L'élection présidentielle en France.
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Tous les candidats ont voté, la participation s'annonce en baisse: le suivi en direct

- Le président sortant Emmanuel Macron s'est largement qualifié pour le second tour de la présidentielle dimanche, avec un score de 27,6% à 29,7% des suffrages exprimés, devant la candidate RN Marine Le Pen, entre 23,5% et 24,7%, selon les premières estimations des instituts de sondage à 20h00.

- Donné troisième, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon se situe entre 19,8 et 20,8%, devant Eric Zemmour (Reconquête!), entre 6,5% et 7,1%, l'écologiste Yannick Jadot entre 4,4% et 5% et la candidate LR Valérie Pécresse entre 4,3% et 5%.

- La droite LR et le Parti socialiste ont connu leurs plus bas historiques lors d'une élection présidentielle, la socialiste Anne Hidalgo recueillant environ 2% des voix au premier tour, tandis que Valérie Pécresse avoisine les 5% ou moins.

- Tous les autres candidats seraient sous la barre des 5%: Jean Lassalle (2%-3,3%), le communiste Fabien Roussel (2%-2,7%), le souverainiste Nicolas Dupont-Aignant (1,8%-2,3%). Les trotskystes Philippe Poutou et Nathalie Arthaud ferment la marche avec entre 0,5% et 1% des voix.

- Lors de ce premier tour, l'abstention devrait se situer entre 25% et 26,5% selon les premières estimations des instituts de sondage, soit un niveau plus important qu'en 2017 (22,23%), mais sans atteindre le record de 2002 de 28,4%.

Suivi assuré par Victorien Kissling et Valentin Jordil

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17h00

La suite des évènements

16h15

"Il faut aller voter"

"C'est important de voter, surtout avec les problèmes actuels", "c'est eux qui décident de l'avenir de nos enfants", "même si on est indécis, il faut aller voter". Des électrices et électeurs ont expliqué les raisons de leur venue au bureau de vote.

Des électrices et électeurs s'expriment après avoir glissé un bulletin dans l'urne en France
Des électrices et électeurs s'expriment après avoir glissé un bulletin dans l'urne en France / L'actu en vidéo / 2 min. / le 10 avril 2022

15h30

Emmanuel Macron: "ça va, vous allez bien?"

Le président-candidat Emmanuel Macron s'est rendu au Touquet pour glisser son bulletin dans l'urne. Il a notamment profité de saluer la foule présente à cette occasion...

15h00

La participation en baisse dans 77 départements

Selon une analyse du compte NSPPolls qui compile notamment les sondages durant la campagne, la participation à 12h était en baisse dans 77 départements par rapport à 2017. A l'inverse, elle était en hausse dans 20 départements, dont le Vaucluse (+ 9 points) et le Pas-de-Calais (+6 points).

14h15

"C'est important de voter"

Malgré le risque d'un fort taux d'abstention, les citoyens qui ont voté veulent montrer l'exemple. "C’est important de voter parce que nous sommes dans un contexte qui est particulièrement difficile. Et pour moi, il est important de se déplacer pour faire le meilleur choix possible, pour choisir la personne qui dans les cinq ans dirigera notre pays", témoigne une personne rencontrée par la RTS.

"Je ne me pose pas la question, j’ai toujours voté. Mon père était secrétaire de mairie, donc depuis tout petite, j’ai toujours participé au vote parce qu’on habitait dans une mairie", relate une autre.

>> Voir le sujet du 12h45 :

La France appelée aux urnes pour le premier tour de l'élection présidentielle
La France appelée aux urnes pour le premier tour de l'élection présidentielle / 12h45 / 1 min. / le 10 avril 2022

>> Voir aussi l'analyse d'Anne Fournier qui revient sur les enjeux du scrutin :

Anne Fournier revient sur les enjeux de l'élection présidentielle française
Anne Fournier revient sur les enjeux de l'élection présidentielle française / 12h45 / 1 min. / le 10 avril 2022

14h00

Les 12 candidates et candidats ont voté

C'est la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, qui a été la première à placer son bulletin dans l'urne d'une école située dans le 15e arrondissement de Paris, dimanche vers 8h30, peu après l'ouverture des bureaux de vote.

Le député de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a voté pour sa part dans une école de sa circonscription à Marseille (Bouches-du-Rhône), peu avant 11 heures. Au même moment, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste, Philippe Poutou, a posé son bulletin dans l'urne à Bordeaux (Gironde).

Peu après 11 heures, la candidate Les Républicains Valérie Pécresse s'est déplacée dans un bureau de vote à Vélizy-Villacoublay (Yvelines). Enfin, à quelques minutes d'écart, le candidat communiste Fabien Roussel a voté à Saint-Amand-les-Eaux (Nord).

Avant midi, six autres candidats ont exprimé leur voix: Nathalie Arthaud, candidate Lutte ouvrière, s'est rendue à Pantin (Seine-Seine-Denis), Eric Zemmour (Reconquête !) dans le 8e arrondissement de Paris, Marine Le Pen (Rassemblement national) à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) à Yerres (Essonne), Yannick Jadot (Europe-Ecologie-Les-Verts) à Paris et Jean Lassalle (Résistons) à Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques).

Enfin, le président sortant Emmanuel Macron (En Marche) a voté au Touquet (Pas-de-Calais). Les douze candidates et candidats ont donc désormais déposé leur bulletin.

Les douze candidats à l'élection présidentielle ont voté en France. [KEYSTONE/AFP]
Les douze candidats à l'élection présidentielle ont voté en France. [KEYSTONE/AFP]

13h45

Emmanuel Macron a déposé son bulletin au Touquet

Comme pour son élection en 2017, c'est au Touquet, dans le Pas-de-Calais, que le président sortant et candidat à sa propre succession Emmanuel Macron s'est rendu pour voter, en compagnie de son épouse Brigitte.

Emmanuel Macron a voté au Touquet
Emmanuel Macron a voté au Touquet / L'actu en vidéo / 1 min. / le 10 avril 2022

13h30

Valérie Pécresse vote en banlieue parisienne

La candidate Les Républicains Valérie Pécresse s'est déplacée dans un bureau de vote à Vélizy-Villacoublay, dans les Yvelines, au sud-ouest de Paris.

Valérie Pécresse glisse son bulletin dans les Yvelines
Valérie Pécresse glisse son bulletin dans les Yvelines / L'actu en vidéo / 40 sec. / le 10 avril 2022

13h10

Une élection le jour des Rameaux

Ce dimanche d'élection tombe sur le jour des Rameaux. Les envoyés spéciaux de la RTS ont ainsi croisé de nombreuses personnes se rendant dans des bureaux de vote à la sortie d'un office religieux, ou vice-versa.

13h00

Hénin-Beaumont accueille Marine Le Pen

La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen s'est rendue dans un bureau de vote de son fief de Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais, pour voter peu avant 11h30.

Hénin-Beaumont accueille la candidate Marine Le Pen
Hénin-Beaumont accueille la candidate Marine Le Pen / L'actu en vidéo / 56 sec. / le 10 avril 2022

12h45

Reportage dans un bureau de vote jurassien

Les Français de l’étranger sont aussi appelés aux urnes pour le premier tour de la présidentielle dimanche. En Suisse, leur nombre est de 125'000.

Pas moins de 107 bureaux de vote (20 de plus qu'en 2017) sont à leur disposition dans les six cantons de Suisse romande.

C'est le cas notamment à Delémont, où le taux de participation à la mi-journée s'élevait à 16%.

>> Le reportage dans le Jura :

Des Français établis dans le Jura votent à Delémont 2 (Gaël Klein   RTS) [RTS - Gaël Klein]RTS - Gaël Klein
Une centaine de bureaux de vote mis à disposition pour les 125'000 Français de Suisse / Le 12h30 / 2 min. / le 10 avril 2022

12h40

Eric Zemmour a déposé son bulletin

C'est dans le 8e arrondissement de Paris que le candidat de Reconquête!, Eric Zemmour, a glissé son bulletin dans l'urne.

Eric Zemmour vote à Paris
Eric Zemmour vote à Paris / L'actu en vidéo / 56 sec. / le 10 avril 2022

12h30

Palexpo accueille pour la première fois les électeurs français

A Genève, un flux continu d'électeurs français domiciliés dans le canton a envahi dimanche dès 08h00 les bureaux de vote lors du premier tour de la présidentielle. Pour la première fois, Palexpo était utilisé pour ces opérations électorales.

La logistique bien rodée permet aux électeurs de passer rapidement à travers tout le processus. Une centaine de bénévoles sont mobilisés à Palexpo pour guider les électeurs. Le personnel consulaire est aussi sur le pont pour le bon déroulement des opérations.

Les électeurs affluent sans interruption avec quelques pics qui coïncident avec l'arrivée des bus. Au total, 16'730 électeurs sont attendus à Palexpo pour ce premier tour de l'élection présidentielle. Avec quinze bureaux de vote, Palexpo est le deuxième plus grand centre de vote en Suisse romande, après Beaulieu à Lausanne.

C'est la première fois que le centre de congrès de Palexpo est utilisé pour les élections françaises. En effet, les électeurs étaient auparavant accueillis à la Caserne des Vernets. Cette infrastructure a été détruite pour faire place à un nouveau quartier.

Deux ans de préparation

Les services du Consul général de France à Genève travaillent depuis près de deux ans pour mettre en place ce dispositif sans équivalent dans le réseau consulaire français à l'étranger, a relevé Patrick Lachaussée, consul général de France à Genève dans un message adressé aux électeurs de Suisse romande. Au total 107 bureaux de vote sont répartis en Suisse romande, soit 20 de plus qu'en 2017.

Un bureau de vote pour la présidentielle française à Palexpo. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]
Un bureau de vote pour la présidentielle française à Palexpo. [Keystone - Salvatore Di Nolfi]

Avec 125'000 électeurs inscrits sur la liste électorale de la circonscription consulaire de Genève, il s'agit de la plus importante communauté française expatriée au monde. Plus de 900 bénévoles ont été mobilisés pour préparer les 1,5 million de bulletins et 125'000 enveloppes de votes ainsi que 1200 affiches à répartir dans les bureaux romands. Au total, 70 tonnes de matériel ont été transportées et installées.

Les électeurs étaient attendus pour ce premier tour entre 08h00 et 19h00 avec des pics d'affluence entre 10h00 et 13h00 et après 17h00. Il faut se présenter muni de sa convocation et d'une pièce d'identité. Un bureau spécial a été aménagé pour aider les électeurs qui rencontrent des difficultés administratives.

12h00

25,48% de participation à midi, trois points de moins qu'en 2017

La participation au premier tour de l'élection présidentielle dimanche s'établit à 25,48% à 12h00, soit trois points de moins qu'en 2017 (28,54%) et qu'en 2012 (28,3%), selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

La participation à 12h00 est toutefois plus élevée de quatre points que le 21 avril 2002 (21,39%), année record pour l'abstention à un premier tour d'élection présidentielle.

Le taux de participation à 12h00, communiqué par le ministère de l'Intérieur.
Le taux de participation à 12h00, communiqué par le ministère de l'Intérieur.

>> Ecouter aussi le point à la mi-journée dans le 12h30 :

Les douze candidats à l'élection présidentielle française 2022. [HANS LUCAS VIA AFP - FREDERIC SCHEIBER]HANS LUCAS VIA AFP - FREDERIC SCHEIBER
Le point sur la journée d’élection présidentielle française en direct de Paris / Le 12h30 / 2 min. / le 10 avril 2022

11h45

La RTS se mobilise

Les résultats de ce premier tour de l'élection présidentielle française sont à suivre sur les différents canaux de la RTS. Dès maintenant sur RTSinfo.ch et sur les réseaux sociaux, à 18h dans l'émission Forum sur RTS La Première et RTS 2 et dès 19h30 dans une édition spéciale du journal sur RTS 1.

11h30

Jean-Luc Mélenchon vote à Marseille

Le candidat et député de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a déposé son bulletin dans une école de sa circonscription à Marseille, peu avant 11 heures.

Jean-Luc Mélenchon s'est rendu dans un bureau de vote de Marseille
Jean-Luc Mélenchon s'est rendu dans un bureau de vote de Marseille / L'actu en vidéo / 36 sec. / le 10 avril 2022

11h00

Les anciens présidents ont voté

Les deux anciens présidents de la République ont déjà glissé leur bulletin dans l'urne. Nicolas Sarkozy l'a fait dans un bureau de Paris. François Hollande s'est rendu lui dans son fief de Tulle, en Corrèze.

Nicolas Sarkozy a voté à Paris. [AFP - Julien de Rosa]
Nicolas Sarkozy a voté à Paris. [AFP - Julien de Rosa]
François Hollande a déposé son bulletin à Tulle, en Corrèze. [AFP - Pascal Lachenaud]
François Hollande a déposé son bulletin à Tulle, en Corrèze. [AFP - Pascal Lachenaud]

10h00

Anne Hidalgo, première candidate à voter

La candidate socialiste et maire de Paris Anne Hidalgo est la première candidate à voter. Elle a placé son bulletin dans l'urne à Paris, vers 8h30, dans une école du 15e arrondissement.

Anne Hidalgo vote à Paris
Anne Hidalgo vote à Paris / L'actu en vidéo / 1 min. / le 10 avril 2022

09h00

Participation en baisse outre-mer

Une partie de l'outre-mer a déjà commencé de voter samedi.

En Polynésie française où le vote était avancé pour tenir compte du décalage horaire, le taux de participation s'élevait à 17h00 locales à 23,78%, contre 43,97% à la même heure au premier tour en 2017. Le parti indépendantiste, principal parti d'opposition dans ce territoire du Pacifique, avait appelé à l'abstention.

En Nouvelle-Calédonie, la participation plafonnait à midi à 17,59%, contre 19,86% il y a 5 ans.

08h00

Les Français ont commencé à voter

Les bureaux de vote ont ouvert dimanche à 08H00 en France métropolitaine pour la premier tour de la présidentielle.

Un électeur dépose son bulletin dans l'urne de la commune de Morvillars, dans le Territoire de Belfort. [RTS - Gaël Klein]
Un électeur dépose son bulletin dans l'urne de la commune de Morvillars, dans le Territoire de Belfort. [RTS - Gaël Klein]

Quelque 48,7 millions d'électeurs sont appelés à voter pour départager les douze candidats à la présidence de la République, dont le sortant Emmanuel Macron et la candidate d'extrême droite Marine Le Pen, favoris des sondages.

Le ministère de l'Intérieur donnera à midi les premiers chiffres concernant le taux de participation, redouté en baisse.

07h45

Le dernier sondage

La campagne officielle, qui est régie par des règles très strictes, s'est terminée samedi à 00h00.

Depuis quarante-huit heures et jusqu'à dimanche 20h - heure officielle des résultats - les candidates et candidats n'ont plus le droit de s'exprimer.

>> L'un des derniers sondages pour le premier tour : Emmanuel Macron et Marine Le Pen en tête du 1er tour de l'élection présidentielle française, selon un sondage IFOP-Fiducial pourParis Match, LCI et Sud Radio, le 7 avril 2022. [IFOP]
Emmanuel Macron et Marine Le Pen en tête du 1er tour de l'élection présidentielle française, selon un sondage IFOP-Fiducial pour-Paris Match, LCI et Sud Radio, le 7 avril 2022. [IFOP]
Sondage du 2e tour de l'élection présidentielle française, selon un sondage IFOP-Fiducial pour-Paris Match, LCI et Sud Radio, le 7 avril 2022. [IFOP]
Sondage du 2e tour de l'élection présidentielle française, selon un sondage IFOP-Fiducial pour-Paris Match, LCI et Sud Radio, le 7 avril 2022. [IFOP]

L'extrême droite en embuscade

La dynamique de Marine Le Pen

Ces dernières semaines, l'écart s'est resserré entre les deux favoris, Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

D'après les différents sondages, les deux candidats qui devraient se hisser au second tour sont le président sortant et sa rivale d'extrême droite, qui a mené une campagne de terrain, sans grand-messe électorale, axée sur le pouvoir d'achat, principale préoccupation des Français.

La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen lors d'un meeting de campagne le 1er avril 2022. [AFP - Jean-Christophe Verhaegen]
La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen lors d'un meeting de campagne le 1er avril 2022. [AFP - Jean-Christophe Verhaegen]

L'écart entre ces deux candidats au second tour dans les sondages va en se réduisant. "On voit la dynamique de Marine Le Pen, il faudra mettre le turbo au 2e tour", a reconnu à l'AFP un conseiller de la campagne Macron. Actuellement, l'objectif est "de conforter notre avance, éviter qu'elle (Marine Le Pen) soit devant au premier tour", a renchéri un membre de la majorité présidentielle.

>> En lire plus : En France, l'écart se réduit entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron

>> Le sujet du 19h30 :

Marine le Pen et Eric Zemmour se disputent l'électorat d'extrême-droite réuni pour un meeting ce soir à Orange
Marine le Pen et Eric Zemmour se disputent l'électorat d'extrême-droite réuni pour un meeting ce soir à Orange / 19h30 / 2 min. / le 8 avril 2022

Regard sur le président

Le bilan d'Emmanuel Macron, un "président qui clive"

Elu le 14 mai 2017 à la tête de la France, Emmanuel Macron était le plus jeune président jamais propulsé à ce poste. Son action a-t-elle convaincu les Français? Est-il parvenu à tenir ses engagements?

"Contrairement à ses prédécesseurs, il a réussi à mettre en oeuvre ses promesses de campagne dans les deux premières années de son mandat, mais au prix d'une extrême centralisation du pouvoir. C'est quelque chose de réellement nouveau", a estimé Joseph de Weck, historien suisse basé à Paris et auteur du livre "Macron, le président révolutionnaire".

>> En lire plus : Le bilan d'Emmanuel Macron, un "président qui clive" pourtant favori à sa réélection

Correspondant de la RTS à Paris, Alexandre Habay nuance: "Il y a aussi des grandes réformes emblématiques qui n'ont pas été menées à terme, notamment la réforme des retraites. Elle s'est cassée les dents sur la pandémie, mais avant, il y avait une contestation syndicale extrêmement forte. On peut se demander s'il aurait pu aller jusqu'au bout", relève-t-il. La loi climat, elle, a été un peu "vidée de sa substance" par rapport aux propositions de la convention citoyenne.

"Il divise profondément le pays"

Pourtant, malgré le succès de son mouvement, rarement un président dans l’exercice de ses fonctions n’a paru aussi malmené, critiqué sur les réseaux sociaux. On a même pu voir des manifestants porter des pancartes représentant sa tête sur une pique. Mais cette détestation est à relativiser, note le correspondant de la RTS à Paris, qui relève qu'Emmanuel Macron est tout de même moins impopulaire que ne l'étaient François Hollande et Nicolas Sarkozy.

Il y a à la fois une détestation de droite et une détestation de gauche. Il est détesté pour des raisons complètement contradictoires par ces deux pôles

Alexandre Habay, correspondant de la RTS à Paris

"Il y a à la fois une détestation de droite et une détestation de gauche. Il est détesté pour des raisons complètement contradictoires par ces deux pôles. A droite, il va être présenté comme un président laxiste, qui n'est pas à la hauteur sur les sujets régaliens comme l'immigration et la sécurité. A gauche, au contraire, on va dire qu'il tend vers l'extrême droite avec sa loi sur la sécurité ou le séparatisme islamiste. C'est un président qui clive, qui divise profondément le pays", résume Alexandre Habay.

>> L'émission spéciale de Forum depuis Paris :

Forum (vidéo) - Présenté par Renaud Malik et Esther Coquoz
Forum (vidéo) - Présenté par Renaud Malik et Esther Coquoz / Forum / 59 min. / le 15 mars 2022

>> Revoir aussi l'émission spéciale du 19h30 :

Page spéciale sur l'élection présidentielle française avec des reportages et des invités
Page spéciale sur l'élection présidentielle française avec des reportages et des invités / 19h30 / 15 min. / le 14 mars 2022

Dans la dernière ligne droite

Les affaires McKinsey et Jeremy Cohen s'immiscent dans la campagne

Deux affaires récentes se sont invitées dans la campagne de la présidentielle. Un rapport du Sénat français pointe du doigt le recours excessif du gouvernement Macron au cabinet de conseil McKinsey. Des commandes trop fréquentes, trop coûteuses, et qui souvent ne débouchent sur rien. À une semaine du premier tour, cette polémique tombe mal pour le président sortant.

Le parquet national financier a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur les accusations de la commission d'enquête du Sénat quant à une "optimisation fiscale" du cabinet, dont l'influence sur les politiques publiques est dénoncée par l'opposition.

Dans un rapport remis le 16 mars, cette commission, initiée par le petit groupe CRCE à majorité communiste, assurait que les contrats conclus par l'Etat avec les cabinets de consultants comme McKinsey avaient "plus que doublé" entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus d'un milliard d'euros en 2021.

L'affaire Jeremie Cohen

L'attention des candidates et candidats s'est aussi porté depuis lundi après-midi sur l'affaire d'un jeune homme juif percuté par un tram mi-février à Bobigny à la suite de violences, mise en avant par l'extrême droite.

Son impact sur la campagne reste à mesurer, mais plusieurs candidats ont réclamé toute la lumière sur les circonstances de cette affaire qui, à quelques jours du premier tour, est remontée jusqu'à l'Elysée.

Eric Zemmour a multiplié les tweets sur le sujet et est en lien avec la famille du jeune homme. "Est-il mort parce que juif ?" s'est-il interrogé.Marine Le Pen (RN) a évoqué mardi sur France Inter un "acte criminel" qui aurait été "caché" en accident.

A sa demande, le cabinet d'Emmanuel Macron a eu au téléphone la mère puis le père de la victime, Jeremie Cohen, pour "faire toute la lumière sur cette affaire" qu'il compte "suivre de près", selon l'Elysée.

L'enquête sur la mort de Jeremie Cohen ne permet pas selon le procureur de Bobigny d'établir à ce stade de "motifs discriminatoires" à l'agression qui a précédé sa mort.

Les préoccupations de la population

Le climat, grand absent de la campagne présidentielle

Il y a bien eu encore quelques marches pour le climat, telles des réminiscences des grèves initiées par la militante suédoise Greta Thunberg. Baptisées "Look up" - en référence au film "Don't look up", métaphore de la crise climatique qui a cartonné sur Netflix - elles ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes le 12 mars dernier, selon les chiffres des organisateurs.

Et si l'on marche encore pour le climat en France, c'est surtout pour demander que l'urgence climatique soit mieux prise en compte par les prétendants à l'Elysée.

Déjà absente avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la question écologique est largement passée sous silence. Elle figure pourtant parmi les principales préoccupations de la population.

Aucun des programmes des candidates et candidats à la présidentielle ne remplit pleinement les objectifs des accords de Paris, relevait même mardi une analyse menée par Franceinfo et l'association Les Shifters.

Pourtant, le futur président ou la future présidente devra prendre des décisions importantes face au réchauffement climatique. Son mandat s'achèvera en 2027, soit trois ans avant 2030, année où la France devra avoir réduit ses émissions de gaz à effets de serre de 40% pour tenir ses engagements.

>> En lire plus : Le climat, grand absent de la campagne présidentielle française

Une campagne "Tefal"

L'abstention risque d'être importante

La formule est de Brice Teinturier, le directeur général délégué d'Ipsos, fin janvier, sur France Inter: "Les projets, les propositions, ça n'accroche pas, c'est une campagne Tefal, tout glisse auprès des Français, il n'y a pas d'éléments forts et structurants. (…) C'est une campagne qui ne parvient pas à intéresser les Français aujourd'hui."

Les Françaises et les Français ne se sont en effet pas passionnés - pour le moment - pour cette élection présidentielle.

Car entre la fin des mesures anti-Covid, la présidence tournante de l'Union européenne occupée par la France, la candidature tardive d'Emmanuel Macron (le 5 mars) et la guerre en Ukraine, la campagne présidentielle a été perturbée par plusieurs événements nationaux et internationaux.

>> Lire aussi : En France, une présidentielle dans l'ombre de la guerre en Ukraine

Quant à la candidature du polémiste Eric Zemmour, qui a agité la campagne à la fin de l'automne, elle s'est finalement effritée au fil des semaines. En outre, la stratégie d'Emmanuel Macron, qui n'a souhaité débattre avec aucun autre candidat avant le premier tour, a été vivement critiquée.

Vers une abstention record

L'abstention, qui tend à progresser régulièrement en France, devrait donc rester très élevée.

Beaucoup de politologues craignent que le record du 21 avril 2002 (28,4%), le plus haut niveau jamais enregistré pour un premier tour d'une élection présidentielle, puisse être battu, soit bien plus qu'en 2017 (22,2%).

>> Le reportage de Tout un monde sur les derniers meetings des candidats :

Les Français sont appelés aux urnes dimanche pour élire leur président. [KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT]KEYSTONE - JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Le point sur les présidentielles françaises / Tout un monde / 5 min. / le 8 avril 2022

>> Lire aussi : Coup de projecteur de l'émission Tout un monde sur la présidentielle française

Sur la ligne de départ

Les douze candidats à la présidentielle

Outre le président sortant, Emmanuel Macron, onze candidats sont sur les rangs pour l'élection présidentielle: la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen, celle des Républicains Valérie Pécresse, le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon,  le fondateur du mouvement Reconquête! Eric Zemmour, la socialiste Anne Hidalgo, l'écologiste Yannick Jadot,  le communiste Fabien Roussel, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), Jean Lassalle (Résistons!) et Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste).

Onze candidats avaient pu se présenter en 2017, 10 en 2012, 12 en 2007 et seize - un record sous la Ve République - en 2002.

Les douze candidats à l'élection présidentielle française 2022. [HANS LUCAS VIA AFP - FREDERIC SCHEIBER]
La France élit son président, Emmanuel Macron et Marine Le Pen favoris. [HANS LUCAS VIA AFP - FREDERIC SCHEIBER]

Le dossier

Analyses, reportages et interviews

>> Retrouver dans notre dossier les interviews, les reportages et les analyses de la présidentielle française : Présidentielle française 2022