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Entre pessimisme et optimisme, les experts toujours dans l'incertitude face à l'Omicron

La recherche scientifique étudie le variant Omicron pour mieux comprendre sa transmissibilité et sa sévérité
La recherche scientifique étudie le variant Omicron pour mieux comprendre sa transmissibilité et sa sévérité / 19h30 / 2 min. / le 1 décembre 2021
Depuis le jeudi 25 novembre, le nouveau variant Omicron découvert en Afrique du Sud suscite l'inquiétude et les mesures pour l'endiguer se succèdent à travers le monde. Dans les faits pourtant, peu d'informations sont encore disponibles sur les conséquences qu'il pourrait provoquer.

Le variant Omicron a surgi comme un nouvel acteur sur la scène d'une pandémie mondiale qui dure maintenant depuis près de deux ans, avec ses flux et ses reflux.

Possédant une cinquantaine de mutations (un record depuis le début de l'épidémie), dont 32 sur la protéine Spike, celle qui permet au virus de s'amarrer aux cellules, cette version du Covid-19 a immédiatement provoqué la crainte des autorités sanitaires du monde entier.

Vols annulés entre l'Afrique australe et de nombreux pays, durcissement des quarantaines, limitation de la date de validité des tests, port du masque généralisé: les mesures se sont multipliées sur le globe. La peur principale ? Que ce variant échappe à la protection vaccinale, qu'il soit plus contagieux et plus dangereux.

>> Revoir le reportage du 19h30 sur la fermeture des frontières de nombreux pays avec l'Afrique australe :

De nombreux pays, dont la Suisse, ont annoncé la fermeture de leurs frontières avec l'Afrique australe à cause du variant Omicron.
De nombreux pays, dont la Suisse, ont annoncé la fermeture de leurs frontières avec l'Afrique australe à cause du variant Omicron. / 19h30 / 1 min. / le 27 novembre 2021

Des avis contradictoires

Tout en condamnant la fermeture des frontières, jugée inadéquate, l'Organisation mondiale de la santé a ainsi jugé lundi le risque lié à ce variant "très élevé".

Mardi, c'était au tour de Stéphane Bancel, le patron de Moderna, d'estimer dans les colonnes du Financial Times que les vaccins actuellement en circulation seront sensiblement moins efficaces face à ce nouveau variant, et qu'il faudra plusieurs mois pour mettre sur pied un nouveau vaccin spécifique.

>> Lire : Les vaccins seront moins efficaces contre Omicron, juge le patron de Moderna et Le risque lié au variant Omicron est "très élevé, selon l'OMS - Le suivi du Covid-19 dans le monde

Deux avis qui comptent et qui dressent un tableau plutôt sombre de la situation. Pourtant, d'autres experts renommés sont plus réservés sur ce nouveau variant et ses particularismes.

>> Réécouter dans Forum l'interview de Thomas Cueni, directeur de la Fédération internationale de l'industrie pharmaceutique :

Thomas Cueni, directeur de la Fédération internationale de l'industrie pharmaceutique. [Keystone - Peter Klaunzer]Keystone - Peter Klaunzer
Les vaccins peuvent-ils s'adapter au variant Omicron? Interview de Thomas Cueni / Forum / 2 min. / le 30 novembre 2021

En première ligne, le Dr Angelique Coetzee, présidente de l'Association médicale sud-africaine, a par exemple déclaré sur les ondes de la BBC que "les patients infectés par Omicron" présentaient "des symptômes très légers". Cette prise de position a soulevé l'espoir de voir ce variant remplacer à terme le Delta, avec des conséquences moins graves pour les personnes infectées. Un avis tempéré par certains experts qui ont rappelé que les patients sud-africains étaient majoritairement jeunes et donc automatiquement moins exposés à des formes graves de la maladie.

D'autres personnalités d'importance dans cette pandémie ont également voulu apporter de la nuance face à cette nouvelle mutation du virus. Anthony Fauci, directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, a affirmé qu'il serait "très étonné" de voir Omicron résister aux anticorps induits par les vaccins, en particulier après une troisième dose.

Mais c'est peut-être le ministre israélien de la Santé qui a apporté le plus d'espoir face à cette nouvelle mutation du virus. Nitzan Horowitz a en effet affirmé qu'il y avait de "bonnes indications" pour dire que les personnes complètement vaccinés au cours des 6 derniers mois "étaient également protégées contre Omicron".

Face à l'incertitude, un principe de précaution s'est imposé

Les avis divergent donc sensiblement pour l'instant d'un spécialiste à l'autre. Un casse-tête qui préoccupe également les autorités, en Suisse et ailleurs dans le monde.

Omicron sera-t-il vraiment ce nouveau variant qui changera le cours de la pandémie ou représente-t-il une sorte de fausse alerte, à la manière du variant Gamma, découvert au Japon au mois de janvier 2021 ?

Alors que sa présence est désormais avéré en Afrique, en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique latine, dans le Golfe ou encore en Asie, toutes les questions semblent encore ouvertes. Ce variant est-il plus contagieux ou plus facilement repérable, du fait de son nombre de mutations ? Echappe-t-il aux vaccins et si oui, à quel point ?

Face au doute et à l'incertitude, la plupart des pays ont choisi le principe de précaution. Il faudra en effet encore plusieurs jours voire plusieurs semaines pour savoir ce que veut véritablement dire Omicron dans la lutte contre la pandémie.

>> Le sujet de Forum sur la méthode d'analyse du variant Omicron :

Comment fait-on pour analyser le variant Omicron ?
Comment fait-on pour analyser le variant Omicron ? / Forum / 3 min. / le 1 décembre 2021

Tristan Hertig

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