Le suivi de la situation en Ukraine. [Keystone]
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Vladimir Poutine accuse les services secrets ukrainiens "d'acte terroriste"

- Le président russe Vladimir Poutine a accusé les services secrets ukrainiens d'être à l'origine de la puissante explosion qui a endommagé la veille le pont de Crimée, qu'il a qualifiée "d'acte terroriste" contre une infrastructure clé.

- Le pont de Crimée, qui relie la Russie à la péninsule ukrainienne annexée en 2014 par Moscou, a rouvert à la circulation routière et ferroviaire après avoir été partiellement détruit samedi par une énorme explosion. Des ferries vont prendre le relais, notamment pour la traversée des poids lourds. "Nous ne prévoyons pas de pénurie", a relevé le vice-Premier ministre russe Marat Khousnoulline.

- Le comité d'enquête russe a déclaré avoir "ouvert une enquête criminelle en rapport avec l'incident sur le pont de Crimée". Il a précisé que l'explosion a eu lieu après "l'explosion d'un camion". Trois personnes au moins ont été tuées dans l'explosion.

- Au moins 17 personnes ont été tuées dimanche dans des bombardements sur la ville de Zaporijjia (sud de l'Ukraine), trois jours après de précédentes frappes qui avaient fait 17 morts, a-t-on appris de source officielle.

- L'armée russe a annoncé samedi la nomination d'un nouveau commandant de son "opération militaire spéciale" en Ukraine après une série de revers cuisants sur le terrain et de signes de mécontentement croissant au sein des élites sur la conduite du conflit.

Suivi assuré par RTSinfo

00h00

Le suivi de la journée de lundi

19h55

L'alimentation électrique rétablie à la centrale nucléaire de Zaporijjia

L'alimentation électrique externe de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les Russes, a été rétablie dimanche, selon la compagnie nucléaire nationale ukrainienne Energoatom et l'organisme de surveillance nucléaire des Nations unies.

La centrale, qui est en arrêt froid, a perdu sa dernière source d'alimentation électrique tôt samedi en raison de bombardements et a dû recourir à des générateurs diesel de secours pour ses propres besoins, notamment pour le refroidissement des blocs réacteurs.

Rafael Grossi, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui dispose de deux observateurs sur place, a confirmé sur Twitter que l'alimentation électrique de la centrale avait été rétablie.

19h45

Vladimir Poutine accuse les services secrets ukrainiens "d'acte terroriste"

Le président russe Vladimir Poutine a accusé les services secrets ukrainiens d'être à l'origine de la puissante explosion qui a endommagé la veille le pont de Crimée, qu'il a qualifiée "d'acte terroriste" contre une infrastructure clé.

"Les auteurs, les exécutants et les commanditaires sont les services secrets ukrainiens", a déclaré le président lors d'une réunion avec le chef du Comité d'enquête russe, cité par les agences de presse russes.

"Le but était de détruire une grande infrastructure civile très importante pour la Russie", a abondé dimanche le chef du Comité d'enquête russe, Alexandre Bastrykine, lors de sa rencontre avec Vladimir Poutine.

La Russie s'était gardée jusque-là d'accuser Kiev de cette attaque qui a fait trois morts, et l'Ukraine n'a pas revendiqué de responsabilité, multipliant en revanche les commentaires moqueurs ou ironiques.

Le président Volodymyr Zelensky s'est par exemple contenté d'ironiser dans une vidéo sur le temps "nuageux" qu'il faisait samedi en Crimée - une allusion probable à la fumée de l'incendie - "bien qu'il y faisait également chaud".

19h15

Les services de renseignement russes dénoncent les frappes ukrainiennes en Russie

Le service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB) a dénoncé dimanche une "augmentation considérable" depuis début octobre des tirs ukrainiens visant des territoires russes frontaliers de l'Ukraine.

Il s'agit surtout de la région de Belgorod, frontalière de celle de Kharkiv en Ukraine où les forces de Kiev ont regagné des milliers de kilomètres carrés de territoire depuis début septembre, y compris jusqu'à la frontière. Les régions russes de Briansk et Koursk sont aussi visées, selon le FSB.

"Au cours de la semaine écoulée, plus de 100 bombardements de 32 localités ont été enregistrés, avec usage de systèmes de lance-roquettes multiples, d'artillerie, de mortiers et de drones", a expliqué un porte-parole du renseignement russe.

Selon le FSB, un "habitant local a été tué et cinq personnes blessées, dont un enfant" dans ces bombardements ukrainiens qui ont aussi détruit deux stations électriques, onze immeubles résidentiels et deux bâtiments administratifs. Huit postes de contrôle frontaliers ont aussi été endommagés, selon la même source.

19h00

"L'automne va être dur sur la ligne de front", regrette Cyrille Bret

L'explosion du pont de Crimée est venu clore une semaine marquée par les revers de l'armée russe sur le terrain ukrainien, les difficultés de la mobilisation partielle et la grogne d'une partie des élites. Dans l'émission Forum de la RTS dimanche, Cyrille Bret, géopoliticien, chercheur à l'Institut Jacques Delors, revient sur les annonces de "débâcles" des forces russes.

Conséquences importantes

La Russie a plutôt cherché à minimiser les dégâts faits au pont de Crimée, mais Cyrille Bret évoque des conséquences importantes pour le Kremlin.

D'abord, d'un point de vue symbolique, "c'est un signal très négatif pour la Fédération de Russie qui avait fait de ce pont - 18 kilomètres, 3 milliards de dollars - le symbole de sa mainmise sur la Crimée, de sa volonté d'intégrer la Crimée et les territoires ukrainiens au sein de la Fédération de Russie".

Ensuite, "les conséquences vont être importantes d'un point de vue militaire, puisque la logistique qui transitait de la Russie vers les bases russes en Crimée va être plus compliquée", explique le géopoliticien.

Commandant opérationnel remplacé

Quelques heures après l'explosion du pont, Vladimir Poutine a remplacé le commandant en charge de l'offensive en Ukraine, un "changement très important" selon Cyrille Bret.

En effet, "quand on change le chef opérationnel, c'est qu'on attend un changement de doctrine dans la façon de livrer les combats, un changement d'utilisation des matériels, un changement, peut-être, de types d'armes, des armes non conventionnelles", explique l'expert en évoquant les armes nucléaires et chimiques. "L'automne va être dur sur la ligne de front", regrette-t-il.

Véritable débâcle?

Les revers de l'armée russe sur le terrain sont régulièrement évoqués dans la presse, au même titre que les pertes massives de matériel - la moitié des chars d'assaut opérationnels russes auraient été perdus depuis le mois de février. Cyrille Bret confirme que "ces revers sont extrêmement importants, (...) très sensibles, en termes de territoires, en termes d'équipements," et qu'ils sont "très importants pour le moral et pour la préservation de l'Ukraine".

Cependant, "la Russie dispose de ressources financières extrêmement importantes, de ressource industrielles conséquentes, et elle n'est pas dépourvue d'alliés, donc pas dépourvue de fournisseurs", nuance l'expert de l'Institut Jacques Delors. "Malheureusement, la Russie a les ressources pour prolonger le conflit et chercher la victoire qu'elle annonce depuis des mois. (...) Nous ne sommes pas encore à la fin des combats, malheureusement", achève-t-il.

>> Voir l'intervention de Cyrille Bret dans Forum :

Cyrille Bret s’exprime sur les revers auxquels Poutine a fait face cette semaine
Cyrille Bret s’exprime sur les revers auxquels Poutine a fait face cette semaine / Forum / 4 min. / le 9 octobre 2022

15h05

Le pape exhorte à choisir la voie de la paix

Le pape François a évoqué dimanche la menace nucléaire surgie en Europe à la suite de l'invasion russe en Ukraine, exhortant le monde à tirer les leçons de l'histoire et à choisir la voie de la paix.

"Nous ne pouvons pas oublier le danger de guerre nucléaire qui menaçait le monde à l'époque" du Concile Vatican II dans les années 1960, a rappelé le pape lors d'une messe de canonisation sur la place Saint-Pierre.

"La voie de la paix a été choisie" dans les années 1960

"Pourquoi ne pas tirer les leçons de l'Histoire? Même à cette époque, il y avait des conflits et d'énormes tensions, la voie de la paix a été choisie", a déclaré le pape de 85 ans.

Après que le président russe se dit prêt à utiliser "tous les moyens" de son arsenal pour se défendre, son homologue américain Joe Biden a mis en garde jeudi contre un risque "d'apocalypse" pour la première fois depuis la guerre froide, et ce alors que les troupes russes luttent contre une contre-offensive ukrainienne.

15h00

Conseil de sécurité réuni lundi au Kremlin

Le président russe Vladimir Poutine réunira lundi son Conseil de sécurité, un format rassemblant les principaux ministres, responsables politiques et représentants des services de sécurité et de l'armée, a annoncé dimanche le Kremlin aux agences russes.

"Une réunion du président avec les membres permanents du Conseil de sécurité est prévue demain", a indiqué le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Si le président russe tient régulièrement de telles rencontres, celle-ci interviendra deux jours après l'explosion ayant endommagé le pont de Crimée, une infrastructure clé.

11h10

Inspection sous-marine du pont

Des plongeurs russes devaient examiner dimanche, de la mer, le pont de Crimée, infrastructure clé reliant la Russie à cette péninsule annexée, endommagé la veille par une puissante explosion que les autorités ont attribué à un camion piégé.

"Nous avons ordonné un examen par nos plongeurs. Ils vont commencer à travailler à six heures du matin", a annoncé samedi soir le vice-Premier ministre russe Marat Khousnoulline.

Selon lui, les "premiers résultats" de cet examen sous-marin sont à attendre dès dimanche.

08h30

Au moins 13 morts dans de nouveaux bombardements sur Zaporijjia

Au moins 13 personnes ont été tuées à la suite de bombardements survenus dans la ville de Zaporijjia, dans le sud-est de l'Ukraine, dimanche, tandis que 89 autres ont été blessées, dont 11 enfants, ont fait savoir des responsables ukrainiens.

L'aviation russe a tiré au moins douze missiles sur Zaporijjia. Il s'agit de la deuxième attaque de ce genre sur la ville en trois jours.

Un immeuble de neuf étages a été partiellement détruit dans la nuit, cinq autres bâtiments résidentiels ont été rasés et de nombreux autres ont été endommagés, a déclaré Oleksandr Staroukh, le gouverneur de la région de Zaporijjia à la télévision.

La ville, située à environ 52 km de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, a été fréquemment ciblée par des bombardements dans les dernières semaines. Jeudi, 19 personnes ont été tuées dans une attaque. Samedi, un bombardement a coupé l'alimentation électrique de la centrale nucléaire.

06h00

Le pont de Crimée rouvert à la circulation routière et ferroviaire

Le pont de Crimée, qui relie la Russie à la péninsule ukrainienne annexée en 2014 par Moscou, a rouvert à la circulation routière et ferroviaire après avoir été partiellement détruit samedi par une énorme explosion. Moscou attribue la déflagration à un camion piégé.

Le pont reliant la Russie à la Crimée est en flammes suite à un attentat
Le pont reliant la Russie à la Crimée est en flammes suite à un attentat / L'actu en vidéo / 29 sec. / le 8 octobre 2022

"Le trafic ferroviaire sur le pont de Crimée a été totalement rétabli", a affirmé dimanche le vice-Premier ministre russe Marat Khousnoulline, selon l'agence Ria Novosti, sans précision horaire. "Tous les trains programmés vont passer en totalité", a-t-il ajouté.

Il a précisé sur son compte Telegram que cette reprise concernait aussi bien "les trains de passagers que de marchandises". Un opérateur de la ligne ferroviaire avait annoncé quelques heures plus tôt que deux trains étaient déjà partis en direction de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

Un train passagers passe sur le pont de Crimée dimanche. [Reuters - Alexey Pavlishak]
Un train passagers passe sur le pont de Crimée dimanche. [Reuters - Alexey Pavlishak]

Pas de pénurie prévue

Les autorités de Crimée avaient annoncé samedi après-midi que la circulation avait repris pour les voitures et les bus sur la seule voie routière du pont restée intacte. Marat Khousnoulline a précisé dimanche que la seconde voie serait de nouveau opérationnelle "dans un proche avenir" et que les conclusions des observations menées samedi sur les parties endommagées seraient connues le même jour.

Des ferries vont prendre le relais, notamment pour la traversée des poids lourds. "Nous ne prévoyons pas de pénurie", a relevé le vice-Premier ministre.

Vue aérienne des dégâts du pont de Crimée. [Reuters - Maxar Technologies]
Vue aérienne des dégâts du pont de Crimée. [Reuters - Maxar Technologies]

02h00

Vladimir Poutine réclame davantage de sécurité

Le président russe Vladimir poutine a ordonné quelques heures après cette explosion un renforcement de la sécurité autour du pont de Crimée ainsi que des infrastructures d'approvisionnement en électricité et en gaz naturel de la péninsule.

Il a également demandé qu'une commission soit mise en place pour enquêter sur cet incident.

01h00

Refus de sanctions: Washington met en garde Hong Kong

Les Etats-Unis ont mis en garde Hong Kong samedi, estimant que ce territoire chinois risquait de ternir sa réputation en refusant d'appliquer des sanctions occidentales contre un yacht lié à un des oligarques russes les plus riches. Baptisé "The North", le bateau mesure 142 mètres.

Il a été repéré jeudi par des habitants non loin de l'entrée du port de Hong Kong. Il serait lié à Alexeï Mordachov, l'un des oligarques proches du président russe Vladimir Poutine visés par les sanctions prises par les Etats-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

En application de ces sanctions, plusieurs autorités, notamment espagnoles, italiennes, françaises et fidjiennes, ont saisi des yachts liés à des oligarques russes afin de faire pression sur M. Poutine et son entourage.

00h00

Le déroulé de la journée de vendredi

>> Le détail des événements lors de la journée de mardi : Le naufrage du Moskva a fait un mort et 27 disparus, annonce la Russie