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La police vise les pro-Alexeï Navalny grâce à une fuite de données

Une loi russe vise à limiter la marge de manoeuvre de l'opposition. [EPA - FACUNDO ARRIZABALAGA]
La police vise les pro-Alexeï Navalny grâce à une fuite de données / Le Journal horaire / 33 sec. / le 18 août 2021
Une ONG et des personnes de l'opposition russe ont accusé ce mercredi la police d'avoir multiplié à Moscou les visites nocturnes aux domiciles de sympathisants d'Alexeï Navalny, après la fuite en ligne de données révélant leurs adresses.

Le mouvement de l'opposant incarcéré, Alexeï Navalny, a été frappé par au moins une fuite en ligne d'informations personnelles de milliers de partisanes et partisans. Une nouvelle vague de noms a été publiée, via des messageries comme Telegram et le darknet, le 16 août, selon le journal russe Kommersant.

>> Relire : La Russie a bloqué 49 sites internet liés à l'opposant Alexeï Navalny

Vingt personnes ciblées par la police

L'organisation OVD-Info, spécialisée dans le suivi des répressions visant l'opposition, a indiqué mercredi avoir reçu les témoignages d'une vingtaine de personnes ayant reçu la visite de "policiers en civil et d'agents de la police judiciaire". Selon l'ONG, toutes étaient enregistrées comme partisanes ou donatrices sur des sites liés à Alexeï Navalny.

Les organisations en soutien à Alexeï Navalny ont été interdites pour extrémisme, en particulier le Fonds de lutte contre la corruption (FBK). "Les agents des forces de l'ordre demandent des explications sur ces donations au FBK et les raisons de leur présence dans la base de données", précise OVD-Info. C'est ce qu'explique le journal russe Kommersant dans un tweet:

"Effrayer au maximum" les opposants à Vladimir Poutine

Selon un proche d'Alexeï Navalny, Léonid Volkov, qui vit à l'étranger pour échapper aux poursuites, les policiers ont débarqué chez leurs cibles en pleine nuit. "C'est un acte de terrorisme. On vient bruyamment dans la nuit chez vingt personnes pour effrayer au maximum (...) pour que les centaines de milliers de nos partisans à Moscou soient dans l'inconfort, aient peur", a jugé l'opposant sur Telegram.

Pour Léonid Volkov, ces noms sont issus d'une base de données de personnes sympathisantes volée par un ancien collaborateur au printemps. Celle-ci provenait d'un site mis en place par les proches d'Alexeï Navalny pour recenser celles et ceux qui étaient prêts à manifester pour sa libération. La police moscovite, quant à elle, n'a pas  souhaité commenter dans l'immédiat.

afp/aps

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La répression du mouvement d'Alexeï Navalny s'accélère

Depuis janvier et l'incarcération d'Alexeï Navalny, la répression de son mouvement s'est accélérée.  Ses organisations ont été classées extrémistes et interdites, si bien que tous ses sympathisants peuvent faire l'objet de poursuites pénales.

L'opposant purge une peine de deux ans et demi pour fraude, une condamnation dénoncée par ses partisans et en Occident. Il fait aussi l'objet de plusieurs autres procédures et d'au moins une inculpation.