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Nouvelle alliance stratégique entre Canberra, Londres et Washington

Avec leur nouvelle alliance, les dirigeants américains, britannique et australiens montrent leurs muscles et fâchent la France [RTS]
Avec leur nouvelle alliance, les dirigeants américains, britannique et australiens montrent leurs muscles et fâchent la France / 19h30 / 2 min. / le 16 septembre 2021
Les Etats-Unis, qui cherchent à renforcer leurs alliances face à la Chine, ont annoncé mercredi avec l'Australie et le Royaume-Uni un partenariat de sécurité dans la zone indo-pacifique. Washington et Londres vont aider Canberra à se doter de sous-marins à propulsion nucléaire.

"La première grande initiative de ce nouveau pacte appelé AUKUS sera de livrer une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire à l'Australie", a dit le Premier ministre australien Scott Morrison, apparaissant en visioconférence, ainsi que le Premier ministre britannique Boris Johnson, lors d'un événement présidé par Joe Biden à la Maison Blanche.

"Le Royaume-Uni, l'Australie et les Etats-Unis vont être liés encore plus étroitement, ce qui reflète le degré de confiance entre nous et la profondeur de notre amitié", a déclaré Boris Johnson, qui engrange là un succès diplomatique certain dans sa stratégie pour éviter l'isolation internationale après le Brexit.

>> L'interview dans Forum d'Antoine Blondaz, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste de la Chine:

Une nouvelle alliance émerge contre l’influence chinoise dans la région indo-pacifique: interview d’Antoine Blondaz (vidéo) [RTS]
Une nouvelle alliance émerge contre l’influence chinoise dans la région indo-pacifique: interview d’Antoine Blondaz (vidéo) / Forum / 5 min. / le 16 septembre 2021

"Pour des générations"

"Le seul pays avec lequel les Etats-Unis ont jamais partagé ce type de technologie de propulsion nucléaire est la Grande-Bretagne" à partir de 1958, a indiqué un haut responsable de la Maison Blanche. "C'est une décision fondamentale, fondamentale. Cela va lier l'Australie, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne pour des générations."

La Chine n'a été mentionnée mercredi ni dans les déclarations orales, ni dans le communiqué qui évoque la "paix et la stabilité dans la région indo-pacifique", mais il ne fait aucun doute que la nouvelle alliance vise d'abord à faire face aux ambitions régionales de Pékin.

Joe Biden répète depuis son élection qu'il entend se confronter à la Chine, comme son prédécesseur Donald Trump, mais de manière très différente, sans s'enfermer dans un face-à-face. Mercredi, il a ainsi dit vouloir "investir dans notre plus grande source de force, nos alliances" et vouloir "les mettre à jour pour mieux faire face aux menaces d'aujourd'hui et de demain."

Contrat avec la France rompu

A la suite de cette annonce spectaculaire, qui voit les Etats-Unis partager une technologie particulièrement sensible, l'Australie a annulé une gigantesque commande de sous-marins conventionnels à la France, pesant des dizaines de milliards d'euros, et que le président Emmanuel Macron s'était engagé à défendre.

Le choix de l'Australie est une "décision regrettable", a affirmé jeudi le gouvernement français. "C'est une décision contraire à la lettre et à l'esprit de la coopération qui prévalait entre la France et l'Australie", a dénoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

ats/gma

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Réaction de la Nouvelle-Zélande

L'annonce de cette nouvelle alliance stratégique ne ravit pas la Nouvelle-Zélande voisine de l'Australie, qui a indiqué jeudi maintenir l'interdiction des navires à propulsion nucléaire dans ses eaux.

"La position de la Nouvelle-Zélande concernant l'interdiction des navires à propulsion nucléaire dans ses eaux reste inchangée", a réagi jeudi la Première ministre Jacinda Ardern dans un communiqué