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La natalité ne cesse de chuter en Chine, au bord de la crise démographique

Malgré l'abolition de l'enfant unique, le taux de natalité en Chine ne cesse de chuter
Malgré l'abolition de l'enfant unique, le taux de natalité en Chine ne cesse de chuter / 19h30 / 2 min. / le 1 janvier 2023
Longtemps pays le plus peuplé du monde, la Chine est aujourd'hui au bord du déclin démographique. En dix ans, le nombre de naissances a diminué de moitié. L'abandon de la politique de l'enfant unique en 2016 n'a pas provoqué le baby-boom tant espéré par les autorités.

En Chine, 10,6 millions de bébés sont nés en 2022, soit presque la moitié moins qu'il y a dix ans. "C'est inquiétant. Les jeunes ne veulent plus avoir d'enfants parce que le pays vieillit et cela crée une pression sur la société", a constaté la cofondatrice de la Clinique Mengnuo de Shanghai Lu Zhang dimanche dans le 19h30 de la RTS.

Après quarante ans de politique de l'enfant unique, le gouvernement chinois autorise désormais les familles à avoir jusqu'à trois enfants. Mais pour la majorité des Chinois et Chinoises, c'est impensable.

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"Pour l'instant, je n'ai pas envisagé d'en avoir un deuxième, parce que la société est assez cruelle pour les mères qui travaillent", témoignage Zhu Huijuan, qui vient d'accoucher d'une petite fille. "Ce n’est pas du tout facile de s'occuper de soi-même, de sa famille et de sa carrière", poursuit-elle.

Une éducation coûteuse

Elever un enfant en Chine jusqu'à sa majorité coûte en moyenne 75'000 francs. Il s'agit d'un des montants les plus élevés au monde. Il faut par exemple compter 14'000 francs par année et par enfant dans l'un des meilleurs collèges de Pékin.

"Aujourd'hui, pour donner une bonne éducation à un enfant, les dépenses sont élevées. Je ne pense pas être capable de bien m'occuper d'un troisième enfant", estime Gemma Fu, mère de deux garçons au foyer.

Une indépendance revendiquée

Le nombre de mariages s'effondre également dans le pays, avec un minimum historique de 7,6 millions en 2022. A Shanghai, des parents désespérés affichent les CV de leurs enfants pour leur trouver une âme soeur.

"Quand une fille grandit, à partir de 24 ou 25 ans, elle est censée trouver quelqu'un, se marier, fonder une famille et avoir des enfants", affirme un père dans ce marché au mariage.

Malgré la pression sociale, de plus en plus de jeunes femmes revendiquent leur indépendance. "Même si je me marie un jour, je veux être dans un couple sans enfant. Je préfère avoir plus de temps pour moi, pour apprendre de nouvelles connaissances et développer plus de compétences", raconte Sijin.

La Chine est donc au bord de la crise démographique. D'ici la fin du siècle, son nombre d'habitants pourrait être divisé par deux.

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Lou Kisiela/iar

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