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Frappes de l'armée israélienne dans la bande de Gaza en représailles à une salve de roquettes

Un Palestinien repousse une grenade lacrymogène lors d'affrontements avec des soldats israéliens dans le village de Burqa, près de la ville de Naplouse, en Cisjordanie, le 19 avril 2022 [EPA - ALAA BADARNEH]
L'armée israélienne a mené tôt ce matin des frappes dans la bande de Gaza / Le Journal horaire / 20 sec. / le 21 avril 2022
Des groupes armés palestiniens ont lancé jeudi une salve de roquettes depuis la bande de Gaza vers Israël qui a mené une série de frappes dans ce territoire sous contrôle des islamistes du Hamas, faisant ainsi craindre une nouvelle escalade militaire sur fond de tensions liées aux lieux saints à Jérusalem.

Mercredi soir déjà, une roquette, la seconde cette semaine, avait été tirée depuis la bande de Gaza pour s'abattre dans un champ de la localité israélienne de Sdérot (sud) sans faire de blessés.

Dans la foulée, l'armée israélienne a mené une série de frappes dans le centre de ce microterritoire de 2,3 millions d'habitants, selon des témoins et des sources sécuritaires.

"Défendre nos lieux saints"

"Les jets de combat de l'armée israélienne ont ciblé des positions militaires et l'entrée d'un tunnel menant à un complexe souterrain où sont entreposés des produits chimiques utilisés pour propulser les roquettes", a indiqué l'armée israélienne.

"Ces frappes sur la bande de Gaza vont accroître la détermination de notre peuple et de la résistance (...) afin de défendre nos lieux saints à Jérusalem et ce, peu importe les sacrifices", a déclaré dans un communiqué le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem.

Or peu après ces frappes de représailles, quatre autres roquettes ont été tirées vers Israël, où elles ont été interceptées par le bouclier antimissile "Dôme de fer", a indiqué l'armée alors que les sirènes d'alarme retentissaient en plein milieu de la nuit dans des localités israéliennes voisines de la bande de Gaza.

Ces échanges de tirs - les seconds cette semaine et parmi les plus intenses depuis la fin de la guerre de 11 jours entre Israël et le Hamas en mai 2021 - interviennent après des heurts ce weekend entre manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'Esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam et premier site sacré du judaïsme sous son nom de Mont du Temple.

>> Lire aussi : Plus de 150 blessés dans des heurts sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem

Sept Palestiniens arrêtés

Jeudi matin, la police israélienne a affirmé dans un communiqué, que "des dizaines d'émeutiers avaient jeté des pierres et des bouteilles incendiaires à partir de la mosquée Al-Aqsa" contre les policiers.

"Un groupuscule violent empêche les fidèles musulmans de pénétrer dans la mosquée et cause des dégâts au lieu", ajoute le communiqué. Sept Palestiniens, habitants de Jérusalem-est, suspectés d'avoir participé mercredi à des "incidents violents" sur l'esplanade ont par ailleurs été arrêtés, a précisé la police.

La présence de juifs - qui peuvent visiter l'esplanade à des conditions et des heures précises mais ne peuvent y prier en vertu d'un accord tacite - et de policiers sur place pendant le ramadan, a été perçue par des Palestiniens et plusieurs pays de la région comme un geste de provocation.

La police israélienne a empêché mercredi soir des centaines de manifestants nationalistes juifs de s'approcher du quartier musulman de la Vieille Ville de Jérusalem afin d'éviter des accrochages pouvant mener à une escalade entre Israël et des mouvements palestiniens.

>> Lire aussi : Tir de roquette sur Israël et frappes aériennes sur la bande de Gaza

Manifestants bloqués

Plus d'un millier de manifestants arborant des drapeaux israéliens se sont rassemblés en début de soirée sur la place Tsahal, près de la mairie, en face de la Vieille Ville. Et des centaines de manifestants ont tenté de s'approcher de la porte de Damas, entrée principale du quartier musulman de la ville.

Mais la police a bloqué ces manifestants, incluant de nombreux partisans du député d'extrême droite Itamar Ben Gvir, qui avait été interdit d'accès à ces lieux plus tôt en journée par le Premier ministre Naftali Bennett.

"Je ne permettrai pas que la provocation politique de Ben Gvir mette en danger les soldats et les policiers israéliens, et complique encore davantage leur mission", a dit le Premier ministre."

Plus de 170 blessés

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est "profondément préoccupé par la détérioration de la situation à Jérusalem", a indiqué mercredi son porte-parole à New York. "Il est en contact avec toutes les parties afin de réduire les tensions, d'empêcher les actions et la rhétorique incendiaires".

Vendredi et dimanche, des accrochages entre manifestants palestiniens et policiers israéliens avaient fait plus de 170 blessés sur l'esplanade des Mosquées, alors que coïncidaient les célébrations du mois musulman du ramadan et de Pessah, la pâque juive.

afp/hkr

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