Le monde s'éloigne de son objectif d'éradiquer la faim en 2030
"Nous avions espéré qu'aujourd'hui le monde serait sorti de la crise du Covid-19, mais la pandémie est toujours là", aggravée par les conflits et autres urgences humanitaires, a constaté le directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Qu Dongyu, lors de cette conférence organisée à New York.
"Entre 702 et 828 millions de personnes ont été touchées par la faim en 2021", soit environ 9,8% de la population mondiale, indiquent dans un rapport conjoint la FAO, le Fonds international pour le développement de l'agriculture (Fida), l'Unicef, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Loin de l'objectif
Ce sont 46 millions de plus qu'en 2020 et 150 millions de plus qu'en 2019, deux années marquées par l'épidémie de Covid-19 qui a durablement affaibli les systèmes alimentaires. "Le monde s'éloigne de son objectif d'éliminer la faim, l'insécurité alimentaire et la malnutrition sous toutes ses formes d'ici 2030", prévient la FAO, en référence à l'objectif de développement durable de l'ONU "Faim Zéro".
Quelque 670 millions d'humains devraient toujours en souffrir d'ici la fin de la décennie, "un nombre similaire à 2015", lorsque cet objectif a été fixé par la communauté internationale. Si des mesures drastiques ne sont pas prises d'ici là, "tous nos efforts auront simplement servi à juguler les effets des grandes crises que nous avons connues", a regretté le président du Fida, Gilbert Houngbo, dans un entretien avec l'AFP.
Chocs à venir
Les cinq organisations internationales "tirent le signal d'alarme" face à "l'intensification des principaux moteurs d'insécurité alimentaire et de malnutrition: les conflits, les événements climatiques extrêmes et les chocs économiques".
"La question n'est pas de savoir si ces épreuves continueront d'advenir", concluent-elles. "Mais comment prendre des mesures plus courageuses pour renforcer la résilience face aux chocs futurs", à l'image du conflit en Ukraine, qui perturbe les chaînes d'approvisionnement et fait flamber les prix.
ats/gma