà trop tard".

Appel à l'UE

De son côté, la Syrie a sollicité, après la Turquie, l'aide de l'Union européenne pour des secours, a annoncé mercredi le commissaire européen Janez Lenarcic, encourageant les Etats membres de l'UE à apporter cette assistance.

"Ce matin, nous avons reçu une demande d'aide du gouvernement syrien par le biais du mécanisme de protection civile. Nous partageons cette demande avec les États membres de l'UE et nous les encourageons à apporter l'aide demandée", a déclaré le responsable, chargé de la gestion des crises.

Si les Européens ont envoyé de premiers secours en Turquie quelques heures après le séisme lundi, à la demande de ce pays, la question de l'acheminement de l'aide aux Syriens, en particulier dans la zone rebelle d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, s'avère en revanche plus complexe.

17h40

Le bilan dépasse désormais les 11'700 morts

Le séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie a fait plus de 11'700 morts au total, selon un nouveau bilan fourni par des responsables officiels et des médecins.

9'057 personnes ont péri en Turquie et 2'662 en Syrie à la suite du tremblement de terre de magnitude 7,8 de lundi, ont-ils précisé.

17h35

Le président turc Recep Tayyip Erdogan reconnaît des "lacunes"

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a reconnu mercredi des "lacunes" dans la réponse apportée au séisme qui a frappé son pays et la Syrie.

"Bien sûr qu'il y a des lacunes, il est impossible d'être préparé à un désastre pareil", a déclaré le chef de l'Etat qui s'est rendu dans la province d'Hatay (sud), l'une des plus touchées, à la frontière syrienne.

"Quelques personnes malhonnêtes et déshonorantes ont publié de fausses déclarations telles que +nous n'avons pas vu de soldats ni de policiers" dans la province d'Hatay, a-t-il dénoncé. "Nos soldats et nos policiers sont des gens honorables. Nous n'allons pas laisser des gens peu recommandables parler d'eux de cette façon" a-t-il lancé.

Le président turc a affirmé que 21'000 membres du personnel de secours avaient été déployés dans la seule province d'Hatay.

17h30

Twitter inaccessible en Turquie

Twitter est devenu inaccessible sur les principaux fournisseurs de téléphonie mobile turcs mercredi, sur fond de multiplication des critiques en ligne visant la réponse du gouvernement au séisme qui a frappé son pays et la Syrie.

Les journalistes de l'AFP n'ont pas pu accéder à ce réseau social en Turquie. L'organisme de surveillance de la gouvernance de l'internet netblocks.org a souligné que l'accès à Twitter était restreint "via plusieurs fournisseurs d'accès Internet en Turquie".

"Longue histoire de restrictions" en Turquie

"La Turquie a une longue histoire de restrictions avec les réseaux sociaux lors d'urgences nationales et d'incidents de sécurité", a ajouté l'organisme.

La police turque a arrêté plus d'une douzaine de personnes depuis le tremblement de terre de lundi pour des publications, sur les réseaux sociaux, critiquant la manière dont le gouvernement du président turc a géré la catastrophe.

Les réseaux sociaux turcs sont inondés de messages de personnes qui se plaignent d'un manque d'efforts de secours et de recherches des victimes dans leurs zones, en particulier à Hatay.

Les responsables turcs n'ont fait aucune déclaration immédiate sur la perturbation du service.

17h25

Les secouristes suisses sortent 4 personnes vivantes des décombres

Les secouristes suisses ont jusqu'à présent retiré quatre personnes vivantes des décombres à Hatay, dans le sud de la Turquie, frappée lundi par un séisme. Le fait d'entendre encore des signes de vie donne l'espoir aux équipes de sauver d'autres personnes.

Sauver quatre vies est historique pour la Chaîne de sauvetage suisse, a déclaré mercredi son chef Sebastian Eugster dans un entretien à l'agence Keystone-ATS. Cela n'était encore jamais arrivé de retirer des personnes vivantes des gravats. Les quatre survivants ont été retrouvés dans des cavités d'immeubles effondrés. Une telle situation est toujours possible.

"Catastrophe absolue"

Pour Sebastian Eugster, il s'agit d'une "catastrophe absolue" qu'il n'avait encore jamais vue dans sa carrière de sauveteur. A Hatay, une grande partie des bâtiments se sont effondrés ou ont été endommagés. De nombreux habitants se retrouvent dans la rue, dorment dans leur voiture ou dans des abris de fortune.

Pratiquement personne ne veut ou ne peut retourner dans sa maison. Il en résulte parfois des situations désagréables. Car tout le monde aimerait profiter de l'aide des experts internationaux.

17h20

La vulnérabilité des bâtiments face aux séismes, conséquence d'un "oubli de l'histoire", estime un architecte

Face au lourd bilan du drame, la résistance des bâtiments qui se sont effondrés est pointée du doigt. Une notion complexe sur laquelle est revenu mercredi l'invité de Tout un monde Patrick Coulombel. Cet architecte a cofondé l'ONG "architectes de l'urgence" qui contribue à la reconstruction des zones sinistrées. Quels enseignements peut-on en tirer pour mieux protéger la population en cas d’une éventuelle future catastrophe?

>> Lire l’interview de Patrick Coulombel : La vulnérabilité des bâtiments face aux séismes, conséquence d'un "oubli de l'histoire", estime un spécialiste

15h20

Les séismes les plus meurtriers du XXIe siècle

Avec un bilan provisoire de plus de 11'000 morts, ce double-séisme se classe déjà parmi les dix tremblements de terre les plus meurtriers du XXIe siècle.

Le plus meurtrier reste le séisme de magnitude 9,1 au large de Sumatra (Indonésie) qui avait provoqué, le 26 décembre 2004, un tsunami gigantesque qui a fait plus de 230'000 morts sur les littoraux d'une dizaine de pays d'Asie du Sud-Est, dont 170'000 en Indonésie. Les vagues gigantesques, lancées à 700 km/h, avaient atteint jusqu'à 30 mètres de hauteur.

Le 12 janvier 2010, un séisme de magnitude 7 avait fait plus de 200'000 morts à Haïti, jetant aussi à la rue 1,5 million de personnes et transformant la capitale Port-au-Prince en champ de ruines. Dans la foulée, le pays avait été touché par une épidémie de choléra, introduite par des Casques bleus népalais après le séisme.

Le 12 mai 2008, un séisme de magnitude 7,9 avait fait plus de 87'000 morts et 4,45 millions de blessés dans la province du Sichuan (sud-ouest de la Chine).

Le 8 octobre 2005, un séisme de magnitude 7,6 avait fait plus de 73'000 morts et 3,5 millions de sans-abris dans la zone du Cachemire sous contrôle pakistanais.

Le 26 décembre 2003, un séisme de magnitude 6,6 avait frappé la ville de Bam, dans le sud-est de l'Iran, faisant plus de 31'000 morts, soit près du quart de la population de la ville.

Le 26 janvier 2001, un séisme de magnitude 7,7 touche l'Etat du Gujarat (ouest de l'Inde) et tue plus de 20'000 personnes.

Le 11 mars 2011, le Japon est secoué par un séisme de magnitude 9,1. Moins d'une heure après, une vague gigantesque dépassant 20 mètres par endroits s'abat sur le littoral de la région du Tohoku (nord-est), emportant toute vie sur son passage. La catastrophe fait quelque 18'500 morts et provoque l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima.

15h10

Après le drame, la traditionnelle désinformation frappe les réseaux sociaux

Depuis le séisme meurtrier qui a frappé lundi la Turquie et la Syrie, les réseaux sociaux regorgent d'informations erronées et d'images et de vidéos détournées supposant montrer notamment un "tsunami".

Des journalistes de l'AFP ont examiné de fausses images et vidéos partagées et visionnées des milliers de fois, montrant des scènes censées provenir du séisme ou de ses conséquences sur Facebook, Instagram et Twitter.

L'une, supposée montrer une panique en Cisjordanie occupée après le tremblement de terre en Turquie, a recueilli des dizaines de milliers d'interactions. Il s'agissait en réalité de photos datant de juin 2017 qui montraient des Palestiniens célébrant l'Aïd el-Fitr dans la ville de Naplouse.

Une autre vidéo largement partagée montre supposément un "tsunami" provoqué par le séisme sur la côte sud de la Turquie. Mais l'analyse de la vidéo montre qu'il s'agissait en fait d'images d'une tempête de mars 2017 à Durban, en Afrique du Sud.

Une autre image largement partagée après le séisme montre un chien couché à côté d'une personne qui semble être ensevelie sous les décombres, accumulant plus de 1,5 million de vues sur Twitter. Il s'agit en réalité d'une image en ligne depuis au moins 2018.

15h00

Pas d'équipe suisse envoyée en Syrie, mais une aide envisagée

La Suisse n'enverra pas d'équipe de secouristes en Syrie. La situation est actuellement très difficile, sans amélioration en vue, et les secours ne pourraient même pas arriver dans la zone de guerre civile, a expliqué mercredi le chef de l'équipe d'intervention Martin Jaggi à la SRF radio.

Le gouvernement syrien a déposé depuis une demande d'aide, a indiqué le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Mais celle de la Turquie a été plus rapide et la Suisse ne dispose de capacités que pour une seule équipe de sauvetage.

Par ailleurs, pour que la Chaîne suisse de sauvetage puisse se rendre en Syrie, il faudrait que la guerre prenne fin.

S'adapter aux nouveaux besoins

Jusqu'ici, la Confédération est active en Syrie surtout par le biais d'organisations partenaires sur place, a poursuivi Martin Jaggi. Elles pourraient recevoir une aide additionnelle. Des experts suisses supplémentaires pourraient aussi être envoyés dans la région par la suite.

Selon le DFAE, la Direction du développement et de la coopération (DDC) prévoit d'adapter une partie de ses activités en Syrie "aux nouveaux besoins". Un renforcement du personnel dans la région est envisagé. La DDC s'est dite prête à répondre aux demandes d'aide internationales dès qu'elles seront officielles.

14h00

Reportage à Gaziantep, où lourds silences et applaudissements se succèdent

L'aide internationale arrive, mais n'arrive encore qu'au compte-goutte dans les régions touchées par le sinistre. Comme souvent, l'espoir de retrouver des survivants s’amenuise d’heure en heure. Mais près de 36 heures après la première secousse, l’espoir demeure de retrouver des personnes encore en vie. Et chaque personne sauvée constitue une petite victoire dans l’immensité de la tragédie.

>> Le reportage de Raphaël Grand à Gaziantep :

À Gaziantep, près de l’épicentre du tremblement de terre, les recherches se poursuivent. Mais l’aide internationale arrive au compte-goutte.
À Gaziantep, près de l’épicentre du tremblement de terre, les recherches se poursuivent. Mais l’aide internationale arrive au compte-goutte. / 12h45 / 2 min. / le 8 février 2023

13h10

La Syrie demande l'aide de l'Union européenne

La Syrie, après la Turquie, a sollicité l'aide de l'Union européenne pour des secours à la suite du violent séisme qui a frappé les deux pays, a annoncé mercredi le commissaire européen Janez Lenarcic, encourageant les Etats membres de l'UE à apporter cette assistance.

"Il est également important de s'assurer que cette aide va aux personnes qui en ont besoin, et qu'elle n'est pas détournée. C'est quelque chose que nous allons surveiller", a ajouté Janez Lernarcic. Le régime de Damas est en effet sous le coup de sanctions internationales depuis le début de la guerre en Syrie en 2011.

Si les Européens ont envoyé de premiers secours en Turquie quelques heures après le séisme lundi, à la demande de ce pays, la question de l'acheminement de l'aide à la Syrie, en particulier dans la zone rebelle d'Idlib, dans le nord-ouest du pays, s'avère en revanche plus complexe.

Déjà 1500 secouristes envoyés

La Syrie a besoin d'assistance pour le sauvetage des personnes bloquées sous les décombres, mais aussi de médicaments et équipements médicaux et d'aide alimentaire d'urgence, a détaillé le commissaire européen lors d'une conférence de presse. Il a souligné que le séisme "n'a fait qu'aggraver [une] situation humanitaire déjà dramatique" après plus de dix ans de guerre en Syrie.

Janez Lenarcic a précisé qu'à la date de mercredi, 20 pays de l'UE et trois pays européens associés s'étaient engagés à fournir à la Turquie un total de 1500 secouristes et médecins, ainsi que 100 chiens de recherche et sauvetage.

>> Voir également le reportage du 12h45 :

La solidarité se met en place avec les victimes du séisme en Turquie et en Syrie
La solidarité se met en place avec les victimes du séisme en Turquie et en Syrie / 12h45 / 1 min. / le 8 février 2023

13h00

L'aide d'Etat s'organise en Turquie face à l'ampleur du désastre

En Turquie, malgré le froid, de nombreuses personnes ont dormi dans leur voiture de peur que leur logement ne s'effondre. Rien qu'à Diyarbakir, près de 200'000 habitantes et habitants ont fui leur logement. Une cellule de crise et de coordination a été montée sous la houlette de la Chambre de commerce et de l’industrie.

"Nous avons créé près de 140 espaces de rassemblement. Nous répondons aux besoins alimentaires de tous d'une manière ou d'une autre", estime son président Mehmet Kaya, qui explique soutenir et collaborer avec l'Afad, l'organisme officiel de secours turc.

"Aujourd'hui, nous envoyons davantage des pelleteuses et autres machines de construction vers Adıyaman, Hatay, Maraş et d'autres provinces. Malheureusement, d'autres provinces sont dans une situation bien pire que la nôtre", souligne-t-il.

>> Son intervention dans le 12h30 :

Le bilan du séisme en Turquie et en Syrie est désormais de 11'200 morts, les recherches continuent dans les décombres. [Keystone - Sedat Suna]Keystone - Sedat Suna
Séisme en Turquie et Syrie: des dizaines de milliers de personnes livrées au froid glacial de l’hiver / Le 12h30 / 1 min. / le 8 février 2023

12h15

Plus de trois millions déjà récoltés par la Chaîne du Bonheur

La Chaîne du Bonheur a reçu jusqu'à mercredi matin des promesses de dons pour près de 3,25 millions de francs en faveur des victimes du séisme en Turquie et en Syrie. L'argent est à disposition des oeuvres d'entraide suisses qui sont pour certaines déjà sur place.

Dans l'immédiat, les fonds sont utilisés pour l'aide d'urgence comme l'eau, les couvertures, la nourriture ou les abris, a déclaré la porte-parole de la Chaîne du Bonheur Judith Schuler. Les organisations partenaires actives en Turquie et en Syrie peuvent déposer une demande auprès de la fondation pour voir leur action rapidement financée.

L'expérience montre cependant que la majeure partie des fonds est utilisée pour la reconstruction. Parmi les organisations partenaires figurent 25 œuvres d'entraide telles que Terre des Hommes, Helvetas, l'EPER, la Croix-Rouge suisse ou Médecins sans frontières.

Plusieurs organisations, comme Caritas et Medair, travaillent aussi dans les villes syriennes d'Idlib, d'Alep ou de Hama. Elles ont accès à certaines zones touchées et souhaitent étendre leur aide le plus rapidement possible.

12h00

Le cap de 10'000 morts largement dépassé

Le bilan officiel dans les deux pays, la Turquie et la Syrie, se monte désormais à plus de 11'200 victimes.

Le nombre de morts en Turquie atteint 8574, a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s'est rendu dans la ville de Kahramanmaras, épicentre du tremblement de terre. En Syrie, 2662 corps sans vie ont été retirés des décombres.

>> Le point de situation de Raphaël Grand à la mi-journée :

Tremblement de terre en Turquie et en Syrie : le point sur la situation avec Raphaël Grand, envoyé spécial en Turquie.
Tremblement de terre en Turquie et en Syrie : le point sur la situation avec Raphaël Grand, envoyé spécial en Turquie. / 12h45 / 1 min. / le 8 février 2023

11h45

Le flair des chiens suisses pour retrouver des survivants

Les chiens de sauvetage sont dressés pour réagir de manière spécifique aux individus vivants et rester indifférents aux cadavres. C'est grâce à cette capacité que les canidés conduits par les sauveteurs suisses ont localisé mardi quatre survivants du tremblement de terre dans la zone sinistrée d'Iskenderun, à la frontière turco-syrienne.

"Nos chiens de recherche et de sauvetage sont spécifiquement entraînés pour retrouver les personnes vivantes ensevelies, l'odeur des vivants étant différente de celle des morts", a expliqué mardi soir à Keystone-ATS Gian Forster, chef d'équipe de la Société suisse des chiens de recherche et de sauvetage (REDOG), qui a déployé au total 11 personnes et six chiens dans la région d'Iskenderun.

Dizaine de jour d'engagement

Deux équipes se relaient sur une durée de 24 heures, détaille le responsable. Il y a trois chiens par équipe et chacun d'eux examine la zone sinistrée durant dix à vingt minutes avant d'être remplacé par l'animal suivant. Les canidés sont spécialement équipés pour résister aux conditions hivernales locales.

En principe, ils devraient rester une dizaine de jours sur les lieux de la catastrophe. "Au-delà de ce délai, la probabilité de retrouver des survivants s'affaiblit", souligne Gian Forster.

L'équipe de REDOG collabore avec les volontaires de l'organisation partenaire de sauvetage turque GEA. Les sauveteurs suisses sont responsables des fouilles tandis que les locaux extirpent les victimes des décombres.

Un chien de REDOG au moment d'embarquer pour la Turquie. [Keystone - Michael Buholzer]
Un chien de REDOG au moment d'embarquer pour la Turquie. [Keystone - Michael Buholzer]

11h00

Appel à l'aide des Casques blancs

Les Casques blancs, les secouristes des zones rebelles en Syrie, ont imploré mercredi la communauté internationale "d'assumer ses responsabilités à l'égard des victimes civiles" et d'envoyer des équipes en renfort.

"C'est une véritable course contre la montre, des gens meurent toutes les secondes sous les décombres", a ajouté leur porte-parole Mohammad al-Chebli. "Selon nos informations, des centaines de familles sont toujours portées disparues", a-t-il ajouté.

Les Casques blancs, qui s'appuient sur des années d'expérience acquises pendant la guerre en Syrie, constituent le fer de lance des opérations de secours dans le nord du pays tenu par les rebelles à la suite du séisme.

Le ministère britannique des Affaires étrangères a d'ores et déjà annoncé qu'il octroiera 800'000 livres (889'300 francs) supplémentaires aux Casques blancs.

09h45

Un drame qui survient au pire moment, selon l'Unicef

Cinq millions de personnes sont considérées comme "vulnérables" par l'OMS après le drame, dont une grande partie d'enfants. L'Unicef estime de son côté que des "milliers" d'entre eux ont déjà péri, sans être en mesure d'établir un chiffre précis avant la fin des opérations de secours.

Pour James Elder, porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance, ce séisme est survenu au pire moment possible. "De très nombreux enfants dans cette partie du monde sont confrontés à une épidémie de choléra, à un hiver brutal et à un conflit violent", expliquait-il mercredi dans La Matinale.

Ce tremblement de terre constitue donc un défi inimaginable, un véritable enfer pour eux, auquel il faut désormais apporter le soutien adéquat matériel et psychologique. L'urgence concerne en particulier les enfants séparés et non accompagnés. "L'Unicef comble les lacunes immédiates en matière de fournitures via nos entrepôts en Jordanie et au Liban", précise James Elder.

>> Son interview dans La Matinale :

Les enfants sont les premières victimes d'un tel drame, selon l'Unicef. [Reuters - Ammar Abdullah]Reuters - Ammar Abdullah
Séisme: un drame qui survient au pire moment, selon l'Unicef / La Matinale / 1 min. / le 8 février 2023

09h30

Le bilan officiel approche les 10'000 victimes

Le bilan ne cesse de s'alourdir et dépasse désormais les 9500 morts. En Syrie, 2547 victimes ont été recensées à ce stade. Le bilan devrait "grimper considérablement car des centaines de personnes restent piégées sous les décombres", selon les sauveteurs civils des Casques blancs.

En Turquie, le décompte officiel s'établit pour le moment à 6957 morts. Il s'agit d'ores et déjà du pire bilan que la Turquie ait connu depuis 1999, lorsque 17'000 personnes avaient péri dont un millier à Istanbul.

09h15

Le HCR espère un regain d'intérêt sur cette région du monde

Le séisme a frappé une zone particulièrement vulnérable sur le plan humanitaire, en Syrie mais aussi en Turquie, où l'on dénombre actuellement plus de 3,5 millions de réfugiés syriens, dont une grande partie est basée dans les provinces les plus touchées par le sinistre. "Dans les 10 provinces touchées, il y a environ 15 millions d'habitants. Et parmi eux, il y a 1,7 million de réfugiés syriens qui habitent aux côtés de la population dans les zones urbaines", explique Louise Donovan, porte-parole du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), mercredi dans La Matinale.

Pour faire face à cette "grande tragédie", le HCR peut compter sur environ 400 personnes et sept bureaux sur place. Pour l'heure, il répond aux demandes en matériel d'urgence - matelas, couvertures, tentes - du gouvernement turc. "Nous avons un grand stock de matériel sur place, donc pour le moment, il n'y a pas de problème d'acheminement", souligne Louise Donovan. Mais ça ne va pas durer: "On est en train d'analyser les besoins avec les autres partenaires humanitaires. On va lancer une demande de financement, et on espère vraiment que les gens vont montrer de la solidarité."

>> L'interview de Louise Donovan dans La Matinale :

Un groupe de personnes près d'une tente humanitaire à Diyarbakir après le séisme qui a frappé la Turquie. [EPA/Keystone - REFIK TEKIN]EPA/Keystone - REFIK TEKIN
L’aide humanitaire se déploie pour aider les victimes du séisme en Syrie: interview de Louise Donovan / La Matinale / 4 min. / le 8 février 2023

08h30

Reportage dans un camp de réfugiés de la région d'Idlib

En Syrie, les opérations de sauvetage se poursuivent dans l'ultime enclave rebelle d'Idlib, toujours sans équipements suffisants. La situation y est catastrophique. Selon les Casques blancs, des sauveteurs locaux, il y aurait encore des centaines de personnes sous les décombres. Pour le moment, les autorités locales parlent de plus de 1000 morts.

Les victimes s'accumulent en Syrie, dans la région d'Idlib où les secours sont livrés à eux-mêmes. [Keystone - Ghaith Alsayed]
Les victimes s'accumulent en Syrie, dans la région d'Idlib où les secours sont livrés à eux-mêmes. [Keystone - Ghaith Alsayed]

Parmi les plus de 3 millions d'habitantes et habitants de la zone, près de 1,5 million de déplacés vivent dans des camps et dépendent entièrement de l’aide humanitaire, qui ne leur parvient plus.

>> Le reportage de Sarah Kassim et Céline Martelet :

Des civils cherchent des survivants dans les débris des bâtiments d'Idlib, en Syrie. [Keystone - Ghaith Alsayed]Keystone - Ghaith Alsayed
Séisme: reportage dans la région d'Idlib, en Syrie / La Matinale / 2 min. / le 8 février 2023

07h30

Reportage à Gaziantep, où les secours cherchent encore des survivants

Deux jours après le séisme, les secours continuaient hier d’atteindre les zones les plus touchées à Gaziantep, côté turc, dans un chassé-croisé avec les familles qui partaient pour des endroits meilleurs. Car au-delà des morts, les victimes sont aussi celles qui ont perdu leur logement et tout ce qui va avec. Et celles qui n'osent tout simplement pas y remettre les pieds, de peur qu'une des nombreuses répliques ne le fasse s'écrouler.

Les plus chanceux ont obtenu une tente du gouvernement, montée à même le trottoirs. Mais le froid menace, le gaz a été coupé à Gaziantep et avec lui le chauffage. Enfin, tous les commerces ont fermé et beaucoup de sinistrés n'ont pas mangé depuis deux jours. "Nous essayons juste de rester vivants", témoigne un jeune de 19 ans dans La Matinale de la RTS.

Du côté des secours, de nombreuses équipes internationales ont emmené des chiens et du matériel pour dégager les débris. Mais une fois les chances de trouver des survivants épuisées, un autre travail de longue haleine commencera. Reloger, reconstruire, mais aussi apaiser les quelques 23 millions de personnes, selon l’OMS, qui ont été touchées par ce séisme.

Le reportage d'Anouk Henri et Damien Barrière à Gaziantep:

Reportage à Gaziantep, où les secours cherchent encore des survivants. [Keystone - Mustafa Karali]Keystone - Mustafa Karali
Séisme: reportage sur la situation des secours à Gaziantep / La Matinale / 2 min. / le 8 février 2023

06h30

Le bilan grimpe à 8300 morts

Dans un froid glacial, les équipes de sauvetage continuent mercredi leur course contre la montre pour tenter de porter secours aux rescapés. Selon les nouveaux bilans officiels publié peu après 6h du matin, le nombre des morts dépasse désormais 8300.

Dans le détail, les autorités des deux pays ont rapporté que 5894 décès ont été confirmés en Turquie et 2470 en Syrie. L'aide internationale a commencé à arriver en Turquie, où un deuil national a été décrété pour sept jours. Le ministre turc de l'intérieur a averti mardi que les prochaines 48 heures seraient "cruciales" pour retrouver des survivants.

>> Un reportage de Willy Mauro, correspondant, pour France Inter, à Ossmani :

Les sauveteurs à l'oeuvre à Diyarbakir, en Turquie, le 6 février 2023. [Keystone - Deniz Tekin]Keystone - Deniz Tekin
Après les séismes, le temps qui presse pour retrouver les survivants / Tout un monde / 1 min. / le 8 février 2023

00h00

Retour sur les événements de jeudi

>> Retrouvez dans le détail les événements de jeudi: La banque mondiale annonce une aide de 1,78 milliard de dollars pour la Turquie