Enjeux hexagonaux

Grand Format Election française

AFP - Alain Jocard

Introduction

Pouvoir d'achat, système de santé, communautarisme, emploi... A l'approche de la présidentielle d'avril 2022, le 19h30 s'est rendu aux quatre coins de la France à l'écoute des préoccupations de la population.

Chapitre 1
Pouvoir d'achat: la vie au centime près

RTS - Tamara Muncanovic

A un mois de la présidentielle, le pouvoir d'achat reste la principale préoccupation en France, suivi de peu par la guerre en Ukraine, selon un sondage.

Cette inquiétude est portée par l'inflation: en février, 4% sur un an… Face à ce constat, les candidats rivalisent de propositions. Lors de l'émission "Face à la guerre" sur TF1, le député La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a par exemple proposé de bloquer le prix de produits en matière d'alimentation, d'hygiène, de fournitures scolaires "et évidemment l'essence".

La candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, a pour sa part condamné des sanctions liées à la guerre en Ukraine "susceptibles de desservir l'économie française".

C'est mieux d'être dans la rue que sur son canapé à râler. Au moins on a l'impression de faire quelque chose

Aurélie Mery, gilet jaune à Aumetz

Le gouvernement a lui très concrètement annoncé une baisse de 15 centimes d'euros par litre d'essence, effective à partir du 1er avril pour quatre mois. Sur TF1, le président candidat Emmanuel Macron a évoqué un plan d'accompagnement pour les professions les plus touchées par les conséquences de la guerre en Ukraine et en particulier la hausse des prix de l'énergie.

Des gilets jaunes encore mobilisés

L'enjeu est crucial. Personne n'a oublié que c'est de la hausse du prix du carburant qu'est née la contestation portée par les gilets jaunes. Des gilets jaunes qui dans certaines régions n'ont pas complètement disparu. A Aumetz, dans l'est du pays, ils manifestent même encore parfois pour lutter contrer la précarité. Le 19h30 est allé à leur rencontre.

Chapitre 2
Du vert au nucléaire

AFP - CHARLY TRIBALLEAU

La guerre en Ukraine a encore ravivé l'enjeu de l'indépendance énergétique alors que le président Emmanuel Macron avait déjà annoncé le retour en grâce du nucléaire bien avant le 24 février. Objectif, dans un premier temps, sortir de la dépendance aux énergies fossiles en recourant à l'atome, tout en baissant la part du nucléaire de 67% à 50% d'ici 2030.

Au nom du mix énergétique, l'exécutif promet des parcs éoliens en contrepartie, une solution soutenue par la majorité des candidats à l'exception du Vert Yannick Jadot et du leader de France insoumise Jean-Luc Mélenchon.

Ça fait partie du grand cocorico français (...) comme on a continué à dire que le Minitel c'est génial après le passage à internet, on continue de dire le nucléaire c'est formidable

Yannick Rousselet, consultat en sécurité nucléaire

En Normandie, sur les hauts de Cherbourg, l'argumentaire ne laisse pas indifférent. Alors que la région repose sur le nucléaire depuis cinquante ans, des militants protestent depuis longtemps contre l'emprise de l'atome et, en particulier, contre le chantier de Flamanville, déjà 11 ans de retard et un coût de 12 milliards d'euros.

Toile de fond de la campagne présidentielle, la guerre en Ukraine a encore ravivé l'enjeu de la souveraineté énergétique
19h30 - Publié le 15 mars 2022

Chapitre 3
Désindustrialisation versus réindustrialisation

La France est le pays d'Europe qui s'est le plus désindustrialisé depuis les années 1970. L'industrie ne représente plus que 13% du produit intérieur brut, même si ces dernières années, on observe une nouvelle dynamique.

Après avoir connu les traumatismes de la délocalisation, Dunkerque se relève en mettant sa politique publique au service du retour des industries. Mais le frein reste l'emploi. Car comme partout en France, alors que le chômage s’élève à 7,5%, les industries ont du mal à recruter.

On a, pour une personne qui cherche du travail dans l'industrie, entre 6 et 10 offres à sa disposition. Faites le calcul : il nous manque aujourd'hui des centaines de personnes à Dunkerque...

Arnaud Declunder, directeur d'Entreprendre ensemble

Alors que le Covid et la guerre en Ukraine remettent au premier plan la question de la relocalisation industrielle, le prochain mandat présidentiel sera décisif, disent les patrons, pour que la France y prenne toute sa part.

La France entrevoit les effets positifs de sa réindustrialisation
19h30 - Publié le 16 mars 2022

Chapitre 4
Musulmans en France

AFP - Magali Cohen/Hans Lucas

Marine Le Pen et Eric Zemmour l'avaient placé au coeur de leur campagne. Le communautarisme et notamment la communauté musulmane continue d'alimenter, en France, le débat public. Entre identité et valeurs de la République, chacun y va de sa proposition et tous marchent sur un fil.

Rappelez-vous en 2020: en déplacement à Mulhouse, dans un quartier réputé difficile, Emmanuel Macron avait détaillé les orientations de l'Etat pour lutter contre le communautarisme - ou séparatisme comme le président préfère l'appeler - et contre la progression de l'islamisme radical. Mais cette attention exacerbée passe mal auprès de la communauté musulmane française, qui se sent stigmatisée.

En tant que musulman, largement intégré, j'ai encore besoin de me justifier par rapport au fait que je suis un enfant de la République

Karim Tazekritt, assistant social

Saint-Chamond, dans la Loire, illustre à elle seule toute l'ambiguïté de la situation. L'été dernier, un imam a été suspendu dans cette ville d'à peine 35'000 habitants dont quelque 3000 musulmans. Il lui a été reproché une citation du Coran jugée sexiste lors d'un prêche. Depuis, c'est toute une communauté qui est dans le viseur de l'élue RN, Isabelle Surply, de quoi alimenter le malaise, a pu constater le 19h30.

Le Pen et Zemmour se disputent la dénonciation du communautarisme musulman dans le débat de la présidentielle française
19h30 - Publié le 17 mars 2022

Chapitre 5
Les urgences de la santé

AFP - Sebastien Bozon

La crise du Covid-19 a mis à terre un système de santé déjà à bout de souffle. Un peu partout les conditions d'accès au soin se dégradent entre le manque de généralistes et les fermetures de petits hôpitaux. Pour le personnel soignant, les conditions elles aussi se péjorent.

En 2019, le gouvernement a lancé un plan d'aide de 8 milliards, mais les effets sont maigres. Pour aider l'hôpital public, voire le sauver selon les avis, les propositions varient. A droite, Valérie Pécresse veut simplifier les procédures, tandis que Marine Le Pen parle de revaloriser les salaires. A gauche, on prône plutôt d'engager davantage de personnel.

Il peut y avoir deux aide-soignantes pour 34 patients. On est en train de tuer l'hôpital public

Léa, aide-soignante

A Mulhouse, qui fut un temps l'épicentre de la pandémie, on n'oublie pas malgré les mois qui passent.

A l'aube de la présidentielle française, le point sur les carences du système de santé, exacerbées par la crise du Covid
19h30 - Publié le 18 mars 2022