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Pour tenter de récupérer son épargne, un Libanais a pris une banque en otage

Prise d'otage à Beyrouth: des Libanais se rassemblent devant la Federal Bank
Prise d'otage à Beyrouth: des Libanais se rassemblent devant la Federal Bank / L'actu en vidéo / 37 sec. / le 11 août 2022
Un homme armé a retenu jeudi des employés d'une banque à Beyrouth pour réclamer son épargne de plus de 200'000 dollars. L'individu s'est finalement rendu à la police. C'est le dernier incident violent dans un pays où la monnaie nationale a perdu 90% de sa valeur.

Un homme en colère est entré dans la Federal Bank, près de la très commerçante rue Hamra à Beyrouth, avec un fusil de chasse et des matériaux inflammables et a menacé les employés pour qu'ils lui donnent son épargne", a expliqué une source sécuritaire.

Selon l'agence d'information libanaise NNA, l'homme a "menacé de s'immoler par le feu et de tuer tout le monde en braquant son pistolet sur la tête du directeur d'agence". Il aurait aussi déclaré avoir pris d'assaut la banque parce que son père "a été admis à l'hôpital il y a quelque temps pour une opération et ne pouvait pas la payer".

Acclamé par la foule

Après plusieurs heures de négociations, l'assaillant a accepté de libérer en début de soirée les otages en échange d'une partie de son argent, environ 30'000 dollars. Il est sorti de la banque sous escorte policière et a été acclamé par la foule, réunie en nombre devant la banque, aux cris de "Tu es un héros".

"Il a 210'000 dollars en banque et veut obtenir seulement 5000 dollars pour payer les factures d'hôpital", a déclaré son frère présent sur les lieux, ajoutant qu'il se rendrait dès qu'il aurait son argent.

D'après lui, son frère s'est emparé d'une arme "à la banque et ne l'avait pas apportée avec lui". "Peu importe s'il va en prison, l'important est qu'on soulage notre détresse", a-t-il ajouté.

Sur la toile, de nombreux épargnants ont aussi exprimé leur solidarité avec le preneur d'otages.

La monnaie en chute libre

Depuis 2019, le Liban traverse l'une des pires crises socio-économiques dans l'histoire du monde depuis 1850, selon la Banque mondiale.

La monnaie nationale a perdu plus de 90% de sa valeur et environ 80% de la population a plongé dans la pauvreté, notamment du fait des restrictions bancaires draconiennes qui les empêchent d'avoir librement accès à leur argent.

Régulièrement, des incidents violents éclatent entre employés de banque et épargnants excédés. L'économiste libanais Jad Chaaban s'en est pris sur sa page Facebook aux "propriétaires de banques et leurs amis dans les milices au pouvoir qui prennent en otage tout un peuple".

afp/doe

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