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Le meurtre d'un caissier par un opposant au masque secoue l'Allemagne - Le suivi du Covid-19 dans le monde

Un employé d'une station-service a été tué le 18 septembre à Idar-Oberstein (ouest de l'Allemagne) par un client qui refusait de porter le masque. [Keystone - DPA/Christian Schulz]
Un jeune homme abattu pour avoir refusé de servir une personne sans masque: les explications de Blandine Milcent / La Matinale / 1 min. / le 22 septembre 2021
Le meurtre d'un employé d'une station service allemande, abattu par un client qui refusait de porter un masque anti-Covid, suscite un vif émoi dans le pays, où une forte mouvance opposée aux restrictions sanitaires est mobilisée.

Samedi, en Rhénanie-Palatinat (ouest), un employé d'une station-service, un étudiant de 20 ans, avait refusé d'encaisser un client qui souhaitait acheter un pack de bières parce que ce dernier ne portait pas de masque.

Énervé, l'homme de 49 ans est revenu une heure et demie plus tard en portant cette fois un masque, mais l'a retiré en passant devant le comptoir pour susciter une réaction du caissier. Après avoir de nouveau reçu l'ordre de porter son masque correctement, le client a sorti un revolver de sa poche et a tiré sur l'étudiant, qui est mort sur le coup.

Le suspect, un homme de 49 ans originaire d'Idar-Oberstein (ouest), est actuellement en détention provisoire, après s’être présenté lui-même au poste de police. L'accusé a dit qu'il se sentait "acculé" par les mesures relatives à la pandémie de Covid-19, qu'il percevait comme une "atteinte croissante à ses droits" et qu'il n'avait vu "aucune autre issue".

Vif émoi

Depuis samedi, plusieurs habitants ont déposé des fleurs et des bougies devant la station-service.

Des fleurs ont été déposées devant la station-service en hommage au jeune homme de 20 ans. [REUTERS - ANNKATHERIN WEISS]
Des fleurs ont été déposées devant la station-service en hommage au jeune homme de 20 ans. [REUTERS - ANNKATHERIN WEISS]

"Le gouvernement condamne ce meurtre ciblé dans les termes les plus forts", a déclaré la porte-parole d'Angela Merkel lors d'une conférence de presse, dénonçant "une violence qui laisse sans voix". Les personnalités politiques candidates à la Chancellerie ont également unanimement condamné l'acte.

Le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a mis en cause sur Twitter la mouvance auto-proclamée des "Libres penseurs" (Querdenker), mouvement radicalement opposé aux restrictions sanitaires.

"Les "Libres penseurs" célèbrent l'acte sur internet. La haine et le harcèlement de ces personnes incorrigibles divisent notre communauté et tuent des gens. Ils n'ont pas leur place dans notre société", a accusé le ministre.

La police n'a cependant pas précisé si l'auteur des coups de feu se considérait comme membre de cette mouvance.

Celle-ci fédère des membres de l'extrême gauche, des adeptes des théories du complot, des détracteurs de la vaccination ainsi que des partisans de l'extrême droite. Ils ont régulièrement organisé des manifestations ayant rassemblé des dizaines de milliers de personnes dont plusieurs ont dégénéré en violences. Certains sont surveillés par les services de renseignements depuis avril.

Pression sur les salaires des non-vaccinés

Par ailleurs, le ministre de la santé allemand, Jens Spahn, a annoncé mercredi que les salaires des personnes non-vaccinées contre le Covid-19 ne seront bientôt plus pris en charge durant les périodes de quarantaine.

La décision, négociée avec les régions allemandes, entrera en vigueur le 1er novembre. Jusqu'à présent, les personnes placées en quarantaine étaient indemnisées pour compenser leur perte de revenus. Plusieurs "Länder" ont cependant déjà mis fin à cette pratique.

FRANCE - Pas de modification du pass sanitaire, mais levée de certaines restrictions

En dépit d'une situation sanitaire qui s'améliore en France face à l'épidémie de COVID-19, la prudence continue de s'imposer et le gouvernement n'a pas décidé à ce stade d'adapter le pass sanitaire, qui continue de s'appliquer dans les mêmes conditions, a déclaré mercredi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Certaines restrictions seront en revanche levées le 4 octobre dans les départements où le taux d'incidence se stabilise au dessous du seuil de 50 cas de contamination pour 100'000 habitants, a ajouté Gabriel Attal à l'issue du conseil des ministres.

Cette levée de restrictions concerne l'obligation du port du masque à l'école primaire et les jauges qui s'appliquent dans certains établissements recevant du public.

NOUVELLE-CALEDONIE - Record de morts du Covid

La Nouvelle-Calédonie a enregistré 16 morts du Covid-19 en 24 heures. C'est le bilan le plus lourd depuis que l'épidémie s'y est déclarée, début septembre, ont annoncé mercredi les autorités locales de ce territoire français du Pacifique. L'archipel "traverse une crise jamais vue dans toute son histoire", a alerté Gilbert Tyuienon, un des porte-parole du gouvernement local.

Au total, 49 personnes sont décédées du Covid-19 depuis la découverte des premiers cas autochtones le 6 septembre. Seize sont décédées mardi, le double du nombre de victimes enregistrées la veille. Cinquante-deux personnes sont en réanimation et 323 hospitalisées en unité Covid, alors que le pic épidémique n'est pas atteint, indique la direction des Affaires sanitaires.

RUSSIE - Hausse des cas à Moscou

La capitale russe est confrontée à une nouvelle hausse des cas de Covid-19, a annoncé mercredi la mairie de Moscou, quelques semaines seulement après une vague meurtrière portée par le variant Delta.

La Russie est le 5e pays au monde où la pandémie a fait le plus de morts. La vaccination, sur fond de défiance à l'égard des autorités, piétine depuis des mois malgré la conception de quatre vaccins nationaux.

"Ces derniers jours, nous constatons une croissance des malades du coronavirus à Moscou. Par rapport à la semaine dernière, cette hausse a atteint 24% tandis que les hospitalisations ont augmenté de 15%", a indiqué l'adjointe au maire Anastassia Rakova, citée par les agences de presses russes. Elle a soutenu que cette hausse était liée à l'arrivée d'un temps automnal à Moscou, favorisant la prolifération des virus, et à la multiplication des contacts entre les gens avec la rentrée.

IRAN - Vers l'achat de 2 millions de doses du vaccin Pfizer

L'Iran envisage l'achat de deux millions de doses du vaccin américano-allemand Pfizer/BioNTech, a déclaré mardi un haut responsable de la santé, dans ce pays où le nombre de cas quotidiens d'infections et de décès est relativement en baisse.

"À l'heure actuelle, six vaccins: Spoutnik, AstraZeneca, Sinopharm, Bharat, Pfizer produit en Belgique et Johnson & Johnson produit en Allemagne ont reçu le feu vert", a indiqué le chef de la direction des aliments et des médicaments, Mohammad-Réza Shanehsaz. Les autorités ont aussi approuvé l'utilisation en urgence de deux vaccins de production locale.

>> Ecouter : Les autorités iraniennes développent d’urgence un vaccin local

Jusqu'à présent, plus de 30 millions de personnes ont reçu une première dose et 14,1 millions de personnes (sur les quelque 83 millions d'habitants) ont été complètement vaccinées. L'Iran a administré au total 44,4 millions de doses depuis février.

VENEZUELA - Réception d'un million de doses du vaccin russe Spoutnik V

Le Venezuela a reçu mardi une livraison d'un million de deuxièmes doses du vaccin anti-Covid Spoutnik V que Caracas attendait depuis des semaines, à l'image de nombreux pays latino-américains devant patienter en raison de la pénurie de deuxièmes doses du vaccin russe.

Selon le ministre de la Santé, 5,2 des 30 millions de Vénézuéliens ont reçu deux injections de vaccins, soit du chinois Sinopharm, soit du russe Spoutnik. 8,8 millions ont reçu une première dose. Le gouvernement avait annoncé s'être fixé comme objectif la vaccination d'ici octobre de 70% de la population, soit quelque 22 millions de personnes, et de pouvoir ainsi rouvrir les écoles fermées depuis mars 2020.

CHINE - La ville d'Harbin partiellement confinée

La ville d'Harbin, située dans le nord-est de la Chine, a été placée en confinement partiel après que des cas de COVID-19 y ont été recensés pour la première fois depuis le mois de février. Les autorités d'Harbin, qui compte 10 millions d'habitants, ont demandé à la population de ne pas quitter la ville.

Les cinémas et les salles de sport ont été fermés. Les attractions touristiques doivent limiter le nombre de visiteurs. Les crèches, écoles primaires et secondaires seront fermées pour une semaine à compter de mercredi.

BIRMANIE - Politique vaccinale trouble de la Chine

Pékin a déjà vendu ou offert près de 13 millions de doses aux généraux qui ont renversé Aung San Suu Kyi le 1février. Le système de santé du pays est dans le chaos, avec des milliers de soignants arrêtés ou en fuite.

Mais, la Chine n'hésite pas à aussi approvisionner en secret des groupes ethniques rebelles qui peuplent la poreuse frontière sino-birmane, longue de plus de 2000 kilomètres.

L'objectif de Pékin est double. D'abord, empêcher une propagation de l'épidémie dans la province chinoise frontalière du Yunnan. Mais le géant chinois cherche aussi à jouer stratégiquement sur deux tableaux, en cultivant deux alliances en Birmanie. D'un côté, il veut rester un partenaire de choix de la junte et se refuse à condamner le putsch du 1 février. De l'autre, il renforce les alliances qu'il cultive depuis des années avec certains groupes rebelles à qui il fournit aussi des armes.

>> Ecouter le reportage : En 2020, la Birmanie retombe dans le giron chinois

RTSinfo et les agences

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Les chiffres de la pandémie dans le monde

La pandémie du nouveau coronavirus a fait au moins 4'705'691 morts dans le monde depuis que le bureau de l'OMS en Chine a fait état de l'apparition de la maladie fin décembre 2019, selon un bilan établi mercredi par l'AFP à partir de sources officielles.

>> Le suivi de :

Plus de 229 millions de cas d'infection ont été officiellement diagnostiqués depuis le début de l'épidémie. La grande majorité des malades guérissent, mais une part encore mal évaluée conserve des symptômes pendant des semaines, voire des mois.

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 678'420 décès pour 42'410'677 cas recensés, selon le comptage de l'université Johns Hopkins.

Après les États-Unis, les pays les plus touchés sont le Brésil avec 591'440 morts et 21'247'094 cas (chiffre revu à la baisse mardi par les autorités), l'Inde avec 445'768 morts (33'531'498 cas), le Mexique avec 272'580 morts (3'585'565 cas), et la Russie avec 200'625 morts (7'333'557 cas).

Amnesty international dénonce les inégalités face à la vaccination

Amnesty International lance une campagne mondiale pour lutter contre les inégalités face à la vaccination contre le Covid. La pétition "Cent jours pour rattraper le retard" demande que 40% de la population des pays pauvres soit vaccinée d’ici fin 2021.

"Il reste tout juste 100 jours avant la fin de l’année. Nous appelons les États et les compagnies pharmaceutiques à faire tout le nécessaire pour livrer à partir de maintenant deux milliards de doses de vaccin aux pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire inférieur", explique Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, dans un communiqué mercredi. La démarche est soutenue par l’Organisation mondiale de la santé, qui a fixé l'objectif des 40%, et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

>> L'interview de Danielle Gosteli, responsable Economie et droits humains à la section Suisse d'Amnesty International :

Des personnes attendent pour recevoir un vaccin contre le Covid-19 à Mumbai en Inde. [AP Photo - Rafiq Maqbool]AP Photo - Rafiq Maqbool
Inégalités face à l'accès au vaccin anti-Covid: interview de Danielle Gosteli / Le 12h30 / 2 min. / le 22 septembre 2021