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Nicolas Sarkozy condamné à un an de prison pour le financement de sa campagne

L'ancien président français Nicolas Sarkozy a été déclaré coupable dans le cadre de l'affaire Bygmalion. Il écope d'un an de prison ferme.
L'ancien président français Nicolas Sarkozy a été déclaré coupable dans le cadre de l'affaire Bygmalion. Il écope d'un an de prison ferme. / 19h30 / 1 min. / le 30 septembre 2021
L'ancien président français Nicolas Sarkozy a été déclaré coupable de financement illégal de sa campagne de 2012, dans l'affaire Bygmalion. Le tribunal correctionnel de Paris l'a condamné jeudi à la peine maximale d'un an de prison ferme. L'ancien leader de la droite va faire appel.

Nicolas Sarkozy, absent de l'audience, "a poursuivi l'organisation de meetings", après avoir été "averti par écrit du risque de dépassement" du plafond légal, a dit la présidente de 11e chambre correctionnelle Caroline Viguier. "Ce n'était pas sa première campagne, il avait une expérience de candidat", a poursuivi la magistrate.

La Cour a précisé que toutes les peines de prison ferme prononcées lors de ce procès seront exécutées à domicile sous bracelet électronique.

Le droit a été "bafoué", selon Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy va faire appel de sa condamnation, a déclaré son avocat Thierry Herzog. "Je demande simplement que le droit soit appliqué pour moi comme pour n'importe quel autre justiciable", or "celui-ci a été une nouvelle fois bafoué", a affirmé l'ancien chef de l'Etat dans un message sur les réseaux sociaux.

"On ne peut pas être sanctionné deux fois pour les mêmes faits", a martelé Nicolas Sarkozy. "J'irai jusqu'au bout dans cette quête qui dépasse mon cas personnel car chacun peut un jour se trouver confronté à l'injustice", a-t-il assuré.

"La peine prononcée est le maximum de la peine encourue", avait déclaré son avocat Thierry Herzog à la sortie de la salle d'audience du tribunal de Paris. "Le président Sarkozy n'a jamais demandé à être mieux traité qu'un autre, mais n'a aucune raison de l'être moins bien."

>> Les précisions d'Adeline Percept dans le 19h30 :

Adeline Percept commente la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion
Adeline Percept commente la condamnation de Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bygmalion / 19h30 / 1 min. / le 30 septembre 2021

"Candidat désinvolte"

L'ancien président avait nié en juin lors de son procès toute "intention de fraude" et réfuté avoir eu connaissance d'un montage de fausses factures aux fins de financer sa campagne présidentielle de 2012 pour quelque 42,8 millions d'euros, près du double du plafond autorisé par la loi.

Le parquet avait requis contre Nicolas Sarkozy un an de prison, dont six mois avec sursis.

Pendant la campagne pour sa réélection à la tête de l'Etat en 2012, Nicolas Sarkozy a été un "candidat désinvolte", demandant "un meeting par jour", des "shows à l'américaine" et a laissé filer les dépenses sans s'en préoccuper, avait soutenu le parquet dans son réquisitoire à deux voix.

Contrairement à ses 13 coprévenus (anciens cadres de la campagne et de l'UMP - devenue LR - ainsi que de la société Bygmalion, qui a organisé les meetings) Nicolas Sarkozy n'était pas mis en cause pour le système de double facturation imaginé pour masquer l'explosion des dépenses de campagne autorisées.

Déjà condamné en mars

L'ancien chef d'Etat n'était jugé que pour "financement illégal de campagne". Mais il a "incontestablement" bénéficié de la fraude, disposant de moyens bien supérieurs à ceux que la loi autorisait.

En mars, Nicolas Sarkozy était devenu le premier ancien président de la Ve République à être condamné à de la prison ferme - trois ans dont un ferme - pour corruption et trafic d'influence, dans l'affaire dite "des écoutes". Il a fait appel.

>> L'analyse d'Yves Thréard, éditorialiste au Figaro, dans Forum :

Nicolas Sarkozy est condamné à un an de prison ferme: interview d’Yves Thréard
Nicolas Sarkozy est condamné à un an de prison ferme: interview d’Yves Thréard / Forum / 5 min. / le 30 septembre 2021

afp/gma

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Tous les coprévenus condamnés

Les 13 personnes qui ont comparu au côté de Nicolas Sarkozy dans le procès Bygmalion ont été condamnées à des peines allant de 2 ans à 3 ans et demi de prison, une partie avec du sursis.

Jérôme Lavrilleux, à l'époque directeur-adjoint de la campagne et seul à l'UMP à avoir reconnu la fraude mise en place pour masquer les dépenses excessives, a été condamné à trois ans de prison dont un an avec sursis.