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La France veut améliorer la prise en charge par la police des femmes victimes de violence

La façade d'un commissariat de police parisien. [AFP - Voisin/Phanie]
Des nouvelles mesures pour lutter contres les violences sexistes en France / La Matinale / 1 min. / le 22 octobre 2021
Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé jeudi de nouvelles mesures afin de faciliter le dépôt de plaintes pour violences conjugales ou viol, en réponse aux femmes qui dénoncent depuis quelques semaines le mauvais accueil dans les commissariats sous le hashtag #DoublePeine.

La présence d'un avocat au côté des femmes qui le souhaiteraient ne peut leur être refusée par les services de police et de gendarmerie, ont notamment souligné le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin la ministre déléguée, Marlène Schiappa, dans un télégramme adressé aux préfets.

"La qualité de traitement de ces faits doit être une priorité", soulignent les ministres dans ce document, où ils formulent plusieurs recommandations.

Les ministres expliquent qu'une "victime d'une infraction pénale, quelle que soit l'infraction qu'elle entend dénoncer, peut être accompagnée de son avocat si elle le souhaite lors du dépôt de plainte". Cette clarification est bienvenue, car elle "devrait permettre aux victimes de porter plainte dans de meilleures conditions, dès les prochains jours", a réagi Me Rachel-Flore Pardo qui, avec une centaine d'autre avocats, s'est mobilisée ces dernières semaines sur cette question.

Examen médical et suivi de la procédure

Les victimes doivent par ailleurs pouvoir être accueillies "à toute heure du jour ou de la nuit" dans un commissariat ou une gendarmerie si ces lieux sont ouverts au public et "dans des locaux favorisant la confidentialité et la sérénité", ont précisé Gérald Darmanin et Marlène Schiappa.

"L'examen dans une unité médico-judiciaire doit être systématiquement envisagé lorsqu'une victime se présente pour dénoncer des faits d'abus sexuels" et une information sur une prise en charge psychologique doit être donnée.

Il est demandé également une information "régulière" de la victime de l'avancée de la procédure, et à la hiérarchie de veiller au "bon niveau d'expérience" des policiers et gendarmes pour "la prise en charge et la conduite des auditions".

De mauvaises pratiques dénoncées

Depuis fin septembre, des témoignages sur l'accueil des victimes de violences conjugales ou de viol se multiplient sur les réseaux sociaux sous le hashtag #DoublePeine.

Plusieurs ont mis en cause le commissariat central de Montpellier, où "on demande aux victimes de viol si elles ont joui" et où "on leur explique qu'une personne qui a bu est forcément consentante", avait dénoncé la militante féministe Anna Toumazoff.

afp/iar

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