L'Otan va se réunir en urgence mercredi après l'explosion en Pologne

>> Notre suivi de la situation mercredi en Ukraine : "Pas de preuve univoque" de l'origine du missile qui a touché la Pologne

Le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, va réunir mercredi matin les ambassadeurs de l'Alliance au sujet de l'explosion meurtrière survenue en Pologne, a déclaré une porte-parole de l'organisation. "Le secrétaire général présidera une réunion d'urgence des ambassadeurs de l'Otan pour discuter de cet incident tragique", a précisé Oana Lungescu.

De son côté, le président du Conseil européen a annoncé qu'il proposerait "une réunion de coordination mercredi avec les dirigeants de l'UE" présents au G20 à Bali, après avoir parlé avec le Premier ministre polonais. Charles Michel a assuré Mateusz Morawiecki "de l'unité et de la solidarité totales de l'UE pour soutenir la Pologne".

Les frappes russes de la journée ont provoqué l'arrêt automatique de plusieurs réacteurs dans deux centrales nucléaires en Ukraine, a indiqué en fin de soirée le président ukrainien. "Ces conséquences ont été calculées et l'ennemi savait exactement ce qu'il faisait", a déclaré le chef de l'Etat dans un message à la Nation.

Volodymyr Zelensky a précisé qu'environ dix millions d'Ukrainiens s'étaient retrouvés sans électricité, avant d'annoncer peu après que le courant avait pu être rétabli pour huit millions de personnes.

Le secrétaire général de l'Otan a estimé qu'il était "important que tous les faits soient établis", après avoir parlé avec le président polonais Andrzej Duda "au sujet de l'explosion en Pologne".

"L'Otan suit la situation et les Alliés se consultent étroitement", a écrit Jens Stoltenberg sur Twitter.

"Il vient d'être décidé de relever le niveau d'alerte de certaines unités de combat et d'autres personnels en uniforme", a déclaré le porte-parole du gouvernement polonais à l'issue d'une réunion d'urgence du Conseil de la sécurité nationale.

La Pologne réfléchit également à l'activation de l'article 4 du traité de l'Otan, qui permet des consultations entre pays membres de l'alliance militaire, a précisé Piotr Muller.

L'Ukraine appelle les pays membres de l'Otan à convoquer un sommet "immédiat" après les informations non confirmées selon lesquelles des missiles russes auraient touché la Pologne.

"Une réponse collective aux actions russes doit être dure et fondée sur des principes. Parmi les actions immédiates: un sommet de l'Otan avec la participation de l'Ukraine pour élaborer de nouvelles actions conjointes, qui forceront la Russie à changer de cap sur l'escalade, et fournir à l'Ukraine des avions modernes", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, sur Twitter.

Le village de Przewodow, dans l'est de l'Ukraine, est situé à quelques kilomètres de la frontière ukrainienne. C'est là que se sont produites une ou des explosions due(s) possiblement à un ou des missiles.

La situation est "incertaine (...), nous ne savons pas exactement ce qui s'est passé" là-bas, a déclaré le ministre polonais de la Défense Kristof Szalay-Bobrovniczky, interrogé à l'issue de la réunion du Conseil de sécurité à Varsovie.

Selon les envoyés spéciaux de BFMTV sur place, Przewodow a été totalement bouclé par un important barrage policier.

Le président français Emmanuel Macron, actuellement en Indonésie pour le G20, a "pris contact avec les autorités polonaises" après les informations faisant état de deux missiles russes qui auraient touché le sol polonais.

"Il explore la possibilité d'une discussion dès demain matin, compte tenu de la présence de tous nos grands partenaires européens et nos grands partenaires alliés au G20", a déclaré l'Elysée.

Le ministère français de la Défense, de son côté, a assuré la Pologne de sa "solidarité".

L'Otan est "en train d'examiner" des informations de presse non confirmées selon lesquelles des missiles russes auraient touché le territoire polonais, a-t-on appris dans la soirée de source officielle.

"Nous sommes en train d'examiner ces informations et nous sommes en coordination étroite avec la Pologne, notre alliée", a déclaré un responsable de l'Otan, sous le couvert de l'anonymat.

Une frappe russe sur le territoire polonais marquerait une escalade majeure du conflit en Ukraine, avec un risque d'élargissement.

La Pologne, qui partage une frontière avec l'Ukraine, envahie le 24 février par la Russie, est membre de l'Otan et quelque 10'000 militaires américains se trouvent dans le pays.

L'article 5 du traité de l'Alliance atlantique stipule que si un Etat membre est victime d'une attaque armée, les autres considéreront cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l'ensemble des membres et prendront les mesures jugées nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré que des missiles russes ont frappé la Pologne. "Nous avions prévenu depuis longtemps que les actions russes ne se limiteraient pas à l'Ukraine", a-t-il ajouté.

Volodymyr Zelensky a encore estimé que ces tirs sur le territoire de l'Otan "constituent une escalade importante et qu'une action est nécessaire".

Comme son homologue polonais, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a convoqué le Conseil de défense "en réponse au missile qui a frappé le territoire de la Pologne", a annoncé son porte-parole.

Le ministère russe de la Défense, cité par l'agence Interfax, a affirmé pour sa part qu'il n'y avait eu aucune frappe russe contre des cibles proches de la frontière entre l'Ukraine et la Pologne.

"Les déclarations de médias polonais et de responsables officiels sur une prétendue chute de missiles russes près de la localité de Przewodow relève de la provocation intentionnelle dans le but de créer une escalade de la situation", a déclaré le ministère sur son compte Telegram.

Les images de "débris publiés par les médias polonais depuis les lieux des faits dans la localité de Przewodow n'ont aucun rapport" avec des projectiles russes, a-t-il ajouté.

Contactés par Reuters, les pompiers polonais ont déclaré que deux personnes étaient mortes dans une explosion à Przewodow, village de l'est de la Pologne près de la frontière avec l'Ukraine. Ils ont dit ignorer la cause de cette explosion.

Le ministère américain de la Défense a dit "examiner" ces informations. "Nous n'avons pas d'éléments à ce stade pour confirmer ces informations et nous les examinons de façon plus poussée", a expliqué ce porte-parole du Pentagone.

Le Département d'Etat a de son côté fait état d'informations "incroyablement préoccupantes".

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a convoqué mardi soir une réunion d'urgence du Conseil de la sécurité nationale, a annoncé le porte-parole du gouvernement.

Le porte-parole s'est limité à indiquer que cette réunion a été convoquée "suite à la situation de crise en cours", sans donner aucun autre détail.

Certaines sources, dont l'agence AP, affirment que des missiles russes se seraient abattus en Pologne, tuant deux personnes. AP cite un responsable des services de renseignement américains. Le Pentagone n'a toutefois pas confirmé officiellement et a dit examiner ces informations.

Conséquence des tirs de missiles russes ayant visé le réseau électrique ukrainien, plus de sept millions de foyers sont privés d'électricité, a indiqué la présidence.

Le chef adjoint du bureau de Volodymyr Zelensky, Kyrylo Tymoshenko, a précisé sur les réseaux sociaux que 15 installations énergétiques ont été endommagées à travers l'Ukraine.

"Nos ingénieurs électriciens font désormais tout ce qu'ils peuvent pour reconnecter l'alimentation électrique dans les plus brefs délais", a-t-il ajouté.

Plusieurs coupures d'électricité ont été enregistrées dans différentes parties de la Moldavie, après les attaques russes contre des infrastructures énergétiques en Ukraine.

"Des parties de la Moldavie font face à des coupures d'électricité", a écrit sur Twitter le chef de la diplomatie moldave Nicu Popescu. "Chaque bombe qui tombe en Ukraine affecte aussi la Moldavie et notre peuple", a-t-il affirmé.

Selon les autorités moldaves, des coupures d'électricité ont été constatées dans la majorité des régions du pays et notamment dans certains districts de la capitale Chisinau.

La Russie "n'atteindra pas son objectif" de destruction des infrastructures énergétiques ukrainiennes, a lancé le président Volodymyr Zelensky après de multiples frappes russes.

"Ce que veut l'ennemi est clair. Il n'atteindra pas son objectif", a-t-il déclaré dans une courte vidéo publiée sur les réseaux sociaux, ajoutant que "85 missiles ont été tirés" en un jour par l'armée russe, "principalement sur des infrastructures énergétiques".

Privés d'eau depuis plusieurs jours, des habitants de Kherson (sud de l'Ukraine) vont désormais puiser le précieux liquide dans le fleuve Dniepr qui borde la ville.

Avant leur retrait vendredi dernier de la ville qu'elles occupaient depuis huit mois, les forces russes ont détruit plusieurs infrastructures énergétiques.

Des frappes ukrainiennes ont visé la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a indiqué sur Telegram le gouverneur de la région.

Selon Viatcheslav Gladkov, les tirs ont atteint la ville de Chebekino. "Il y a deux morts et trois blessés", a-t-il précisé.

L'Ukraine a demandé une "réaction de principe" de la part des pays du G20, réunis actuellement en sommet en Indonésie, après les multiples frappes russes de la journée sur plusieurs régions ukrainiennes.

"Des immeubles résidentiels, des installations d'infrastructure énergétique sont touchées. Dans l'attente d'une réaction de principe du sommet du G20", a écrit sur Twitter le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba.

Condamnation de Washington

Première à réagir à ces attaques, la Maison Blanche les a "fermement condamnées". Elles ne "feront qu'approfondir les préoccupations au sein du G20 concernant l'impact déstabilisateur de la guerre (du président russe Vladimir) Poutine", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan.

Juste avant l'annonce du retrait des troupes russes de Kherson, on pouvait lire sur les réseaux sociaux des publications de soldats qui se plaignaient d'être utilisés comme de la chair à canon, de ne pas être correctement équipés ou encore de ne pas percevoir la solde qui leur était due.

Or, en ordonnant ce retrait, le ministre russe de la Défense a donné l'impression de comprendre les problèmes de ses soldats et de leur éviter la bataille très dure qui aurait eu lieu si les Russes étaient restés à Kherson. C'est ce dont la plupart des Russes se félicitent sans pour autant condamner cette opération.

Silence des médias russes

La mécanique de communication utilisée par Moscou pour masquer cet important revers était extrêmement bien huilée. Ainsi, les journaux des chaînes publiques se sont bornés à rediffuser la discussion entre le général Sourovikine, chef de l'opération spéciale, qui demande à Sergueï Choïgou, le ministre de la Défense, d'ordonner le retrait.

Sur les chaînes privées ou dans les émissions de débat, la prise de parole est également inexistante. Andreï Norkin, présentateur de la plus grande chaîne privée russe NTV, a carrément refusé de commenter la nouvelle.

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AP Photo - Bernat Armangue

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La Russie a lancé "environ" 100 missiles sur l'Ukraine durant la journée, a affirmé un porte-parole de l'armée de l'air ukrainienne.

Ils ont été tirés "depuis la mer Caspienne, la région (russe) de Rostov", et aussi "depuis la mer Noire", a précisé Iouri Ignat en direct à la télévision ukrainienne.

La situation du réseau électrique est "critique" en Ukraine, a alerté la présidence à la suite des frappes russes menées sur plusieurs régions.

"Les terroristes russes ont mené une nouvelle attaque planifiée contre des infrastructures énergétiques. La situation est critique", a indiqué sur Telegram le chef adjoint de la présidence.

La conseillère fédérale Viola Amherd veut renforcer les liens avec les partenaires internationaux de la Suisse en matière de défense, et notamment avec l'Otan. Elle l'affirme dans une interview accordée à la revue militaire "Schweizer Soldat".

La guerre en Ukraine montre clairement l'importance du soutien des partenaires de la Suisse dans une telle situation, estime la cheffe du DDPS.

Cet objectif est réalisable dans le respect de la neutralité, assure-t-elle. Il ne s'agit pas de "prendre des engagements en matière de défense commune, ni de créer de dépendances". Mais on peut, en tant qu'Etat neutre, faire des préparatifs pour le cas où l'on devrait également collaborer dans le domaine de la défense, estime la représente du Centre.

Viola Amherd souligne encore l'importance que les systèmes militaires suisses soient interopérables. "Nous devons connaître nos partenaires et les procédures et utiliser les mêmes normes", souligne-t-elle.

Plusieurs régions d'Ukraine sont victimes de coupures d'électricité à la suite des frappes russes de la journée, ont annoncé les autorités locales.

"Au moins" la moitié des habitants de Kiev sans électricité à la suite de l'attaque massive de missiles russes, a annoncé le maire de la capitale, Vitaly Klitschko, sur Telegram.

A Lviv (ouest), le métro est notamment "à l'arrêt", a indiqué sur Telegram le maire Andriï Sadovy. Et une partie de la ville de Kharkiv (nord-est) subit également une coupure du courant, selon la mairie.

Des interruptions volontaires d'électricité ont par ailleurs été mises en place dans la région de Soumy, frontalière de la Russie. Le gouverneur régional Dmytro Jyvytskiï les justifie par la nécessité de préserver le réseau.

Les villes de Lviv (ouest) et Kharkiv (nord-est) en Ukraine ont été touchées par des frappes russes, ont affirmé leurs maires respectifs, sans faire état de victimes à ce stade.

"Des explosions se font entendre à Lviv. Restez tous à l'abri !", a exhorté sur Telegram le maire de Lviv, Andriï Sadovy. "Attaque au missile contre le district d'Industrialniï à Kharkiv", a de son côté indiqué son homologue de la deuxième ville d'Ukraine, Igor Terekhov.

Deux immeubles résidentiels de Kiev ont été touchés par une "attaque" aux missiles russes, a annoncé le maire de la capitale ukrainienne Vitaly Klitschko, après une alerte des sirènes antiaériennes dans toutes les régions d'Ukraine.

"Attaque sur la capitale: selon des informations préliminaires, deux immeubles résidentiels ont été touchés dans le district de Petchersk. Plusieurs missiles ont été abattus par la défense antiaérienne au-dessus de Kiev", a affirmé Vitaly Klitschko sur Telegram. Il a précisé plus tard qu'au moins une personne était décédée.

"La Russie répond au puissant discours de Volodymyr Zelensky au G20 par une nouvelle attaque au missile", a dénoncé le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak, sur Twitter.

"Est-ce que quelqu'un pense sérieusement que le Kremlin veut vraiment la paix? Il veut l'obéissance. Mais au bout du compte, les terroristes perdent toujours", a-t-il ajouté.

Les occupants russes ont annoncé s'être retirés de la ville de Nova Kakhovka, accusant les forces de Kiev de bombarder cette ville.

"Les employés de l'administration publique de Nova Kakhovka, les institutions étatiques et municipales ont également quitté la ville et se sont redéployés dans des lieux sûrs", a déclaré l'administration installée par Moscou.

Les forces russes avaient déjà quitté la semaine dernière la ville de Kherson, la capitale régionale. Après le retrait russe le 11 novembre de la rive droite, "Nova Kakhovka s'est retrouvé sous le feu direct de l'artillerie lourde et des mortiers des forces armées ukrainiennes", a déclaré l'administration d'occupation.

"La vie dans la ville est devenue dangereuse", a-t-elle ajouté pour justifier son départ, affirmant que des "milliers" d'habitants avaient aussi quitté la ville.

Nova Kakhovka est située sur la rive gauche du Dniepr, dans la région de Kherson, où les forces russes s'étaient repliées la semaine dernière. Elle se trouve à proximité du barrage hydroélectrique de Kakhovka, pris par les Russes au début de leur offensive contre l'Ukraine fin février et d'une grande importance pour alimenter en eau la péninsule de Crimée, située plus au sud et annexée par Moscou en 2014.

Kiev a accusé Moscou d'envoyer au front en Ukraine des détenus africains prisonniers en Russie, après la mort d'un étudiant zambien au combat alors qu'il purgeait une peine dans une prison près de Moscou.

"Poutine envoie des citoyens africains emprisonnés en Russie à la guerre en Ukraine", a dénoncé le porte-parole de la diplomatie ukrainienne.

Des explications demandées à la Russie

Lundi, la Zambie avait annoncé la mort d'un de ses ressortissants, âgé de 23 ans, "décédé le 22 septembre 2022 en Ukraine", alors qu'il était censé être emprisonné dans une prison en Russie.

La Zambie avait déclaré avoir demandé des explications à la Russie "sur les circonstances dans lesquelles un citoyen zambien, qui purge une peine de prison à Moscou, a pu être recruté pour combattre en Ukraine et perdre la vie".

"Nous sommes en train d'éclaircir cette question (...), d'éclaircir bien évidemment toutes les circonstances", a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères.

En Allemagne, le premier des cinq terminaux prévus pour récupérer du gaz naturel liquéfié a été inauguré à Wilhelmshaven, un port de la Basse Saxe au nord de Brême. Ces grands travaux avaient été lancés dans l'urgence en mai dernier, pour remplacer le gaz russe dont les livraisons ont été interrompues par Moscou.

Il s'agit d'un terminal flottant, une infrastructure qui va permettre aux tankers chargés de gaz liquide d'accoster, de décharger leur cargaison, ce gaz liquide sera ensuite traité sur place pour revenir à l'état gazeux, avant de partir dans le réseau.

Au total, ce terminal flottant de Wilhelmshaven doit traiter 10 milliards de mètres cube par an, - la consommation en Allemagne étant de nonante milliards.

Fait remarquable, la rapidité avec laquelle les travaux ont été effectués: moins de 200 jours pour ce terminal, alors que cela fait 20 ans qu'on parle en Allemagne de la révolution du gaz liquide.

>> Les précisions du 12h30 :

AFP - Focke Strangmann

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a jugé, en marge du G20 en Indonésie, "irréalistes" les conditions émises par Kiev pour entamer des pourparlers pour mettre fin à la guerre.

"Tous les problèmes proviennent de la partie ukrainienne qui refuse catégoriquement des négociations et avance des revendications manifestement irréalistes et pas en adéquation avec la situation", a-t-il déclaré.

Il a affirmé l'avoir signifié au président français Emmanuel Macron et au chancelier allemand Olaf Scholz lors "de courtes conversations" au cours du G20.

L'Ukraine réclame le retrait des troupes russes de son territoire et le retour de son intégrité territoriales, alors que Moscou a revendiqué l'annexion de quatre régions ukrainiennes fin septembre, en plus de la péninsule de Crimée annexée en 2014.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui signifié suite à ces annexions qu'il ne négocierait pas avec Vladimir Poutine.

Le président de la Fifa Gianni Infantino a appelé à observer un cessez-le-feu d'un mois en Ukraine, le temps du Mondial de football, assurant que le sport pouvait jouer un rôle unificateur.

"Mon appel à vous tous, c'est de réfléchir à un cessez-le-feu temporaire d'un mois pour la durée de la Coupe du monde", a-t-il déclaré lors d'un déjeuner pour les dirigeants du G20 réunis sur l'île indonésienne de Bali.

"Corridors humanitaires"

Faute de trêve, le responsable sportif, qui avait été décoré par le chef du Kremlin après le Mondial 2018, a évoqué la possibilité de "corridors humanitaires ou tout ce qui pourrait conduire à la reprise du dialogue".

Gianni Infantino a vanté le rôle unificateur du football, rappelant que la Russie avait organisé le Mondial-2018 et que l'Ukraine était candidate pour accueillir la compétition en 2030 avec l'Espagne et le Portugal.

De nombreux prisonniers de guerre capturés par les forces russes et ukrainiennes dans le cadre du conflit en Ukraine sont soumis à la torture et aux mauvais traitements, y compris des décharges électriques, a alerté l'ONU mardi.

"L'interdiction de la torture et des mauvais traitements est absolue, même - en fait surtout - en période de conflit armé", a déclaré la responsable de la Mission de surveillance des droits de l'homme en Ukraine, Matilda Bogner, lors d'une visioconférence depuis Kiev.

 Convention de Genève

Elle a rappelé que les deux pays sont parties à la troisième Convention de Genève, qui fixe les exigences relatives au traitement des prisonniers de guerre.

Au cours des derniers mois, la mission a interrogé 159 prisonniers de guerre (139 hommes et 20 femmes) détenus par la Russie et ses groupes armés affiliés et 175 prisonniers de guerre (tous des hommes) détenus par l'Ukraine.

La ville de Kherson rencontre toujours de gros problèmes d’électricité malgré sa libération. D’après Volodymyr Zelensky,  qui est venu lundi faire une visite surprise, les Russes ont détruit toutes les infrastructures cruciales.

La ville fait également face à des problèmes de réseau. Le simple fait de téléphoner à sa famille est devenu chaque jour une petite mission. Les envoyés spéciaux de Radio France Agathe Mahuet et Gilles Gallinaro ont pu constater la situation sur place.

>> Ecouter leur reportage à Kherson :

EPA - Oleg Petrasyuk

Le président français Emmanuel Macron a demandé mardi à son homologue chinois Xi Jinping d'intervenir auprès de Vladimir Poutine afin de le convaincre d'arrêter "l'escalade" en Ukraine et de revenir à la "table des négociations", a indiqué l'Elysée.

Xi Jinping a de son côté "apporté son soutien aux efforts de médiation européens", notamment du président français, et "réitéré très fermement son opposition à l'usage de l'arme atomique" par les Russes en Ukraine, selon l'Elysée.

"Il a également réaffirmé son soutien à la désescalade, au cessez-le-feu et à la volonté de mettre un terme à ce conflit", a ajouté la présidence. Selon Paris, "les lignes commencent à bouger" du côté chinois. Pékin "essaie de retrouver une situation d'équilibre" sur le conflit en Ukraine.

Le président chinois Xi Jinping a appelé mardi les dirigeants du G20 à s'"opposer fermement" à une "instrumentalisation" des produits alimentaires et de l'énergie, dans une critique voilée à son allié russe.

Dans la foulée, le dirigeant chinois a aussi réclamé la levée des sanctions telles celles visant la Russie.

Il a également demandé mardi aux pays riches de s'attacher à réduire les répercussions des hausses de taux d'intérêt mises en oeuvre face à la flambée des prix.

"Les économies développées doivent réduire les effets de contagion négatifs de leurs ajustements de politique monétaire et stabiliser les dettes à un niveau durable", a-t-il déclaré.

Les grandes économies du G20, dont Moscou, constatent les répercussions négatives de la "guerre en Ukraine" menée par la Russie dans un projet de communiqué final consulté mardi par l'AFP, qui précise que "la plupart des membres" "condamnent fermement" le conflit.

Ce document, s'il est adopté par les dirigeants, reprendrait le terme de "guerre" rejeté pour l'instant par Moscou qui évoque une "opération militaire spéciale". Il juge "inadmissible" le recours ou la menace de recours à l'arme nucléaire et appelle à prolonger l'accord sur les exportations de céréales.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré mardi qu'"il était temps" de mettre fin à la guerre "destructrice" de la Russie, dans un discours par lien vidéo devant les chefs d'Etat et de gouvernement du G20. Il a proposé un échange total de prisonniers entre la Russie et l'Ukraine.

S'adressant au "G19", en excluant apparemment Moscou, selon une traduction en anglais de son discours au sommet de Bali, Volodymyr Zelensky a encore dénoncé "les menaces folles de recours à l'arme nucléaire" de la Russie, affirmant qu'il ne pouvait y avoir "aucune excuse au chantage nucléaire".

Accord sur les céréales

Le président ukrainien a plaidé pour une extension "infinie" de l'accord permettant d'exporter des céréales ukrainiennes, qui arrive à échéance vendredi. "Notre initiative pour les exportations de céréales mérite d'être prolongée indéfiniment, peu importe quand la guerre se finit".

Il a également proposé que l'accord négocié en juillet sous l'égide de la Turquie, qui a permis de livrer quelque 10 millions de tonnes de céréales, soit étendu à deux autres ports ukrainiens.