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Le vaste plan infrastructures de Joe Biden approuvé par le Sénat américain

Le Sénat américain approuve le vaste plan de relance pour les infrastructures de Joe Biden
Le Sénat américain approuve le vaste plan de relance pour les infrastructures de Joe Biden / 19h30 / 1 min. / le 10 août 2021
Le Sénat américain a approuvé mardi le plan colossal d'investissements dans les infrastructures voulu par Joe Biden, d'un montant de 1200 milliards de dollars. Le président démocrate devra toutefois attendre le vote final à la chambre basse pour clamer victoire.

Ce projet "historique" selon la Maison Blanche a été adopté par 69 voix contre 30, avec le soutien de plus d'un tiers des républicains, un fait rare dans un Congrès ultra-divisé politiquement.

Le gigantesque plan de rénovation et développement des infrastructures américaines est un projet qui va "transformer l'Amérique", s'est réjoui mardi le président Joe Biden. "Nous sommes encore capables de nous rassembler pour faire de grandes choses", a-t-il dit à propos d'une loi votée par plusieurs sénateurs de l'opposition républicaine, en dépit des très profondes divisions de la classe politique américaine.

Le texte devra désormais être soumis au vote de la Chambre des représentants, où son avenir est plus incertain car des tiraillements ont émergé au sein de l'étroite majorité démocrate, entre l'aile gauche et les centristes. Les négociations s'annoncent ardues et un vote final au Congrès pourrait n'intervenir qu'à l'automne.

Rare entente bipartite

Fruit d'un rare compromis entre démocrates et certains républicains, le plan d'investissement dans les infrastructures prévoit 550 milliards de dollars de nouvelles dépenses fédérales dans les routes, les ponts, les transports, mais aussi dans l'internet à haut débit et pour lutter contre le changement climatique.

Joe Biden est à la Maison Blanche "depuis seulement sept mois" et le Sénat est parvenu à un accord sur "le plus grand plan d'investissements depuis plus d'une décennie" avec le soutien de républicains, un succès pour lequel le président a offert un "engagement total", avait déclaré le chef des sénateurs démocrates Chuck Schumer juste avant le vote.

La vice-présidente Kamala Harris arrivant au Sénat américain pour le vote sur le plan infrastructures de Joe Biden. [KEYSTONE - Jim Lo Scalzo / EPA]

L'ex-président républicain Donald Trump a lui jugé que ce projet était "une honte" et menacé de représailles électorales les républicains qui voteraient pour, en avertissant que sa mise en oeuvre offrirait une "victoire" à son successeur démocrate.

Au moins trois sénateurs républicains qui avaient participé aux négociations se sont d'ailleurs finalement déclarés contre. Mais leur influent chef Mitch McConnell a lui voté en faveur, bien conscient de la popularité d'un tel programme dans un pays aux infrastructures défaillantes.

>> L'analyse de Gaspard Kühn dans le 19h30 :

Le plan de relance de Joe Biden approuvé par le Sénat: l'analyse de Gaspard Kühn
Le plan de relance de Joe Biden approuvé par le Sénat: l'analyse de Gaspard Kühn / 19h30 / 1 min. / le 10 août 2021

Un nouveau cap à passer

Maintenant que le plan sur les infrastructures a été adopté, le Sénat se tourne vers l'examen d'un autre volet majeur du programme de Joe Biden: un plan titanesque pour investir 3500 milliards de dollars dans les "infrastructures humaines".

Ce plan comporte une avalanche de dépenses sociales dans l'éducation, la santé, le marché du travail et le climat, avec notamment des mesures de transition énergétique censées "mettre les Etats-Unis sur la voie pour respecter" les ambitieux objectifs climat de Joe Biden, qui veut ramener à zéro les niveaux de pollution dans le secteur énergétique américain d'ici 2035 et que l'économie du pays atteigne une neutralité carbone d'ici 2050.

>> Lire aussi : Joe Biden veut doubler l'objectif américain de réduction des émissions

C'est le "projet de loi le plus conséquent en faveur des travailleurs, des personnes âgées, des malades et des pauvres depuis FDR (le président Franklin Delano Roosevelt) et le New Deal des années 1930", a insisté le sénateur indépendant Bernie Sanders, président de la commission budgétaire.

Un "investissement qui n'arrive qu'une fois par génération" visant à redresser une économie aujourd'hui trop "injuste", selon la Maison Blanche. Des dépenses folles, considèrent les républicains, qui ont promis de s'y opposer farouchement.

Pour contourner leur possible blocage au Sénat, les démocrates vont utiliser une procédure parlementaire qui leur permettra de l'approuver avec leurs seules voix (50 en plus de celle de la vice-présidente Kamala Harris, autorisée à voter en cas d'égalité). La bataille commencera dès mardi avec le lancement d'un vote sur la résolution budgétaire qui en donne les grandes lignes.

ats/iar

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