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Motos-taxis et tuk-tuks désormais bannis de Bujumbura au Burundi

Manifestation de chauffeurs de tuk-tuk à Bujumbura en mars 2017. [Reuters - Evrard Ngendakumana]
Motos-taxis et tuk-tuks désormais bannis de Bujumbura au Burundi / La Matinale / 1 min. / le 22 mars 2022
Les vélos-taxis, motos-taxis et tuk-tuks sont interdits depuis lundi dernier dans l'essentiel de la capitale économique du Burundi, Bujumbura. Ces moyens de transport populaires sont accusés d'être responsables de la majorité des accidents mortels.

"La mesure de respect du nouveau périmètre interdit d'accès aux tricycles, motos et vélos taxis au centre de la ville de Bujumbura entre bel et bien en vigueur à partir de ce lundi 21 mars 2022", a déclaré le week-end dernier le ministère de l'Intérieur et de la sécurité publique sur Twitter.

"GARE AUX RECALCITRANTS", a-t-il également prévenu dans un message tout en majuscules, destiné aux détracteurs de cette mesure très impopulaire, critiquée sur les réseaux sociaux et les médias indépendants.

Et le 21 mars dès l'aube, de nombreux policiers armés étaient postés sur les différents axes qui donnent accès à la zone interdite, ont témoigné à l'AFP une source administrative locale et des témoins.

Quelque 20'000 véhicules concernés

Jusqu'ici, ces quelque 20'000 véhicules à deux ou trois roues avaient accès à tous les quartiers de Bujumbura, de loin la plus grande agglomération du pays (1,2 million d'habitants), à l'exception du centre-ville. La nouvelle mesure ne leur donne plus accès qu'à quelques secteurs de sa périphérie.

Mi-février, le ministre de l'Intérieur, le général Gervais Ndirakobuca, les avait accusés d'être responsables de la "majorité" des accidents de la route qui ont fait 1300 morts et 1970 blessés entre janvier 2021 et janvier 2022.

Les deux-roues privés également interdits

Les deux-roues à usage privé sont également interdits dans la zone, à l'exception des motos à plaque officielle ou appartenant la police.

Plus de 600'000 personnes utilisent chaque jour ces moyens de transport, dans une ville où la desserte des quartiers par les transports publics est parcellaire. Clients et conducteurs, souvent de jeunes hommes venus de régions rurales et dont c'est l'unique gagne-pain, seront donc impactés.

"Ces moyens de transport alternatifs transportaient énormément de personnes chaque jour, les vélos servent également à approvisionner la ville en lait, légumes et charbon, les tricycles livrent en produits les petits marchés et les boutiques", a commenté un économiste ayant requis l'anonymat.

Des "dizaines de milliers de conducteurs à la rue"

La décision va "avoir des conséquences catastrophiques parce qu'elle met à la rue plusieurs dizaines de milliers de conducteurs", a-t-il ajouté. En une semaine, plusieurs milliers d'entre eux ont déjà regagné les zones rurales, selon la presse locale.

Le Burundi est le pays le plus pauvre au monde en PIB par habitant, à moins de 240 dollars en 2020, selon la Banque mondiale.

afp/oang

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