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Le tueur du député britannique avait été invité à se déradicaliser

Des policiers en faction près de l'endroit où le député David Amess a été poignargé à mort. [Keystone - Alberto Pezzali]
Le tueur du député britannique avait été invité à se déradicaliser / Le Journal horaire / 34 sec. / le 17 octobre 2021
L'agresseur qui a mortellement poignardé le député britannique David Amess avait été orienté vers le programme national de lutte contre la radicalisation. Il n'y avait pas été assidu, selon les médias britanniques samedi.

La police a déclaré tard samedi que les enquêteurs ont jusqu'à vendredi pour interroger le suspect, un homme de 25 ans, après l'avoir placé en détention en vertu de la loi sur le terrorisme, ce qui leur permet de prolonger sa détention.

L'enquête révèle selon les premiers éléments "une motivation potentielle lié à l'extrémisme islamiste", selon la police, qui a déclaré effectuer des perquisitions à trois adresses dans la région de Londres dans le cadre d'une "enquête au rythme soutenu".

Le député conservateur David Amess, 69 ans et père de 5 enfants recevait ses administrés dans une église méthodiste à Leigh-on-Sea, à environ 60 km à l'est de Londres, lorsqu'il a été poignardé à mort vendredi.

"Auto-radicalisé"

L'homme interpellé serait un ressortissant britannique d'origine somalienne, selon la BBC. Orienté il y a plusieurs années vers le programme britannique destiné aux personnes présentant un risque de radicalisation basé sur le volontariat, selon le diffuseur, il n'y aurait pas été très assidu et n'a jamais été officiellement un "sujet d'intérêt" pour l'agence de sécurité nationale.

Les services de police et de sécurité pensent que l'assaillant a agi seul et qu'il était "auto-radicalisé", selon le Sunday Times. Il pourrait avoir été inspiré par Al-Shabab, les islamistes liés à Al-Qaïda en Somalie.

John Lamb, un conseiller conservateur local, a raconté à des médias britanniques que le jeune homme avait attendu patiemment son tour avant de se jeter sur le député et de le poignarder à plusieurs reprises devant deux assistantes du parlementaire. Il avait pris rendez-vous avec le député une semaine à l'avance.

Veillée aux chandelles

Samedi soir, des centaines de personnes ont assisté à une veillée aux chandelles sur un terrain de sport proche du lieu du crime, observant une minute de silence à la mémoire du député.

Une veillée aux chandelles s'est tenue samedi soir à Leigh-on-Sea près de l'endroit où le député David Amess a été assassiné. [Keystone - Dominic Lipinski]

En signe d'unité, le Premier ministre conservateur Boris Johnson et le chef du parti d'opposition travailliste, Keir Starmer, avaient déposé des gerbes de fleurs sur les lieux du drame samedi matin.

De nombreuses personnes, dont des membres de la communauté musulmane, sont venues déposer des bouquets de fleurs et des hommages écrits à la victime.

>> L'interview de Denis McShane, ancien ministre britannique :

Le gouvernement britannique veut renforcer la sécurité de ses élus (vidéo)
Le gouvernement britannique veut renforcer la sécurité de ses élus (vidéo) / Forum / 5 min. / le 17 octobre 2021

afp/nr

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Protection policière pour les élus?

La ministre de l'Intérieur britannique Priti Patel a déclaré dimanche que le gouvernement étudiait la mise en place d'une protection policière pour les députés après le meurtre terroriste d'un parlementaire dans sa permanence.

La ministre a déclaré que "toutes les options étaient envisagées actuellement" et qu'une "série de mesures" avait déjà été mise en place depuis le meurtre du député David Amess vendredi.

Ce meurtre ravive le traumatisme encore récent de l'assassinat de la députée travailliste Jo Cox en juin 2016. L'élue de 41 ans avait été tuée de plusieurs balles et coups de couteau par un extrémiste de droite, une semaine avant le référendum britannique sur l'appartenance à l'Union européenne.

Ces deux drames interrogent sur les dispositifs de sécurité entourant les députés, en particulier au contact du public dans leurs circonscriptions.

La police a recensé une augmentation des actes de délinquance visant les parlementaires: +126% entre 2017 et 2018 et +90% sur les quatre premiers mois de 2019, selon ses chiffres.