Dans la nuit de vendredi à samedi, un tir de quatre roquettes a été effectué depuis Gaza vers Israël. Les sirènes d'alarme ont retenti dans la ville d'Ashkelon et dans d'autres localités du sud du pays, limitrophes de la bande de Gaza, pour alerter de ces tirs. Un des projectiles a été intercepté par le bouclier antimissiles et trois autres sont tombés dans des champs.
En matinée, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé des positions du mouvement Hamas à Gaza, qui selon des sources palestiniennes ont endommagé des maisons sans faire de victimes. Les raids ont visé un site de fabrication d'armes du Hamas. Selon l'armée, il s'agit de "l'un des plus importants sites de fabrication de roquettes dans la bande de Gaza".
Les derniers tirs de roquettes provenant de Gaza et les frappes israéliennes sur l'enclave palestinienne remontent à juin dernier. Ils interviennent au lendemain de la visite du président américain Joe Biden en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël, où il a rencontré à Bethléem le président palestinien Mahmoud Abbas dans le cadre de sa tournée au Moyen-Orient qui l'a également conduit en Israël.
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Quatre guerres et 15 ans de blocus à l'âge de 17 ans
Le conflit israélo-palestinien s'éternise depuis des décennies et le blocus israélien sur Gaza dure depuis 15 ans. Et les conséquences sont désastreuses pour les plus jeunes surtout: quatre enfants sur cinq vivent en situation de détresse psychologique, selon l’ONG britannique Save the Children, soit plus de 750'000 enfants.
Interrogé samedi dans le 12h45, Mahmoud, 17 ans, a connu 15 ans de blocus et quatre guerres: "Depuis ma naissance, je n’ai jamais vu la paix. Je suis né sous blocus. Je n’ai vu que des destructions, des déplacements forcés. Être oppressé ou tué. Et bien sûr tout ça a eu un impact énorme sur ma santé mentale. Je me sens effrayé et plus faible."
Depuis ma naissance, je n’ai jamais vu la paix
Pour soigner ses troubles psychologiques, ce lycéen a choisi la musique. Au sein de l’institut de musicothérapie, il fait du tabla. "Quand je joue, je me débarrasse de mes énergies négatives, de ma mauvaise humeur et je peux m’exprimer pleinement", confie le jeune homme.
"Syndrome de Gaza"
Dépression, syndrome de stress post-traumatique ou anxiété, il existe un véritable "syndrome de Gaza", selon Sami Owaida, pédopsychiatre à Gaza, l'un des seuls à soigner ses enfants dans sa clinique.
"D’un point de vue psychologique, cela a une signification très négative. Quand vous vous sentez toujours en insécurité, vous perdez confiance en vous. Vous vous sentez impuissant, inutile, sans valeur et sans défense. Et c’est malheureusement le début de la dépression", estime le médecin.
La guerre de mai 2021 a beaucoup contribué à la détérioration de la santé mentale des Gazaouis, en premier lieu parce que 67 enfants sont morts durant les 11 jours de bombardements. Pour faire face, l’ONG Save the Children appelle à plus de financements dans le secteur médical et intime à Israël de lever le blocus de Gaza.
Reportage TV: Claire Duhamel
Adaptation web: boi avec afp