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Les religions du monde au chevet du climat

COP26 : les religions au chevet du climat. [AFP - Vudi Xhymshiti / Anadolu Agency]
COP26: les religions au chevet du climat. / Hautes fréquences / 16 min. / le 31 octobre 2021
Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, représente le pape François à la COP26 de Glasgow. Pourquoi des institutions religieuses s’engagent-elles en faveur du climat? Selon le théologien Xavier Gravend-Tirole, la voix des chefs religieux mondiaux a du poids dans le débat sur l’urgence climatique. Et elle sera écoutée.

"La transition écologique ne se fera pas qu’extérieurement. Elle se réalisera aussi à partir de notre intériorité. Et les religions ont ici un rôle fondamental à jouer pour permettre un tel changement d’attitude profonde, constate Xavier Gravend-Tirole, interrogé dimanche dans l’émission Hautes Fréquences.

Pour le théologien romand, les mesures à prendre dans la lutte contre le réchauffement climatique doivent s’ancrer dans une vision du monde qui accepte la nécessité d’une autolimitation des ressources utilisées.

"Comment penser un bonheur qui ne soit pas forcement lié à la consommation, mais plutôt à l’expérience d’être en lien, à la contemplation de la nature, dans une posture plus simple qui ne demande pas de détruire la nature?", questionne-t-il encore.

Climat, thème privilégié du dialogue interreligieux

Selon l’aumônier catholique, qui en 2009 a participé à la COP15 à Copenhague, toutes les démarches entreprises sont importantes, afin de limiter le réchauffement de la Planète à 1,5 degré d’ici 2050, qu’elles soient individuelles ou institutionnelles.

Durant les dernières années, les communautés religieuses sont ainsi devenues des acteurs toujours plus importants dans le processus de désinvestissement des énergies fossiles, mais aussi afin d’éveiller les consciences à propos de la crise climatique.

"Les communautés religieuses demeurent aujourd’hui une caution morale et spirituelle très forte, ajoute Xavier Gravend-Tirole. N’oublions pas que le 80% de la population mondiale se déclare croyant. Evidemment qu’on va les écouter! Quand cette caution mondiale affirme: 'Ainsi, ça ne va plus', elle donne aussi le droit aux politiciens d’essayer de changer de cap."

"Chaque geste compte"

La déclaration signée au Vatican le 4 octobre dernier par une vingtaine de chefs religieux, et consignée au président de la COP26 Alok Sharma, est le dernier exemple en date d’une telle approche religieuse commune en faveur de la protection du climat. Le document sollicite la communauté internationale réunie ces jours-ci en Ecosse à prendre rapidement des mesures pour "sauvegarder, restaurer et guérir la maison dont nous avons la charge".

L’expression "maison commune", employée par le pape François dans son encyclique écologique Laudato si’ de 2015, est devenue le mot-clé de l’engagement interreligieux pour le climat.

"La question est à savoir comme organiser notre maison commune, conclut le théologien. Car l’économie devrait être en symbiose avec l’écologie pour que tout puisse se développer normalement. Le problème, c’est qu’aujourd’hui écologie rime avec austérité, et économie avec excès, démesure. La maison est en train de brûler. Comme faire pour nous donner les meilleurs moyens de la réparer et la remettre sur une bonne voie?"

Davide Pesenti/boi

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