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#Balancetonbar, le mouvement qui cible les bars où des agresseurs au GHB sévissent

Le mouvement "Balancetonbar", né en Belgique, cible les bars dans lesquels du GHB est parfois glissé dans le verre des femmes
Le mouvement "Balancetonbar", né en Belgique, cible les bars dans lesquels du GHB est parfois glissé dans le verre des femmes / 19h30 / 2 min. / le 13 novembre 2021
Après #Metoo ou #Balancetonporc, voici #Balancetonbar, un nouveau phénomène né en Belgique qui cible les bars et les boîtes de nuit où du GHB, la drogue du viol, est parfois glissé dans le verre des femmes, conduisant à des agressions sexuelles.

"J’ai été danser, j'ai terminé mon verre et là, le black-out, plus aucun souvenir, le brouillard": interrogée samedi dans le 19h30, Clara l'a échappé belle.

L’étudiante belge de 20 ans est convaincue d’avoir été droguée en soirée le mois dernier à Bruxelles. Seules les vidéos tournées par ses amis lui ont permis de reconstituer les heures disparues.

Et derrière la porte de la boîte de nuit belge, une dizaine de femmes ont fait la même expérience ce soir-là.

Une enquête en cours

Clara ne peut pas s’empêcher de culpabiliser: "Depuis que je suis toute petite, moi et ma petite soeur, on nous répète les mêmes discours, qu’il faut faire attention et ne jamais quitter son verre des yeux. C’est dur de se dire que c’est peut-être de ma faute, que j’aurais dû être plus vigilante."

Choquée, Clara a témoigné sur le compte Instagram #Balancetonbar, un hashtag qui fleurit ces dernières semaines sur réseau social, mais aussi sur Twitter et Facebook. Des femmes y dénoncent des lieux festifs et racontent de mauvaises expériences liées au GHB ou des agressions sexuelles.

C’est la mise en cause d’un employé de deux cafés très fréquentés de Bruxelles qui a déclenché le phénomène. Il aurait drogué plusieurs étudiantes et abusé d’elles. Une enquête est en cours pour en savoir plus.

Manifestation à Bruxelles

Vendredi soir, des associations ont organisé un rassemblement pour faire connaître ce grave problème, rassemblant jusqu'à 1000 personnes au centre de la capitale belge. Elles veulent que la peur et la culpabilité changent de camp et souhaitent pour cela que les bars et discothèques soient boycottés.

Les organisatrices et organisateurs de l'événement ont aussi pointé l'absence de prise en considération du problème par les responsables des lieux de la nuit. "Il faut retrouver impérativement de la liberté de s’amuser normalement pour toutes les femmes, partout dans les lieux de nuit", a déclaré l'un des participants dans le 19h30. "C'est un coup de tonnerre pour pousser les patrons de bars et les politiciens à s’exprimer et à prendre des actions", a ajouté une autre.

L’objectif est avant tout que les femmes soient mieux écoutées. En Belgique, les policiers vont être mieux formés et le code pénal est en train d’être modifié.

Pour Margaux de Ré, députée écologiste de Bruxelles, "on doit passer à une autre dimension, où les femmes disposent de l’espace public et des lieux de loisirs et où ce sont les auteurs qui sont ciblés et qui sont poursuivis si délit".

>> Réécouter le podcast du Point J: "Sortir en boîte, c'est devenu si risqué?" :

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Sortir en boîte, c'est devenu si risqué? / Le Point J / 9 min. / le 3 novembre 2021

Reportage TV: Isabelle Ory

Adaptation web: Frédéric Boillat

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