La Première ministre française Elisabeth Borne échappe à deux motions de censure
Les deux votes valent adoption en première lecture du volet recettes du budget 2023, alors que le RN a fait un coup politique en apportant son soutien à la motion de gauche Nupes, repoussée à 50 voix près, avec 239 votes sur les 289 nécessaires.
Dans la foulée, l'Assemblée a largement rejeté la motion portée par le RN soutenue par les députés de Marine Le Pen, le non-inscrit Nicolas Dupont-Aignan et seulement un député LFI.
Reproches à l'opposition
Dans l'hémicycle, la Première ministre s'en est prise aux "excès" des oppositions. Elisabeth Borne a reproché à la coalition de gauche (LFI, PS, EELV, PCF) des "contrevérités", jugeant que "l'insoumission a gagné la partie", dans un "pays alternatif où Jean-Luc Mélenchon" aurait "gagné" la présidentielle.
La cheffe du gouvernement a ensuite pointé le "simplisme et l'outrance" du Rassemblement national, dont "les fondamentaux idéologiques n'ont pas bougé depuis cinquante ans". "Vous visez le désordre et la discorde au prix d'une alliance contre-nature avec la Nupes", a lancé Elisabeth Borne.
Recours au 49.3
RN comme Nupes ont décrit une atmosphère de "fin de règne" avec le recours au 49.3, qui permet de faire passer sans vote une partie des budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale.
Les oppositions reprochent au gouvernement de "balayer" des amendements votés par l'Assemblée, notamment la hausse de la taxation des "superdividendes", proposée par le MoDem, membre de la majorité. Les macronistes leur renvoient au contraire la responsabilité du "blocage".
Trois motions de censure
Ces motions de censure répondent à l'article 49.3 de la Constitution activé à deux reprises mercredi et jeudi par la Première ministre pour faire passer sans vote les parties recettes du projet de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale.
Dans la soirée, les députés examineront une autre motion Nupes. Depuis les débuts de la Ve République, c'est la première fois que trois motions de censure sont examinées dans la même journée.
Pas de "désordre au désordre"
Comme pour les deux premières, la motion n'a a priori aucune chance de recueillir la majorité absolue de 289 voix nécessaire pour faire tomber le gouvernement, Les Républicains (LR) ayant prévenu que, là-encore, ils n'entendaient pas la voter pour ne "pas rajouter du désordre au désordre".
Le 49.3 est une "décision lourde" mais qui "s'imposait", a souligné Elisabeth Borne. "Nous ne pouvions pas laisser la France sans budget". Dans celui-ci, le gouvernement revendique un équilibre entre la maîtrise des finances publiques et la "protection" des Français, grâce à un "bouclier tarifaire" de 45 milliards d'euros pour limiter à 15% la hausse des tarifs réglementés de l'électricité et du gaz.
afp/mera