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Le président américain Joe Biden vante ses "progrès" dans une année de "défis"

Au plus bas dans les sondages, le président américain Joe Biden a dressé un bilan positif de sa première année à la Maison-Blanche.
Au plus bas dans les sondages, le président américain Joe Biden a dressé un bilan positif de sa première année à la Maison-Blanche. / 19h30 / 2 min. / le 20 janvier 2022
Les Etats-Unis ont connu une année "de défis" mais aussi de "progrès": Joe Biden a tenté mercredi de minimiser la crise que traverse sa présidence, imputant la frustration des Américains à la pandémie tout en vantant son bilan sur le plan économique.

"Je sais qu'il y a beaucoup de frustration et de fatigue dans ce pays", a reconnu le président depuis la prestigieuse "East Room" de la Maison Blanche lors d'une rare et très attendue conférence de presse, à la veille du premier anniversaire de sa prise de fonction.

Tout en écartant un changement de cap politique, le président américain a promis de "sortir plus souvent" à la rencontre des Américains, en avertissant que la lutte contre la flambée des prix exigerait un effort "de longue haleine".

Aller davantage sur le terrain

"Cela a été une année de défis mais aussi une année d'énormes progrès", a affirmé Joe Biden, citant notamment la campagne massive de vaccination contre le Covid-19. Il a souligné que 75% des adultes américains étaient désormais entièrement vaccinés, contre 1% quand son administration a pris les rênes.

Le dirigeant a aussi vanté des "créations d'emplois record", une "croissance record" avec un taux de chômage désormais de 3,9%, contre 6,4% il y a un an.

Mais, à plusieurs reprises, il a regretté de ne pas être allé davantage au contact des Américains, notamment auprès des électeurs noirs, qui avaient massivement voté pour lui à la présidentielle de 2020. "Je vais être beaucoup sur le terrain", a-t-il assuré.

"Opposition" des républicains

Le démocrate de 79 ans a besoin de trouver un nouvel élan. Il a dû en l'espace de deux mois enterrer deux promesses emblématiques, à savoir rénover l'Etat-providence et protéger par une grande loi l'accès au vote des minorités, pour cause de majorité parlementaire trop courte.

Joe Biden a imputé ces échecs aux républicains, reconnaissant qu'il n'avait pas "anticipé" un tel degré d'opposition des conservateurs sur ses projets. A plusieurs reprises, il a d'ailleurs interpellé les républicains sur quels étaient leurs objectifs.

>> Lire aussi : Echec en vue au Sénat américain sur la réforme électorale de Joe Biden

Le président a malgré tout promis mercredi de faire passer "de larges pans" de sa vaste réforme sociale en scindant le plan de 1750 milliards de dollars en plusieurs projets d'investissements, notamment dans l'environnement et l'éducation.

Si les statistiques économiques sont impressionnantes, l'inflation est également spectaculaire; or c'est bien ce qui préoccupe les Américains aujourd'hui.

Lutter contre cette inflation, au plus haut depuis près de 40 ans, exigera "un effort de longue haleine", a-t-il concédé. "Et d'ici là, ce sera douloureux pour beaucoup de monde", a-t-il souligné.

Héritant d'un pays meurtri par la pandémie de Covid-19, secoué par un mouvement historique de protestation contre le racisme, Joe Biden a estimé que le pays était encore "loin d'être aussi unifié qu'il devrait l'être".

Popularité au plus bas

"Les meilleurs jours de ce pays sont encore devant nous, pas derrière nous", a-t-il martelé. Mais lui reste politiquement envasé: un nouveau sondage Gallup place sa cote de popularité à tout juste 40%, contre 57% à son arrivée au pouvoir.

Joe Biden a un peu plus d'un mois pour corriger son image de président englué dans les déconvenues: entre la conférence de presse de mercredi et son discours sur l'état de l'Union, traditionnelle allocution de politique générale des présidents, prévu le 1er mars devant le Congrès.

Après, il sera selon les commentateurs politiques trop tard pour espérer peser sur les élections législatives de mi-mandat, prévues à l'automne, et qui s'annoncent mal pour le Parti démocrate. Son équipe plaide pour la patience, en se disant confiante sur le bilan final.

>> Ecouter aussi l'analyse du :

Quel bilan pour Joe Biden après un an à la tête des Etats-Unis? (vidéo)
Quel bilan pour Joe Biden après un an à la tête des Etats-Unis? (vidéo) / Forum / 8 min. / le 19 janvier 2022

Mise en garde contre un "désastre" en Ukraine

Sur le plan international Joe Biden s'est inquiété d'une situation qui pourrait "échapper à tout contrôle" si la Russie attaquait l'Ukraine, mettant en garde Moscou contre un "désastre" et de "lourdes" pertes humaines dans une telle hypothèse. Il a précisé qu'un sommet avec le président Vladimir Poutine était une "possibilité".

afp/vajo

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Avec Kamala Harris en 2024

Joe Biden a annoncé mercredi qu'il choisirait à nouveau son actuelle vice-présidente Kamala Harris pour être sa colistière s'il se représente à l'élection présidentielle en 2024. Certains stratèges estiment eux qu'un autre choix lui donnerait plus de chances d'être réélu.

"Elle sera ma colistière", a dit Joe Biden lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche. Première femme et première personne de couleur à accéder à la vice-présidence des Etats-Unis Kamala Harris a vu sa cote de popularité s'effondrer depuis qu'elle est à la Maison Blanche.

"Elle fait du bon boulot" sur le dossier de l'accès au vote des minorités, a par ailleurs assuré Joe Biden, malgré le blocage au Congrès de son projet de loi sur ce thème, et alors que certains stratégistes estiment que le président américain augmenterait ses chances d'être réélu en se choisissant une autre personne pour son futur "ticket" pour la Maison Blanche.