Pékin dénonce la décision de la WTA de suspendre les tournois féminins en Chine
"J'annonce la suspension immédiate de tous les tournois WTA en Chine, y compris Hong Kong. En bonne conscience, je ne vois pas comment je peux demander à nos athlètes d'y participer à des tournois quand Peng Shuai n'est pas autorisée à communiquer librement et a, semble-t-il, subi des pressions pour revenir sur ses allégations d'abus sexuels", écrit Steve Simon.
La joueuse chinoise, âgée de 35 ans, avait disparu quelques jours en novembre après avoir accusé d'abus sexuels un ancien haut dirigeant chinois. La jeune femme est réapparue le 21 novembre dans un restaurant de Pékin et lors d'un tournoi de tennis organisé dans la capitale chinoise, selon des vidéos publiées par des médias officiels.
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Pékin a accusé jeudi l'instance qui gère le circuit féminin de tennis de "politisation du sport". "Nous sommes fermement opposés à toute politisation du sport", a indiqué devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise.
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Pas de réaction des autres instances du sport
La décision de la WTA a peu de chance de faire plier Pékin. Même si cette affaire tombe au plus mal pour la Chine, à moins de trois mois des Jeux olympiques d'hiver de Pékin, le Parti communiste ne cédera pas face aux pressions étrangères. Et puis, pour l'heure, à part la WTA, les autres acteurs du monde du sport ou des affaires optent pour une approche mesurée, voire discrète.
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"Nous n'avons rien entendu de la part des sponsors des Jeux olympiques ou des autres acteurs présents en Chine", explique le président de la WTA Steve Simon. "Mais c'est une affaire dont nous ne pouvons pas nous détourner. Si on ferme les yeux, on dit au monde qu'il est acceptable de ne pas traiter des accusations d'abus sexuels avec le respect et le sérieux nécessaire, parce que la tâche est difficile."
Et d'ajouter: "Cela ne correspond pas aux valeurs que défend notre organisation."
Nouvel entretien avec le CIO
De son côté, le CIO, en butte aux critiques pour la modération de sa réponse et taxé de complaisance, a annoncé, sans publier d'enregistrement ni d'images, avoir eu un deuxième entretien avec la joueuse et a de nouveau défendu son "approche humaine" du dossier.
"Nous partageons la même inquiétude que nombre d'autres personnes et organisations au sujet du bien-être et de la sécurité de Peng Shuai", a assuré dans un communiqué l'organisation.
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Décision applaudie par les cadors
Plusieurs stars du tennis ont salué jeudi la décision de la WTA. Billie Jean King, 12 tournois du Grand Chelem en simple à son palmarès, a jugé que la WTA "est du bon côté de l'histoire". "Je soutiens complètement la position de la WTA parce qu'on n'a pas assez d'informations" sur Peng Shuai, a affirmé de son côté le N.1 mondial de tennis Novak Djokovic.
mp/vajo avec agences